gouvernement
Question de :
M. Alain Suguenot
Côte-d'Or (5e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 23 mai 2013
CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
M. le président. La parole est à M. Alain Suguenot, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.M. Alain Suguenot. Ma question s'adressait à M. le Premier ministre, mais je constate avec regret qu'il a quitté l'hémicycle, comme il le fait régulièrement du reste. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Eh oui, mes chers collègues, cela montre l'estime qu'il porte à notre assemblée ! (Nouvelles exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. Soyons attentifs à ce que l'on dit, tout de même.
M. Alain Suguenot. Monsieur le Premier ministre, record du chômage, récession, perte de confiance de nos concitoyens, accroissement record de la fiscalité, fuite des jeunes diplômés, augmentation de la précarité et de la pauvreté, division des Français image dégradée de notre pays en Europe et dans le monde : la liste n'en finit pas - c'est peut-être ce qui explique son départ...
M. Thomas Thévenoud. Suguenot, zéro !
M. Alain Suguenot. Face à ce constat, nous attendions tous des réponses et, pourquoi pas, des solutions lors de la conférence de presse du Président de la République. Hélas, nous n'avons assisté qu'à une étonnante autocélébration, la première bougie étant à moitié éteinte à l'Élysée, et à une absence totale de prise de conscience de l'impact catastrophique de la politique menée.
François Hollande a simplement indiqué, d'une manière très floue, qu'il allait tenter de faire entendre la voix de la France, de renouer des liens avec l'Allemagne et d'affronter le défi des retraites.
" Quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup ! ", disait Martine Aubry.
François Hollande nous promet également le retour de la croissance - il nous le promet depuis plusieurs mois -, alors que la conjoncture prouve l'inverse.
François Hollande, adepte de la méthode Coué, nous promet encore l'inversion de la courbe du chômage. Or, mois après mois, il ne cesse de s'aggraver.
Quand la boîte contient de mauvais outils, le succès n'est jamais au rendez-vous.
Que les choses soient claires, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les membres du Gouvernement, votre impopularité record ne souligne pas un quelconque courage ! C'est juste la preuve de la désillusion des Français, qui mesurent ce qu'ils ont gagné et ce qu'ils ont perdu au changement. (Rires et exclamations sur plusieurs bancs du groupe SRC.)
Monsieur le Premier ministre, les choix sont entre vos mains. Quand le maintien du cap conduit à se fracasser contre la falaise, il est peut-être temps d'en changer. Il est peut-être temps aussi que le commandant rejoigne la passerelle s'il ne veut pas être remplacé.
Plusieurs députés du groupe SRC. La question !
M. Alain Suguenot. Monsieur le Premier ministre, quand prendrez-vous enfin les décisions qui rendront la confiance aux Français ?
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie et des finances.
M. Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances. Monsieur le député, je voulais d'abord vous assurer de la parfaite considération - que chacun connaît ici - du Premier ministre pour le Parlement, et notamment pour l'Assemblée nationale. Il a dû quitter cette assemblée...
M. Patrick Lemasle. Que faisait Fillon ?
M. Pierre Moscovici, ministre. ...pour accueillir l'ensemble des partenaires sociaux afin de préparer la grande conférence sociale. Il est vrai que vous êtes incapables de comprendre de quoi il s'agit, vous qui avez toujours ignoré ce qu'était la négociation sociale et qui avez toujours méprisé les partenaires sociaux, à commencer par les syndicats. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et écologiste. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Pour le reste, je n'ai vu malheureusement dans votre question qu'une caricature mille fois répétée. Vous avez laissé le pays dans une situation extrêmement préoccupante (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), caractérisée par la montée des déficits et de l'endettement, l'augmentation du chômage, la dégradation de la compétitivité et d'abord de l'industrie. C'est à cette situation que nous répondons, en fixant un cap clair.
Les déficits, nous les réduisons : alors qu'ils filaient allègrement vers 5,5 % du PIB, ils seront en dessous de 4 % cette année.
Nous agissons en faveur de la compétitivité grâce au crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, à l'investissement, à l'orientation de l'épargne vers l'investissement. Ce matin encore, avec Nicole Bricq, nous annoncions une réforme des financements à l'export qui, jusqu'à présent, étaient à la fois faibles, rares et chers.
Voilà ce que fait le Gouvernement !
S'agissant du chômage, nous avons réussi la plus importante réforme du marché du travail depuis quarante ans (Rires et exclamations sur les bancs du groupe UMP), qui a été approuvée par les deux assemblées. Nous mettons en oeuvre les emplois d'avenir et les contrats de génération. Bref, ce pays que vous avez dégradé, ce pays que vous avez endetté, ce pays que vous avez appauvri, ce pays que vous avez affaibli (Exclamations sur les bancs du groupe UMP),...
M. Hervé Mariton. Ce pays, c'est le vôtre !
M. Pierre Moscovici, ministre. ...nous, nous le redressons. C'est ce que nous avons fait au cours de cette première année, qui fut une année de fondation. C'est ce que nous ferons au cours de la deuxième année, une année de mobilisation, mobilisation à laquelle appelle le Président de la République. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Auteur : M. Alain Suguenot
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : État
Ministère interrogé : Économie et finances
Ministère répondant : Économie et finances
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 23 mai 2013