Question au Gouvernement n° 886 :
gouvernement

14e Législature

Question de : M. Dominique Dord
Savoie (1re circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 29 mai 2013

POLITIQUE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

M. le président. La parole est à M. Dominique Dord, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Dominique Dord. Le premier jour, il est allé voir Mme Merkel. Il lui a dit : " Madame Merkozy, je veux renégocier votre traité. " Elle lui a dit : " Nein ! " (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Alors, il a dit : " Au diable les Allemands, ces conservateurs égoïstes ! " Et vous avez ratifié le traité. (Nouvelles exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Le deuxième jour, il a voulu casser tout ce qu'avait fait Nicolas Sarkozy. Finies, les heures supplémentaires pour 8 millions d'ouvriers et d'employés ! Il a dit : " Au diable, le pouvoir d'achat des classes moyennes ! "
Le troisième jour, il a levé 30 milliards d'impôts. Tous les riches ont quitté le pays et il a dit : " Au diable les riches ! Qu'ils aillent dépenser leur argent en Angleterre ! " (Applaudissements et rires sur les bancs du groupe UMP. - Vives exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. S'il vous plaît !
M. Dominique Dord. Le quatrième jour, il s'est fait plaisir. Il a levé 7 milliards de dépenses, en créant, par exemple, 60 000 postes dans l'éducation.
Mme Laurence Dumont. Il a bien fait !
M. Dominique Dord. Il a dit : " Je refuse de céder au diktat des 3 % ! Nous serons à 3,6 % ! " On apprend aujourd'hui qu'il est à 3,9 %. Il a dit : " Vive les déficits et vive les marchés financiers ! " (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Le cinquième jour, il a récompensé Mme Royal : il a fait d'elle une banquière, parce qu'elle le vaut bien ! Et il a dit : " Au diable la République irréprochable ! " (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Le sixième jour, il a envoyé la police contre les familles qui tentaient de s'accrocher au peu de repères qu'elles avaient encore. Et il a dit : " Au diable les familles, les religions, les conservateurs et les rétrogrades ! Vive le progrès ! Vive les LGBT - les lesbiennes, gays, bi et trans ! " (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Exclamations sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)
Enfin, le dernier jour, comme le veut la tradition, il s'est reposé. Il est monté sur le mont Corrèze avec Valérie (Protestations sur les bancs du groupe SRC) pour contempler son oeuvre, et là, il a vu une France en ruine, des Français sans un sou, sans espérance, sans avenir, sans fraternité. Et il a eu cette phrase historique, il a dit : " Je sais que je tiens le bon cap. " Alors, il est revenu à Paris en train, comme il l'avait promis ! (Mmes et MM. les députés du groupe UMP se lèvent et applaudissent. - Huées et claquements de pupitres sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. Monsieur Dord, je vous rappelle qu'il est de tradition, dans notre hémicycle, de ne pas mettre en cause le Président de la République. (Mmes et MM. les députés du groupe SRC se lèvent et applaudissent. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Cette tradition a toujours été appliquée, notamment par mon prédécesseur.
La parole est à M. le ministre de l'économie et des finances.
M. Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances. Monsieur le député, la vraie réponse vient d'être apportée par le président de l'Assemblée nationale.
Il ne s'agissait d'ailleurs pas d'une question, mais d'une simple parabole, d'une fable totalement polémique, comportant en outre des aspects personnels totalement indignes d'un membre de cette assemblée ! (Mmes et MM. les députés du groupe SRC se lèvent à nouveau et applaudissent. - Nouvelles exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Peut-être êtes-vous tout à coup envahi par l'enthousiasme d'avoir appris à manifester, ce que vous ne saviez pas faire ! Puis vous êtes entré dans une espèce d'exubérance irrationnelle qui vous conduit à toutes les exagérations, à toutes les piques et à toutes les insultes. Ce que vous dites, en réalité, n'a aucun sens, si ce n'est peut-être que ce chemin des sept jours, c'est celui que vous avez parcouru au cours des cinq années précédentes !
Mme Catherine Coutelle. Très bien !
M. Pierre Moscovici, ministre. Les Français vous ont mis au repos, compte tenu de l'échec retentissant de votre politique sur les déficits, le chômage, la dette, l'emploi, l'industrie et la compétitivité. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Votre question ne mérite pas d'autre réponse, si ce n'est pour dire que ce gouvernement, sous l'impulsion du Président, travaille à redresser un pays...
M. Daniel Fasquelle. Ça se saurait !
M. Pierre Moscovici, ministre. ...que vous avez laissé dégradé, affaibli et divisé. Il travaille à relancer la compétitivité et l'emploi et, s'agissant de l'Europe, il travaille à redonner un sens à la construction européenne.
Monsieur Dord, la conclusion vous appartient : puisque vous êtes au septième jour, reposez-vous, car vous en avez besoin ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP ainsi que sur quelques bancs du groupe GDR. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Données clés

Auteur : M. Dominique Dord

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : État

Ministère interrogé : Économie et finances

Ministère répondant : Économie et finances

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 29 mai 2013

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