politique de l'emploi
Question de :
Mme Valérie Lacroute
Seine-et-Marne (2e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 6 juin 2013
SITUATION ÉCONOMIQUE DE LA FRANCE
M. le président. La parole est à Mme Valérie Lacroute, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.Mme Valérie Lacroute. Ma question s'adresse à M. le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. La situation est grave, monsieur le ministre. L'attractivité industrielle est en recul, le pouvoir d'achat des Français en berne, le chômage en pleine explosion, les emplois d'avenir au plancher.
M. Jean-Claude Perez. La faute à qui ?
Mme Valérie Lacroute. Tous les clignotants sont au rouge. Notre vieux pays recule au troisième rang européen, perd des parts de marché au profit du Royaume-Uni et de l'Allemagne, selon le rapport Ernst & Young. Et comme si cela ne suffisait pas, la France est désormais entrée en récession. Avec plus de 1 000 demandeurs d'emplois, chaque jour, notre pays a malheureusement atteint un triste record historique avec près de 3,3 millions de chômeurs. L'inversion de la courbe du chômage, ce n'est donc pas pour maintenant...
Pourtant, votre programme politique avait de l'ambition : réenchanter le rêve français.
M. Jean-Luc Laurent. Quel aveu !
Mme Valérie Lacroute. Ce " rêve français " devait créer des emplois, favoriser la croissance économique et renforcer l'indépendance nationale face à la mondialisation. Vous avez alors proposé une alternative : les contrats de génération et les emplois d'avenir pour les seize - vingt-cinq ans. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Six mois plus tard, le dispositif peine à se mettre en oeuvre. Dans ma circonscription, sur 186 contrats d'avenir envisagés, seuls dix-huit sont opérationnels. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Les missions locales sont harcelées, la DIRECCTE sous pression, les représentants de l'État transformés en VRP, sans que vous ayez pour autant atteint vos objectifs. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Aujourd'hui, les jeunes ne rêvent plus. Et un pays qui oublie ses jeunes, c'est un pays qui se meurt.
Monsieur le ministre, je vous le demande solennellement : que vous reste-t-il dans votre boîte à outils ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.
M. Michel Sapin, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Madame la députée, je n'ai pas entendu l'ensemble de votre question (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), mais j'ai bien compris que le sujet que vous vouliez aborder avait trait au taux de chômage en France. Vous devriez toujours commencer, en posant vos questions, et celle-ci est légitime, par rappeler la situation dans laquelle vous avez mis la France. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. Thierry Braillard. Très bien !
M. Michel Sapin, ministre. Vous nous parlez sans cesse des 1 000 chômeurs de plus par jour ! Savez-vous qu'à certains moments, durant les cinq ans qui ont précédé, ils n'étaient pas 1 000 ni 2 000, mais 3 000 ou 4 000 ? Le chômage de masse a commencé il y a cinq ans, avec une croissance zéro durant ces cinq dernières années ! La croissance zéro, c'est vous ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Le retour de la croissance, ce sera nous, grâce à un travail en profondeur (Exclamations sur les mêmes bancs), avec le soutien à l'investissement des entreprises, avec le soutien de la croissance au niveau européen ! (Mêmes mouvements.)
Vous avez parlé des outils que sont le contrat de génération et les emplois d'avenir. Pour commencer, je ne vous félicite pas, madame la députée (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), car je connais beaucoup de députés ici dont les circonscriptions voient fleurir les emplois d'avenir ! N'est-il pas normal que l'administration française et l'ensemble des acteurs se mobilisent pour que le plus de jeunes possible - des jeunes sans formation, des jeunes en marge de l'emploi - trouvent enfin un avenir ? Oui, nous demandons aux préfets, aux sous-préfets, à Pôle Emploi et à tous ceux qui le veulent de se mobiliser. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Rejoignez-nous, madame ! Au lieu de critiquer, vous apporterez des réponses concrètes à ces jeunes à la recherche d'un emploi, à ces jeunes qui sont à la porte de l'entreprise et qui ne peuvent pas y entrer. Le contrat de génération le leur permettra ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Pour être utile à son pays, il ne faut pas critiquer, Il faut se mobiliser ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur de nombreux bancs du groupe RRDP.)
Auteur : Mme Valérie Lacroute
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Emploi
Ministère interrogé : Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social
Ministère répondant : Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social
Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 6 juin 2013