Question au Gouvernement n° 1083 :
desserte ferroviaire du Grand Est

15e Législature

Question de : M. Laurent Garcia
Meurthe-et-Moselle (2e circonscription) - Mouvement Démocrate et apparentés

Question posée en séance, et publiée le 11 juillet 2018


DESSERTE FERROVIAIRE DU GRAND EST

M. le président. La parole est à M. Laurent Garcia, pour le groupe du Mouvement démocrate et apparentés.

M. Laurent Garcia. Madame la ministre des transports, la nouvelle vient de tomber : la fermeture envisagée par la SNCF dès l'an prochain de la ligne TGV entre Nancy et Lyon contraindra les voyageurs à passer soit par Marne-La Vallée, soit par Metz, au nord, puis par Strasbourg, pour enfin rejoindre Lyon. (Exclamations sur les bancs du groupe LR.)

Est-ce bien raisonnable ? Dans nos permanences parlementaires, les réactions des citoyens sont de plus en plus nombreuses et un vent de panique s'empare des voyageurs les plus âgés, ainsi que des familles, qui appréhendent d'ores et déjà les changements de train dans les différentes gares, avec enfants et bagages, là où le trajet était jusqu'alors direct. Nombre d'élus locaux et régionaux comme de parlementaires, de toutes sensibilités politiques, ont signé une pétition, et certains se sont émus de cette fermeture, en qualifiant la Lorraine de futur « cul-de-sac ferroviaire ». Les réactions sont d'autant plus épidermiques que ce sont plus de 850 millions d'euros qui ont été investis par la région Grand Est et les collectivités pour être desservies par le TGV.

M. Christophe Naegelen et M. Pierre Cordier . Eh oui !

M. Laurent Garcia. Par ailleurs, qu'adviendra-t-il de l'ouverture européenne de Strasbourg, avec cette suppression ?

L'origine de cette situation serait la réalisation de travaux de rénovation de la gare de Lyon Part-Dieu, mais le doute subsiste, y compris quant au caractère transitoire ou non de la décision. Localement, les réactions sont d'autant plus vives que nous sommes dans le même temps dans l'expectative quant au devenir de la ligne 14 Nancy-Merrey et de la halte-gare de Heillecourt.

Madame la ministre, vous avez su démontrer votre sens du dialogue et de l'écoute lors des discussions concernant le pacte ferroviaire. (Rires et exclamations sur les bancs du groupe LR.)

M. Pierre Cordier. Ben voyons !

M. Laurent Garcia. Allez-vous faire preuve du même sens de l'écoute envers les Lorrains, en particulier les habitants de Nancy, et renoncer au programme de fermeture de cette ligne, qui forme la colonne vertébrale de l'activité économique, estudiantine, entrepreneuriale et touristique de la région ? (Applaudissements sur les bancs du groupe MODEM.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre chargée des transports.

Mme Élisabeth Borne, ministre chargée des transports. Monsieur le député, vous m'interrogez sur le projet de modification de la liaison TGV entre Nancy et Lyon et, plus généralement, sur la desserte du Grand Est. Je vous confirme qu'à compter de 2019 et jusqu'en 2023, le pôle d'échanges multimodal de Lyon Part-Dieu va connaître des travaux très importants,…

M. Thibault Bazin. C'est la faute de Lyon ?

Mme Élisabeth Borne, ministre . …indispensables pour mettre fin à la saturation de l'une des plus grandes gares de France, qui accueille quotidiennement 550 trains. C'est, de fait, le projet ferroviaire le plus important des contrats de plan État-région. Comme tout projet de travaux dans le domaine ferroviaire, il va se traduire par une limitation du nombre de trains pouvant s'arrêter en gare ; en l'occurrence, à Lyon Part-Dieu, deux voies seront notamment indisponibles pendant la durée des travaux. Cela aura des conséquences temporaires et inévitables sur plusieurs liaisons entre le Grand Est et le sud de la France. Je suis bien consciente des effets qui en découleront pour les voyageurs et les territoires concernés.

M. Jérôme Lambert. Et Angoulême-Limoges ?

Mme Élisabeth Borne, ministre . Mais je tiens d'ores et déjà à vous assurer, monsieur le député, qu'en aucun cas il ne s'agit d'un projet de fermeture. La SNCF proposera une nouvelle offre pendant la durée des travaux. Elle étudie actuellement les schémas de desserte alternative avec les collectivités concernées. Le maintien d'un aller-retour entre Nancy et Lyon est par exemple prévu pour 2019 ;…

M. Thibault Bazin. Ce serait bien car, si cela continue, il faudra passer par l'Allemagne !

Mme Élisabeth Borne, ministre . …par ailleurs, la possibilité d'amorcer à Nancy la desserte actuelle entre Strasbourg et Marseille est à l'étude.

Je serai particulièrement vigilante sur ces questions. J'aurai l'occasion de le rappeler de vive voix aux dirigeants de la SNCF, que je vois cette semaine, et ne manquerai pas de tenir informés l'ensemble des élus concernés. Comme je l'ai indiqué pendant la discussion du projet de loi ferroviaire, notre objectif est bien de maintenir une desserte TGV au service de nos territoires. (Applaudissements sur quelques bancs des groupes LaREM et MODEM.)

M. Loïc Prud'homme. Vous privatisez la SNCF !

Données clés

Auteur : M. Laurent Garcia

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Transports ferroviaires

Ministère interrogé : Transports

Ministère répondant : Transports

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 11 juillet 2018

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