Question au Gouvernement n° 1458 :
transition écologique

15e Législature

Question de : M. Bruno Duvergé
Pas-de-Calais (1re circonscription) - Mouvement Démocrate et apparentés

Question posée en séance, et publiée le 29 novembre 2018


TRANSITION ÉCOLOGIQUE

M. le président. La parole est à M. Bruno Duvergé.

M. Laurent Furst. Écoutez le peuple !

M. Bruno Duvergé. Monsieur le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, hier, le Président de la République a détaillé sa stratégie et sa méthode en matière de transition énergétique, avec le souhait de rassembler l'ensemble des Français autour de cette ambition commune.

Il est en effet crucial, c'est la position de notre groupe et celle – je pense – de nombreux députés sur tous les bancs de notre Assemblée, de ne pas opposer la France des villes à la France des campagnes, la France des métropoles à la France des bourgs et des zones périurbaines. (« Trop tard ! » sur les bancs du groupe LR.)

Comme nous l'entendons dire tous les jours dans nos circonscriptions, beaucoup de nos concitoyens se sentent non seulement exclus mais aussi victimes de la transition énergétique.

Ce sont ceux qui, parce qu'ils sont contraints de se servir de leur voiture quotidiennement, ont acheté des véhicules roulant au diesel, et c'est à eux qu'on dit aujourd'hui : « Votre véhicule est polluant, vous devez en changer et, en plus, vous paierez plus cher le carburant ! »

Des solutions techniques concrètes existent pour convertir des véhicules roulant au diesel ou à l'essence en véhicules roulant aux biocarburants. Mais du biocarburant, énergie non polluante et économique, filière dans laquelle la France est en avance, il n'en a pas été question dans le discours d'hier. Quant à la future loi sur les mobilités, hormis un chapitre sur le seul biométhane liquéfié ou bioGNV, elle demeure silencieuse à ce sujet.

Pourtant, les transports de l'avenir ne pourront pas fonctionner à la seule électricité, plus adaptée au milieu urbain. Ils devront utiliser également le bioéthanol et le biodiesel.

Parce qu'ils sont moins coûteux et qu'ils ne nécessitent pas l'achat de nouveaux véhicules, les biocarburants ne sont-ils pas une solution pertinente pour les toutes zones rurales ? (Applaudissements sur les bancs du groupe MODEM et sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)

M. le président. La parole est à M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire.

M. François de Rugy, ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Je connais votre engagement ancien pour le développement des énergies renouvelables en France, pour la transition énergétique, et je connais tant votre vision à long terme que votre préoccupation à court terme pour la vie quotidienne de nos compatriotes, dont vous venez de citer des exemples concrets.

Vous avez raison : notre politique de diversification de l'énergie et de développement des énergies renouvelables va profiter à tous les territoires de France, notamment aux campagnes.

C'est vrai pour le développement de l'éolien.

M. Nicolas Forissier. Par lequel nous sommes envahis !

M. François de Rugy, ministre d'État . C'est vrai pour le développement du solaire photovoltaïque, pour celui du biogaz, ce gaz renouvelable issu notamment de la méthanisation des déchets agricoles.

C'est vrai pour l'exploitation de la ressource bois énergie. Je confirme ce qu'a dit tout à l'heure à ce sujet le ministre de l'agriculture.

C'est vrai pour la poursuite et le développement de l'exploitation de l'hydroélectricité ou encore de la géothermie.

Donc, il faut le dire, nous œuvrons pour le développement territorial en même temps que nous réalisons la transition énergétique.

C'est vrai également pour les carburants d'origine agricole comme l'éthanol. Du moins, il faut le préciser pour être tout à fait honnête, c'est vrai si celui-ci ne résulte pas de l'importation d'huile de palme ou d'huile de soja. (Applaudissements sur les bancs du groupe SOC.)

Il faut le dire aussi : même si cette énergie est plus chère à produire aujourd'hui que les carburants d'origine fossile, elle est moins chère pour les Français parce que l'État aide cette filière. Nous continuerons à le faire, car – vous avez raison –, c'est une solution concrète de court terme pour nos compatriotes qui veulent réaliser des économies de carburant.

Plus de 1 000 stations, soit plus d'une sur cinq, sont équipées pour distribuer de l'éthanol. Cette filière d'énergie renouvelable, qui soutient par ailleurs les agriculteurs français, a toute sa place dans la programmation pluriannuelle de l'énergie. (Applaudissements sur quelques bancs des groupes LaREM et MODEM.)

Données clés

Auteur : M. Bruno Duvergé

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Environnement

Ministère interrogé : Transition écologique et solidaire

Ministère répondant : Transition écologique et solidaire

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 29 novembre 2018

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