situation dans les lycées et les collèges
Question de :
Mme Cécile Rilhac
Val-d'Oise (3e circonscription) - La République en Marche
Question posée en séance, et publiée le 12 décembre 2018
SITUATION DANS LES LYCÉES ET LES COLLÈGES
M. le président. La parole est à Mme Cécile Rilhac.
Mme Cécile Rilhac. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, au nom du groupe La République en marche, je souhaite vous interroger sur l'ample mouvement lycéen qui traverse notre pays depuis quelques jours, et qui a donné lieu à des affrontements violents. Ces comportements sont inacceptables et sont parfois causés par des individus qui n'ont aucun lien avec l'éducation nationale.
Il est indispensable de réunir les conditions d'un dialogue ouvert, mais aucun dialogue n'est possible avec ceux qui choisissent la violence. Je tiens à remercier les chefs d'établissements, les équipes pédagogiques et toutes les personnes employées dans les services de l'État et les collectivités locales qui, par leur engagement sans faille et leur professionnalisme, ont permis de garantir la sécurité de nos enfants. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)
Les lycéens mobilisés réclament, pêle-mêle, la suppression d'une série de mesures, comme Parcoursup, dont les premiers retours sont pourtant très positifs, même si des ajustements sont prévus…
M. Fabien Di Filippo. Fake news !
Mme Cécile Rilhac. …la réforme du lycée ou encore la mise en place du service national universel.
Si certaines revendications sont déjà prises en compte, je voudrais revenir ici sur la réforme du baccalauréat. Depuis un an, cette réforme souhaitée par le Président de la République est le fruit d'une très large concertation sur le terrain – j'en discutais encore hier avec des lycéens dans le Val-d'Oise.
Vous le savez, la réussite de cette réforme ne peut se faire sans les premiers concernés : les lycéens, les professeurs, les proviseurs ou encore les parents d'élèves. Monsieur le ministre, vous qui avez le sens de la pédagogie…
Mme Marie-Christine Dalloz. On le voit bien en ce moment !
Mme Cécile Rilhac. …pouvez-vous rassurer l'ensemble de la communauté éducative sur cette réforme, dont le seul but est bien de faire entrer nos lycées dans la modernité et de garantir la réussite de tous nos jeunes ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse.
M. Patrick Hetzel. Et du décrochage scolaire !
M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse. Madame la députée, je vous remercie d'abord d'avoir rendu hommage aux chefs d'établissement et aux personnels de l'éducation nationale. Il est vrai que certains d'entre eux ont été mis à rude épreuve depuis deux semaines. J'étais hier à Bobigny, auprès des proviseurs qui ont été les plus touchés par les violences auxquelles vous avez fait référence et qui sont évidemment scandaleuses. C'est dans ces moments-là qu'on voit que l'éducation nationale est une belle maison, une maison solide, à l'image de ce que doit être la République, avec des fonctionnaires engagés. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)
La réforme du baccalauréat était attendue depuis plusieurs dizaines d'années et elle a été réalisée l'an dernier, à l'issue de concertations qui ont impliqué plus de 40 000 lycéens. Elle est donc le fruit d'un travail avec et pour les lycéens. Présentée en février dernier, elle a fait l'objet d'un assez large consensus de la part des principaux intéressés. Ils ont bien vu qu'elle avait été conçue pour revaloriser le baccalauréat, pour permettre une personnalisation des parcours, pour en finir avec les couloirs que constituaient les séries S, ES et L et pour offrir un choix plus large. (Mme Géraldine Bannier applaudit.)
Comme toute réforme, elle suscite des questions au moment de sa mise en œuvre, et c'est bien normal. Mais ces questions doivent être posées dans le calme, et dans le cadre d'un dialogue démocratique. Parce que j'entends les revendications exprimées par certaines voix lycéennes, mais parce que j'entends aussi tous les lycéens qui accueillent cette évolution avec enthousiasme, j'ai avancé la date de convocation de l'instance la plus démocratique qui soit pour les lycéens, à savoir le Comité national de la vie lycéenne, qui est composé de délégués élus par des lycéens de toute la France. Il se réunira lundi prochain au ministère et nous pourrons avoir un dialogue démocratique dans ce cadre.
Je me suis par ailleurs engagé à ce que la liste des spécialités, établissement par établissement, soit connue avant les vacances de Noël. Les lycéens auront ainsi le temps, d'ici le mois de juin, pour examiner avec leur famille les nouvelles libertés qui leur sont offertes. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)
Auteur : Mme Cécile Rilhac
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Enseignement secondaire
Ministère interrogé : Éducation nationale et jeunesse
Ministère répondant : Éducation nationale et jeunesse
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 12 décembre 2018