Question au Gouvernement n° 1824 :
hommage à Michel Crépeau

15e Législature

Question de : M. Olivier Falorni
Charente-Maritime (1re circonscription) - Libertés et Territoires

Question posée en séance, et publiée le 28 mars 2019


HOMMAGE À MICHEL CRÉPEAU

M. le président. La parole est à M. Olivier Falorni.

M. Olivier Falorni. Il y a tout juste vingt ans, ici, dans cet hémicycle, cœur battant de la République, le cœur d'un grand républicain s'est brutalement arrêté de battre. C'était celui d'un député réputé, redouté, respecté. C'était celui d'un maire hors pair, tant il était visionnaire. C'était celui de Michel Crépeau. (Mmes et MM. les députés se lèvent et applaudissent longuement.)

Monsieur le ministre d'État, ministre de la transition énergétique et solidaire, vous occupez aujourd'hui le ministère dont il a eu la charge en 1981, car Michel Crépeau était bien sûr un radical, pétri d'humanisme, mais c'était en même temps un écologiste avant-gardiste.

Michel Crépeau, ce fut le maillot jaune du deux-roues, avec la création à La Rochelle des vélos en libre-service, trente ans avant le Vélib'. Michel Crépeau, ce fut le pionnier du piétonnier, avec la création à La Rochelle du premier secteur piétonnier en France. Michel Crépeau, ce fut aussi la pédagogie de l'écologie, avec l'invention à La Rochelle de la journée sans voiture, journée aujourd'hui devenue mondiale.

« On ne gouverne un peuple que les pieds par terre, et le cœur dans les étoiles ! », proclamait-il à cette tribune. La terre, le cœur et les étoiles.

La terre, qu'il n'a jamais cessé de vouloir protéger. Ce cœur généreux, qui s'est arrêté de battre ici, un sombre jour de mars 1999. Cette étoile, son étoile, qui n'a jamais cessé de briller dans le cœur de tant de gens.

La terre, le cœur, les étoiles, c'était Michel Crépeau, et je tenais ici et maintenant à le saluer avec respect, admiration, émotion et affection. (Applaudissements sur tous les bancs.)

M. le président. Merci, monsieur le député, pour ce bel hommage à un grand parlementaire et un grand serviteur de la République. La parole est à M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire.

M. François de Rugy, ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Monsieur le député, vous me donnez l'occasion de rendre hommage à Michel Crépeau au nom du Gouvernement. J'ai en effet le souvenir ému de ce jour où, ayant posé une question d'actualité, il s'est effondré sur son siège, foudroyé par une crise cardiaque. J'étais moi-même collaborateur du groupe Radical-citoyen-vert qu'il présidait. J'ai un souvenir particulièrement ému de ces instants.

Alain Tourret, son voisin de banc, a lui aussi gardé un souvenir très fort de ce moment à l'image d'un homme qui, jusqu'au bout, s'est battu dans cette Assemblée nationale pour les valeurs humanistes que vous avez rappelées.

Michel Crépeau était un personnage aux nombreuses facettes, dont il ne faut pas garder un souvenir triste, car c'était par ailleurs un homme plein d'humour et même de gouaille, apprécié tant à La Rochelle qu'à l'Assemblée nationale, et de manière générale dans le débat public.

Je veux me souvenir du député, du parlementaire qui aimait le Parlement. Sans aucun doute, il aimait l'idée de représenter le peuple français. Il aimait le suffrage universel, le débat et même l'art oratoire. Lui qui avait été avocat, il plaidait à l'Assemblée nationale, comme il l'avait fait devant les tribunaux. Il aimait aussi le travail législatif.

Je veux aussi me souvenir du ministre. Nommé au Gouvernement en 1981, vous l'avez rappelé, par François Mitterrand, il y siégea pendant cinq ans, d'abord comme ministre de l'environnement, ce qui n'est pas très connu, et il finit par exercer quelques mois la fonction de garde des sceaux, ministre de la justice – ce qui était pour lui une consécration –, prenant la succession de Robert Badinter.

Mais bien sûr, on ne peut pas comprendre Michel Crépeau sans parler de Michel Crépeau maire de La Rochelle. Je me souviens que, le jour de son enterrement, on avait le sentiment que tous les habitants de La Rochelle étaient descendus dans les rues pour le saluer une dernière fois. On le comprend quand on sait tout ce qu'il avait fait pour cette ville – vous l'avez rappelé –, y compris en matière d'écologie.

Un dernier mot, parce que le temps me manque, et que nous pourrions parler de lui longtemps. Il eut aussi Michel Crépeau l'humaniste. Les valeurs qu'il a défendues, les combats qu'il a menés sont plus que jamais d'actualité. (Applaudissements.)

Données clés

Auteur : M. Olivier Falorni

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Parlement

Ministère interrogé : Transition écologique et solidaire

Ministère répondant : Transition écologique et solidaire

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 28 mars 2019

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