Question au Gouvernement n° 2221 :
HOMMAGE À JACQUES CHIRAC

15e Législature

Question de : M. Hugues Renson
Paris (13e circonscription) - La République en Marche

Question posée en séance, et publiée le 2 octobre 2019


HOMMAGE À JACQUES CHIRAC

M. le président. La parole est à M. Hugues Renson.

M. Hugues Renson. Le jeudi 26 septembre, la France a perdu un grand chef de l'État. Les Français ont perdu une figure. J'ai, pour ma part, comme beaucoup, perdu un repère.

Il y aurait – j'aurais – tant à dire sur Jacques Chirac, sur son courage, son audace, sa ténacité et, par-dessus tout, sur son amour de la France et des Français. Pour l'avoir accompagné longtemps, y compris au-delà de l'exercice du pouvoir, j'ai mesuré ce qu'était le cœur de son engagement, la substance de son message.

Jacques Chirac – vous l'avez dit, monsieur le Premier ministre – disposait d'une conscience particulière du temps long. Mieux que quiconque, il percevait ce qui menace l'humanité.

C'est à la paix, au développement durable, au dialogue de toutes les cultures, à la cohésion sociale et nationale, au respect et la tolérance qu'il aura consacré toute sa vie. Des combats si contemporains.

Parmi ces combats, il y avait celui de la santé mondiale. De toutes les inégalités, disait-il, la plus blessante est l'inégalité devant la santé. Il dénonçait le scandale d'un monde où les maladies ravagent le Sud quand les thérapies et les médicaments demeurent au Nord.

Ardent défenseur de l'égal accès aux traitements pour tous, Jacques Chirac a milité pour la création du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Le 10 octobre prochain, la France accueillera à Lyon la conférence de reconstitution de ce fonds, avec pour objectif de lever 14 milliards de dollars indispensables pour sauver des vies menacées par les grandes pandémies. La France et le monde ont l'occasion – déjà – d'être fidèles au message du président Chirac et de perpétuer son œuvre. Soyons ensemble à la hauteur !

Monsieur le Premier ministre, comment la France entend-elle faire vivre, dans quelques jours à Lyon, et plus largement dans tous les domaines, ce message politique qu'il nous a légué et auquel beaucoup d'entre nous sont si attachés ? (Mmes et MM. les députés se lèvent et applaudissent.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre des solidarités et de la santé.

Mme Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé. Monsieur le député, je veux vous faire part de l'émotion que j'ai ressentie, comme chacun ici, après la disparition de Jacques Chirac. Il a énormément œuvré pour la santé mondiale mais aussi pour celle de nos concitoyens. Comme le Premier ministre l'a rappelé, il a été aux côtés de Simone Veil au moment de l'adoption de la loi sur l'IVG ; il a initié les trois grandes lois sur le handicap ; il a été un fervent défenseur de la sécurité routière ; il a fait de la lutte contre le cancer une grande cause nationale et a lancé le premier plan cancer.

Le président Chirac a toujours eu le souci de permettre aux malades du Sud d'accéder aux traitements du Nord. Dès 1997, il a été à l'origine de la création d'un fonds de solidarité thérapeutique international pour les pays du Sud. Ce fonds, précurseur du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a été créé alors même que les trithérapies n'étaient à la disposition des patients que depuis une année dans les pays du Nord.

Le Fonds mondial a ensuite été créé, en 2002, notamment sous l'impulsion de la France. Depuis sa création, il a alloué un total de 41,4 milliards de dollars à 142 pays et permis de sauver 32 millions de vies. La France est un membre fondateur et le deuxième donateur historique de ce fonds, auquel elle a versé, depuis l'origine, plus de 4,6 milliards d'euros.

Vous l'avez rappelé, la France accueillera le 10 octobre prochain, à Lyon, la sixième conférence de reconstitution du Fonds mondial, à la demande du Président de la République.

Nous avons souvent l'impression d'avoir gagné le combat contre le sida, la tuberculose et le paludisme. C'est faux : ces trois maladies, qui font des millions de victimes chaque année, sont les plus meurtrières dans le monde actuel.

L'objectif est de récolter 14 milliards de dollars pour le cycle 2020-2022, afin de sauver 16 millions de vies. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)

Données clés

Auteur : M. Hugues Renson

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : État

Ministère interrogé : Solidarités et santé

Ministère répondant : Solidarités et santé

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 2 octobre 2019

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