Question au Gouvernement n° 2437 :
intervention de la France au Mali

15e Législature

Question de : M. David Habib
Pyrénées-Atlantiques (3e circonscription) - Socialistes et apparentés

Question posée en séance, et publiée le 27 novembre 2019


INTERVENTION DE LA FRANCE AU MALI

M. le président. La parole est à M. David Habib.

M. David Habib. Vous venez de rendre hommage, monsieur le président, à nos treize compatriotes décédés hier au Mali. Avec la même solennité et la même émotion que vous-même, M. Lachaud et M. le Premier ministre, le groupe Socialistes et apparentés s’incline devant le sacrifice de nos soldats et la douleur de leurs familles. (Applaudissements sur plusieurs bancs.)

Engagés dans une action contre les mouvements djihadistes, comme le sont chaque jour les membres de la force Barkhane, ils étaient issus du 4e régiment de chasseurs de Gap, du 93e régiment d’artillerie de montagne de Varces, du 2e régiment étranger de génie de Saint-Christol et, pour sept d’entre eux, du 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau.

Avant de vous interroger, monsieur le Premier ministre, je souhaite vous dire combien l’émotion est grande en Béarn aujourd'hui. Vous avez évoqué la France qui se bat, en nous appelant à dépasser la théorie et à penser qu'il y a, derrière cette expression, des femmes et des hommes. Je connaissais trois des soldats décédés.

Je crois pouvoir dire ici, au nom de tous les députés basques, béarnais et des Pyrénées-Atlantiques, que cette émotion nous étreint tous, de façon égale. Nous nous rendrons tout à l'heure à Pau, à l'invitation du maire de la ville, pour nous recueillir en hommage aux victimes et dire notre attachement aux forces militaires françaises, comme nous l'avons fait ici.

Nous savons que la France est intervenue parce qu'une décision naturelle s'imposait à nous. Sans la France et sans la décision du président Hollande, le Mali aurait perdu sa souveraineté, et les Maliens, leur liberté. Le terrorisme aurait pu gagner et prospérer en Afrique comme sur le territoire national.

M. Guillaume Garot. Absolument !

M. David Habib. J'aimerais, monsieur le Premier ministre, que vous nous rappeliez les circonstances de ce drame, et nous précisiez, si vous le pouvez, les objectifs de cette opération militaire. Nous souhaiterions aussi que vous preniez une initiative pour éclairer les responsables politiques du pays, ici même ou à Matignon, sur les enjeux de l’intervention française au Sahel. Ainsi éclairée, la communauté politique nationale pourrait défendre mieux encore nos soldats, qui s'investissent pour notre liberté. (Applaudissements sur de nombreux bancs.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre des armées.

Mme Florence Parly, ministre des armées. Vous l'avez rappelé, monsieur Habib, treize militaires français de l'opération Barkhane ont trouvé la mort au cours d'une opération de combat contre des groupes armés djihadistes, dans le Liptako malien. À mon tour, je rends hommage à ces hommes, que j'ai eu l'immense privilège de rencontrer, il y a quelques jours, à Gao. Je tiens à vous remercier tous de l'hommage que vous venez de leur rendre.

Ces treize militaires exceptionnels sont des héros, morts pour la France. Mes pensées, comme les vôtres, vont aujourd'hui vers leurs familles, leurs proches, leurs frères d'armes et – vous les avez citées, monsieur le député – vers leurs unités, le 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau et la 27e brigade d'infanterie de montagne.

L'opération à laquelle ils participaient se déroulait dans le sud-est du Mali. Des commandos parachutistes traquaient des terroristes depuis plusieurs jours. Hier, ils ont engagé le combat et ont appelé en renfort un appui aérien. Dans des conditions opérationnelles extrêmes, dans une nuit noire, les hélicoptères volaient tous feux éteints ; un hélicoptère Cougar et un hélicoptère Tigre sont entrés en collision.

Je me rendrai de nouveau à Gao prochainement, avec le chef d'état-major des armées et le chef d'état-major de l'armée de terre. Un hommage national, présidé par le Président de la République, sera rendu à ces militaires, aux Invalides. Je suis certaine que, ce jour-là, comme aujourd'hui, toute la nation sera unie. (Mmes et MM. les députés se lèvent et applaudissent longuement.)

Données clés

Auteur : M. David Habib

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : Armées

Ministère répondant : Armées

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 27 novembre 2019

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