réforme des retraites
Question de :
M. Olivier Faure
Seine-et-Marne (11e circonscription) - Socialistes et apparentés
Question posée en séance, et publiée le 4 décembre 2019
RÉFORME DES RETRAITES
M. le président. La parole est à M. Olivier Faure.
M. Olivier Faure. Depuis quelques jours, monsieur le Premier ministre, vos ministres et le chef de votre parti se succèdent pour expliquer qu'un mur est tombé, que le jeudi 5 décembre sera une date historique : il verra le Parti socialiste et le Rassemblement national défiler côte à côte. (« Eh oui ! » sur divers bancs.) Avez-vous besoin, élection après élection, et désormais manifestation après manifestation, d'agiter l'épouvantail du RN pour tenter de disqualifier l'évidence ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SOC.)
M. Sébastien Chenu. C'est plutôt le PS qui est l'épouvantail aujourd'hui !
M. Olivier Faure. Pensez-vous que les milliers de femmes et d'hommes qui défileront jeudi adhèrent tous aux thèses de l'extrême-droite ? (Mêmes mouvements.)
M. Sébastien Chenu. Non, mais ils n'adhèrent pas non plus au PS !
M. le président. La parole est à…
M. Sébastien Jumel. À qui veut la prendre !
M. le président. …à M. le haut-commissaire aux retraites. (« Enfin ! » sur quelques bancs du groupe LR.)
M. Patrick Hetzel. Et lui, quand prend-il sa retraite ?
M. Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire aux retraites. Monsieur Faure, peut-être me permettrez-vous, avant de répondre à votre question, de profiter de cette occasion pour revenir sur les propos que vous avez tenus ce matin à la radio. À ma grande surprise, lorsque Léa Salamé vous a indiqué que le Gouvernement comptait porter à 1 000 euros la retraite minimum, vous avez répondu : « Non, ils ne le proposent pas. Ils vont augmenter le minimum vieillesse, c'est très différent. »
M. Olivier Faure. C'est Mme Pénicaud qui l'a dit, dimanche !
M. Thibault Bazin. Eh oui !
M. Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire. J'ai été frappé de constater que très souvent, sur un projet de régime universel que le Premier ministre a montré…
Plusieurs députés du groupe LR . Ce n'est pas la question !
M. Meyer Habib. Répondez à la question !
M. Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire . Permettez !
M. le président. Du calme, chers collègues.
M. Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire. Je connais trop votre souci de la vérité, de l'exactitude des arguments, pour, lorsque vous affirmez quelque chose qui n'est pas vrai, m'abstenir de le dénoncer ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)
M. Meyer Habib. Allez-vous répondre à la question ?
M. Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire. La vérité, c'est que ce projet aboutit à plus de redistribution, plus en faveur des retraites des précaires et des femmes.
M. Pierre Cordier. Menteur !
M. Thibault Bazin. Vous n'aimez pas les mères de famille !
M. Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire. Nous voyons bien que vous souhaitez quelquefois vous saisir de cette occasion, rare dans l'histoire de notre pays, de porter un projet d'avenir, d'équité et de cohésion. Ne nous faites donc pas un procès ; débattons à partir d'arguments réels, non de fausses nouvelles ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM. – Exclamations sur les bancs des groupes LR et SOC.)
M. Erwan Balanant. Ras le bol des mensonges !
M. le président. La parole est à M. Olivier Faure.
M. Olivier Faure. Monsieur le haut-commissaire, si vous avez des reproches à faire à quelqu'un au sujet de mes déclarations, adressez-les d'abord à Mme Pénicaud, puisqu'elle a tenu les propos que je me borne à reprendre. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe SOC.)
Je voudrais rappeler un simple fait : si vous et votre Gouvernement êtes aujourd'hui en fonction, c'est parce qu'en 2017 des millions de femmes et d'hommes ont choisi de barrer la route au Front national…
M. Olivier Damaisin. Heureusement que nous étions là en 2017 ! Ce n'est pas vous qui auriez battu le FN avec vos 5 % !
M. Olivier Faure. …et l'ont fait en conscience, ce qui fait que vous vous trouvez sur ces bancs.
M. Olivier Damaisin. Vous, vous avez disparu de l'hémicycle !
M. Olivier Faure. Mais ils ne l'ont pas fait par soutien à votre politique sociale ou fiscale, et certainement pas parce qu'ils adhéraient à votre politique migratoire actuelle ! (Exclamations sur les bancs du groupe LaREM.)
M. Erwan Balanant. Et vous, qu'avez-vous fait ? C'est vous qui avez mis la France à terre !
M. le président. S'il vous plaît, mes chers collègues !
M. Olivier Faure. Ils ne l'ont pas fait non plus pour soutenir ce que vous voulez faire en matière de retraites ! C'est la raison pour laquelle je serai fier de manifester jeudi avec ces millions de nos compatriotes qui sont attachés au modèle social français. (Applaudissements sur les bancs du groupe SOC.)
Auteur : M. Olivier Faure
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Retraites : généralités
Ministère interrogé : Premier ministre
Ministère répondant : Premier ministre
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 4 décembre 2019