Politique du Gouvernement
Question de :
M. Pierre Cordier
Ardennes (2e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 8 janvier 2020
POLITIQUE DU GOUVERNEMENT
M. le président. La parole est à M. Pierre Cordier.
M. Pierre Cordier. Monsieur le Premier ministre, au nom des députés du groupe Les Républicains, je vous souhaite, à votre gouvernement et à vous-même, une bonne année 2020 !
M. Sylvain Maillard. Merci, Pierre !
M. Maxime Minot. Attendez la suite…
M. Pierre Cordier. Une année qui serait enfin placée sous le signe du dialogue et de l’écoute.
Une année où vous prendriez enfin en considération les difficultés des territoires ruraux et frontaliers, qui sont pénalisés par vos baisses de dotations. À titre d’exemple, monsieur le Premier ministre, le conseil départemental des Ardennes a perdu 5 millions d’euros depuis votre arrivée au pouvoir.
Une année où vous iriez à la rencontre des personnels des établissements hospitaliers et des maisons de retraite, qui n’en peuvent plus, notamment à cause de vos coupes budgétaires.
Une année où vous ne fermeriez plus de services publics, de trésoreries, de classes, voire d’écoles.
Une année où vous seriez mobilisé aux côtés des retraités et des familles, dont le pouvoir d’achat n'a fait que baisser depuis 2017. (Exclamations sur les bancs du groupe LaREM.)
M. Sylvain Maillard. C'est faux !
M. Pierre Cordier. Une année où vous soutiendriez l’industrie traditionnelle, qui souffre malgré vos belles déclarations – je pense notamment aux filières de la forge, de la fonderie et de l'estampage.
Une année où vous écouteriez la souffrance des agriculteurs, en les aidant à affronter la concurrence déloyale provoquée par le CETA, l'accord économique et commercial global entre l’Union européenne et le Canada.
M. Sébastien Jumel. Voilà de bien jolis vœux !
M. Pierre Cordier. Une année où les forces de l’ordre seraient respectées et considérées.
Une année où nous ne serions plus les champions d’Europe des prélèvements obligatoires – n'est-ce pas, monsieur Darmanin ?
Une année où les oppositions ne seraient plus considérées comme des trublions ou des parias, mais seraient respectées - car nous avons des idées, et nous faisons des propositions qui méritent d’être prises en compte. (Mme Caroline Fiat applaudit.)
Monsieur le Premier ministre, le climat social des années 2017, 2018 et 2019 a été plus que tendu. Qu’allez-vous faire pour que 2020 soit l'année de l’espoir ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)
M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement.
Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement. Je vous remercie pour votre question, monsieur le député, qui m'offre l'occasion de remettre en perspective l'action menée par le Gouvernement depuis le début du quinquennat.
Vous affirmez que le Gouvernement n'est pas suffisamment à l'écoute ;…
M. Pierre Cordier. Ce sont les Français qui le disent !
Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État . …je m'en étonne car lors de précédentes questions ou séances, votre groupe a exprimé le regret que nous n'écoutions pas assez les Français, en particulier au sujet de la réforme des retraites.
Plusieurs députés du groupe LR . Justement ! C'est ce qu'il dit !
Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État. Nous avons mené un exercice démocratique sans précédent avec l'organisation du grand débat national. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de me rendre dans votre circonscription, à Revin, pour écouter les Français ; nous avons participé ensemble à l'inauguration d'une maison de services au public à Bogny-sur-Meuse, destinée à assurer les services publics au plus près des concitoyens dans les territoires.
Si l'on observe la politique menée par le Gouvernement depuis deux ans et demi, on se rend compte qu'il a réussi à baisser la pression fiscale de manière inédite (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM. – Protestations sur les bancs du groupe LR)…,
M. Dino Cinieri. C'est faux !
Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État. …à la fois pour les entreprises et pour l'ensemble des particuliers : comme vous le savez, les Français verront leur impôt sur le revenu diminuer à partir de janvier – ce que votre famille politique n'avait pas accompli, monsieur le député.
M. Pierre Cordier. Pourquoi les Français sont-ils mécontents ?
M. Jean-Paul Lecoq. C'est le gouvernement des riches !
Mme Caroline Fiat. Vivement la grève !
Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État . Nous nous attachons également à donner à l'hôpital un nouveau souffle,…
Mme Caroline Fiat. C'est faux !
Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État . …raison pour laquelle la ministre des solidarités et de la santé a présenté un plan massif en direction des hôpitaux et des personnels soignants.
Nous avons aussi accompli des efforts dans le domaine de l'éducation, en ayant à cœur de rénover le cadre éducatif français, afin d'améliorer l'équité entre les élèves sur l'ensemble du territoire. (Exclamations sur les bancs des groupes GDR et FI.)
M. Jean-Paul Lecoq. Poursuivez la liste !
M. Aurélien Pradié. C'est la flûte enchantée !
Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État . Je peux le dire : nous avons beaucoup œuvré depuis le début du quinquennat, et nous continuerons en ce sens car, contrairement à votre groupe politique, nous ne nous arrêtons jamais à mi-chemin. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)
M. Jean-Paul Lecoq. Si, arrêtez-vous !
M. le président. La parole est à M. Pierre Cordier.
M. Pierre Cordier. Avec vous, nous devions entrer dans une nouvelle ère politique, avec des élus République en marche et MODEM ouverts d'esprit, tolérants, à l’écoute de nos concitoyens.
M. Sylvain Maillard. C'est vrai !
M. Pierre Cordier. Or, sur le terrain, nos concitoyens nous le disent : c’est pire qu’avant ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)
M. Sylvain Maillard. Nous ne devons pas rencontrer les mêmes !
Auteur : M. Pierre Cordier
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Gouvernement
Ministère interrogé : Porte-parole du Gouvernement
Ministère répondant : Porte-parole du Gouvernement
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 8 janvier 2020