Question au Gouvernement n° 3116 :
Politique de soutien à l'industrie

15e Législature

Question de : M. Emmanuel Maquet
Somme (3e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 17 juin 2020


POLITIQUE DE SOUTIEN À L'INDUSTRIE

M. le président. La parole est à M. Emmanuel Maquet.

M. Emmanuel Maquet. Le troisième projet de loi de finances rectificative comporte plusieurs plans de soutien sectoriels – pour le tourisme, l'automobile, l'aéronautique ou encore la technologie. Ils sont évidemment les bienvenus pour protéger ces secteurs clés de notre économie, victimes de la crise du Covid-19. Mais en adoptant une approche sectorielle, vous laissez de côté certaines industries moins importantes par le nombre d'usines mais cruciales pour l'emploi dans nos territoires, des industries primordiales au niveau local mais pas assez stratégiques à vos yeux pour justifier votre intervention, à l'instar de la classe moyenne – trop riche pour être aidée, mais pas assez pour se projeter sereinement dans l'avenir.

Cette industrie de pointe est coincée entre la baisse historique d'activité et un État qui préfère regarder ailleurs.

C'est le cas de l'industrie verrière, chez moi, dans la Somme, qui appartient à la Glass vallée, laquelle fédère soixante-dix entreprises, représentant plus de 10 000 emplois spécialisés et plus de 70 % de la production mondiale de flacons de luxe. C'est une filière d'excellence au sein de laquelle le savoir-faire et la technologie de haute précision de nos industriels font le succès des parfumeurs du monde entier.

Compte tenu de la baisse de la demande internationale dans les cosmétiques et la parfumerie, les industriels de la Glass vallée redoutent le moment où la dégressivité du chômage partiel imposera une adaptation des effectifs si l'activité ne redémarre pas.

Monsieur le ministre, ce n'est pas aux salariés de payer les conséquences d'une crise sanitaire qui aurait d'ailleurs été moins sévère si elle avait été mieux gérée.

Que prévoyez-vous pour accompagner cette industrie de luxe qui fait partie de l'ADN de la France, ainsi que les milliers d'emplois qu'elle représente, face à la crise la plus grave de son histoire ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LR.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie et des finances.

M. Bruno Le Maire, ministre de l'économie et des finances. Monsieur Maquet, je veux vous rassurer : nous ne laisserons tomber aucun secteur industriel, et certainement pas celui de la Glass vallée, chère à mon cœur et à celui du Premier ministre puisque la vallée de la Bresle est un lieu d'excellence normand.

Nous avons d'abord pris plusieurs mesures pour sauvegarder l'emploi et les compétences dans le secteur industriel : le chômage partiel a ainsi massivement bénéficié à ce dernier, notamment à la Glass vallée. Nous avons ensuite fait le choix, dans le projet de loi de finances rectificative qui sera discuté en juillet au Parlement, de soutenir les secteurs les plus immédiatement menacés, dans lesquels des centaines de milliers d'emplois sont en jeu : l'aéronautique, l'automobile notamment.

À partir de la rentrée, nous aurons l'occasion – le Président de la République l'a dit dans son allocution dimanche soir – de prendre des mesures structurelles pour renforcer nos choix en matière industrielle. Je pense en particulier à tout ce qui a trait à la compétitivité ; aux impôts de production dont la réforme est indispensable si nous voulons que la France reste attractive et nos entreprises compétitives ; à la formation ; à la qualification.

Dans tous les secteurs d'excellence auxquels la Glass vallée peut parfaitement prétendre appartenir, mais pas seulement, nous ferons tout pour sauvegarder l'emploi industriel.

Compte tenu des résultats que nous avions obtenus avant la crise grâce à la reconquête industrielle que nous avons engagée, dans votre territoire comme dans tous les autres – nous avons été capables pour la première fois de recréer des emplois industriels et d'implanter des sites industriels en France ; Sanofi investit 600 millions d'euros pour créer une usine destinée à la production de vaccins –, je suis convaincu que c'est possible. Nous allons y arriver. (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes LaREM et MODEM.) 

Données clés

Auteur : M. Emmanuel Maquet

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Industrie

Ministère interrogé : Économie et finances

Ministère répondant : Économie et finances

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 17 juin 2020

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