Question au Gouvernement n° 3427 :
Lutte contre le terrorisme

15e Législature

Question de : Mme Aurore Bergé
Yvelines (10e circonscription) - La République en Marche

Question posée en séance, et publiée le 21 octobre 2020


LUTTE CONTRE LE TERRORISME

M. le président. La parole est à Mme Aurore Bergé.

Mme Aurore Bergé. « Nous disons l'attachement à la patrie, l'amour de ce pays, parce que le discours victimaire, c'est celui qui engendre la haine, qui pousse certains à la vengeance. » Ce sont les mots d'Hassen Chalghoumi. Nous combattons aujourd'hui vingt ans de naïveté, de lâcheté, de compromis devenus autant de compromissions, de clientélisme, de confusions faisant le jeu des bourreaux et laissant seules les victimes.

Comme des millions de Français, je suis en colère. En colère que l'on n'ait pas suffisamment écouté Hassen Chalghoumi, Élisabeth Badinter, Caroline Fourest, Zineb El Rhazoui, Richard Malka, Philippe Val ou Riss, et tous les lanceurs d'alerte qui ont été et sont menacés. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.) En colère face à ceux qui ont mis leurs pas dans ceux du CCIF, le Collectif contre l'islamophobie en France,…

M. Maxime Minot et M. Raphaël Schellenberger . Darmanin !

M. Pierre Cordier. Il était là à la création du CCIF !

Mme Aurore Bergé. …et des pires officines islamistes, leurs pas dans ceux des prédicateurs qui exècrent nos modes de vie et nos libertés, et qui ont marché soumis à leurs côtés. En colère qu'un soldat de la République ait été décapité. À tous ceux-là, aujourd'hui, nous disons qu'ils ont des comptes à rendre.

L'islam politique, le séparatisme islamiste sont des terreaux du terrorisme. Ils ont prospéré grâce à des complices. Ils ont prospéré sur la peur qui conduit à ne pas désigner les ennemis de la République. À tous ceux-là, nous le disons clairement, nous ne laissons et ne laisserons rien passer.

Madame la ministre déléguée chargée de la citoyenneté, avec le ministre de l'intérieur, vos mots et vos actions sont clairs et résolus.

M. Pierre Cordier. Oh oui, ils doivent avoir peur !

Mme Aurore Bergé. Face au concours Lépine du référendum, je préfère l'expulsion des étrangers radicalisés et la dissolution des associations qui provoquent la haine de la République. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM, Dem et Agir ens. – Exclamations sur les bancs du groupe LR.)

Vous l'avez dit : nous sommes en guerre. Madame la ministre, comment garantir aux Français que nous allons, unis, avec tous les serviteurs de la République, nous donner les moyens de gagner cette guerre ? (Mêmes mouvements.)

M. Guy Teissier. Quelle amnésie !

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de la citoyenneté.

Mme Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la citoyenneté. Avant de répondre à votre question, je tiens à dire que dans la période que nous traversons, il n'est plus possible de faire semblant de regarder à côté quand quelqu'un est menacé,…

M. Francis Chouat. Très bien !

Mme Marlène Schiappa, ministre déléguée. …même à mots couverts, même sous prétexte de débat, même quand on feint de croire qu'il s'agit d'une bataille judiciaire.

Mme Frédérique Meunier. Toujours les mêmes paroles !

Mme Marlène Schiappa, ministre déléguée. Non, madame Bergé, je n'ai pas regardé à côté : j'ai vu que vous étiez la cible de menaces. Et je tiens à vous adresser le plein soutien du Gouvernement face à ces menaces dont vous faites l'objet pour avoir tenu un discours de laïcité, un discours républicain qui défend la liberté, l'égalité et la fraternité. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM, Dem et Agir ens.) Ce soutien est inconditionnel, et il vaut pour vous comme pour tous les élus de la nation, les intellectuels, les enseignants, les policiers – pour toutes les personnes qui sont en première ligne pour combattre, chaque jour, l'islamisme.

Il est temps de faire de la lutte contre l'islamisme une priorité collective.

M. Pierre Cordier. Quel changement de discours !

Mme Marlène Schiappa, ministre déléguée. Depuis 2017, c'est la priorité de la majorité et du Gouvernement : sans discontinuer, une action résolue est menée sous l'impulsion du Président de la République Emmanuel Macron. Nous avons recruté 12 000 personnes supplémentaires à la direction générale de la sécurité intérieure – DGSI – pour améliorer le travail de renseignement. Le ministre de l'intérieur lutte contre les associations qui se sont compromises dans la collaboration avec l'islamisme radical et les terroristes. Nous expulserons les étrangers radicalisés sans trembler et sans nous excuser – car, oui, il est temps d'arrêter de nous excuser de mener ce combat ! (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes LaREM et Dem.)

M. Michel Herbillon. Quelle conversion soudaine !

M. Pierre Cordier. Où est Darmanin ?

Mme Marlène Schiappa, ministre déléguée. Quelle remarque sexiste !

Données clés

Auteur : Mme Aurore Bergé

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Terrorisme

Ministère interrogé : Citoyenneté

Ministère répondant : Citoyenneté

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 21 octobre 2020

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