Journée internationale des droits des femmes
Question de :
Mme Marie-Pierre Rixain
Essonne (4e circonscription) - La République en Marche
Question posée en séance, et publiée le 10 mars 2021
JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES
Mme la présidente. La parole est à Mme Marie-Pierre Rixain.
Mme Marie-Pierre Rixain. Ma question s’adresse à Mme Élisabeth Moreno, ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances. « Et je dis aux femmes trois choses, votre indépendance économique est la clé de votre libération, ne laissez rien passer dans les gestes, le langage, les situations qui attentent à votre dignité, ne vous résignez jamais. » Tels étaient les mots testamentaires de la très regrettée Gisèle Halimi.
Il est temps d’arrêter de considérer l’argent des femmes comme un revenu d’appoint. Nous devons garantir à toutes, quel que soit leur parcours de vie, une égalité économique et une indépendance financière comme préalables à l’exercice de leurs droits.
C’est ce que nous faisons, depuis trois ans, en luttant activement contre les écarts salariaux grâce à l’index de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, qui impose aux entreprises une obligation de résultats et non plus de moyens.
Le marché du travail demeure par ailleurs imprégné des restes d’une organisation séculaire qui excluait les femmes de la vie économique. Des rôles sociaux, qui pèsent encore lourdement sur nos choix de vie, sont en cause. À cet égard, le congé paternité de vingt-huit jours, réforme tant attendue que notre majorité a défendue et votée, relève de ce nouvel équilibre qui permettra un partage équitable de la charge parentale et mettra fin à une source si injuste de discrimination professionnelle : la maternité. Celle-ci représente également un moment de fragilité et d’incertitude économiques, en particulier pour les agricultrices et les indépendantes qui, depuis 2019, bénéficient d’un congé maternité équivalent à celui des salariées.
Il nous reste cependant encore de nombreux bastions à conquérir, comme la pleine capacité à disposer de ses revenus, l'aide pour trouver des solutions de garde adaptées lorsqu’on est une mère célibataire… Par ailleurs, notre groupe a déposé une proposition de loi visant à instaurer des quotas pour renforcer la présence des femmes dans les instances dirigeantes des entreprises.
Mme Émilie Bonnivard. Le temps est écoulé !
Mme Marie-Pierre Rixain. C’est la condition sine qua non pour multiplier les parcours de vie comme le vôtre, madame la ministre déléguée. Pouvez-vous nous rappeler par quels actes le Gouvernement défend les droits des femmes depuis 2017 ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)
M. Pierre Cordier. Il faudra être tolérante aussi avec nous, madame la présidente !
Mme la présidente. Mes chers collègues, j'ai estimé que c'était le jour idéal pour marquer un peu de tolérance. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.) La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances.
Mme Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances. Permettez-moi tout d'abord d'avoir une pensée émue pour Olivier Dassault, pour sa famille, ainsi que pour celle de Jean-Claude Bedeau, son pilote.
Comme l'a rappelé hier mon collègue Joël Giraud, la journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars, cela devrait être toute l'année ; et je pense que nous pourrions faire preuve d'un peu de bienveillance, cela ne nous ferait pas de mal (Applaudissements sur quelques bancs des groupes LaREM et Dem.)
Le Président de la République a érigé l'égalité entre les femmes et les hommes comme la grande cause de son quinquennat. Depuis trois ans, l'ensemble du Gouvernement est totalement mobilisé et agit au quotidien pour rendre cette égalité réelle et concrète.
Le premier pilier de cette mobilisation générale est la lutte contre les violences conjugales, qui s'est traduite à travers les quarante-six mesures nées du Grenelle lancé le 3 septembre 2019 par Marlène Schiappa et le Premier ministre. Aujourd'hui, 100 % de ces quarante-six mesures ont été engagées.
La grande cause du quinquennat, c'est aussi l'instauration, pour la première fois au monde, de la verbalisation de l'outrage sexiste ou, encore, la lutte contre le cyber-harcèlement.
En tant qu'ancienne chef d'entreprise, je partage la conviction de Gisèle Halimi : l'émancipation économique des femmes est la voie la plus sûre vers l'égalité. Néanmoins, les inégalités salariales restent prégnantes ; c'est pourquoi le Gouvernement a créé l'index de l'égalité professionnelle, dont les résultats de la campagne 2021 ont été dévoilés hier par Élisabeth Borne. Cet index a indéniablement fait bouger les lignes, mais seulement 2 % des entreprises françaises ont obtenu la note maximale de 100 %, quand 98 % doivent encore produire des efforts pour faire progresser l'égalité entre les femmes et les hommes. Alors, battons-nous en faveur de cette émancipation économique, pour faire en sorte que l'égalité devienne une réalité concrète dans notre pays. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)
Auteur : Mme Marie-Pierre Rixain
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Femmes
Ministère interrogé : Égalité femmes-hommes, diversité et égalité des chances
Ministère répondant : Égalité femmes-hommes, diversité et égalité des chances
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 10 mars 2021