Gestion de la crise sanitaire
Question de :
M. Raphaël Schellenberger
Haut-Rhin (4e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 24 novembre 2021
GESTION DE LA CRISE SANITAIRE
M. le président. La parole est à M. Raphaël Schellenberger.
M. Raphaël Schellenberger. Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, en 2020, le masque était inutile avant de devenir obligatoire sous peine d'amende.
M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé. Ça commence bien !
M. Raphaël Schellenberger. En 2021, le Gouvernement ne voulait pas recourir au passe sanitaire avant qu'il devienne obligatoire en tout lieu et tout le temps.
M. Erwan Balanant. Et la semaine dernière, vous vouliez supprimer le passe sanitaire !
M. Raphaël Schellenberger. Les Français ont été confinés pendant des mois pour protéger l'hôpital pendant que vous fermiez 5 700 lits d'hospitalisation complète en 2020. En réalité, vous agissez au jour le jour, sans vision, sans stratégie, sans cap. Et cela continue avec cette nouvelle vague qui se profile et que vous jugiez improbable il y a quelques semaines : toujours autant d'imprécision ! Quid de la troisième dose de vaccin ? Sera-t-elle, oui ou non, obligatoire ? Pour qui ? Quand ?
Depuis le début de la crise, la préoccupation permanente des députés du groupe Les Républicains a été la sécurité des Français. (« Oh là là ! » sur plusieurs bancs des groupes LaREM et Dem.)
Nous n'avons cessé de vous interroger à ce sujet lors des débats sur la prolongation de l'état d'urgence sanitaire, sans obtenir aucune réponse ! Durant toute la semaine de débat dans cet hémicycle, vous n'avez répondu à aucune de nos questions. En revanche, vous l'avez fait le lendemain de l'adoption du texte, face à la presse ! Vous refusez toute relation de confiance avec les parlementaires dans la gestion de la crise sanitaire. Toutes les décisions sont discutées et prises en catimini dans le bureau du conseil de défense. Vous gérez cette crise dans le secret.
C'en est assez de ce mépris pour la représentation nationale et pour le peuple, monsieur le ministre ! Vous détricotez depuis quatre ans le lien de confiance avec les élus que vous devriez au contraire tisser pour surmonter la crise. Car c'est seulement unie que la nation peut faire face ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)
M. le président. La parole est à M. le ministre des solidarités et de la santé.
M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé. Pardonnez-moi, monsieur Schellenberger, mais je n'ai pas pu m'empêcher de m'arrêter à cette phrase que vous venez de prononcer : « Depuis le début de la crise, la préoccupation permanente des députés du groupe Les Républicains a été la sécurité des Français. » (Protestations sur les bancs du groupe LR.)
Tout à coup, un doute m'est venu : est-ce bien le même député Schellenberger qui s'est prononcé contre le passe sanitaire, contre le couvre-feu, contre le confinement (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et Dem), contre l'obligation d'intégration du rappel dans le passe sanitaire…
M. Maxime Minot. Le passe sanitaire ne sert à rien !
M. Olivier Véran, ministre . …et contre tous les textes relatifs à l'état d'urgence sanitaire – à l'exception, il est vrai, du premier, en 2020 ? (Mêmes mouvements. – Protestations sur les bancs du groupe LR.)
M. Jean-Paul Lecoq. Mais répondez donc à la question !
M. Olivier Véran, ministre . Le temps passe, mais j'ai de la mémoire et les Français aussi. Le site de l'Assemblée nationale rend publics tous les votes des parlementaires, y compris le vôtre ! (Protestations sur les bancs du groupe LR.)
M. Fabien Di Filippo. Arrêtez de faire le malin !
M. Olivier Véran, ministre . Ma grand-mère disait : « Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. » Il n'est jamais trop tard, monsieur le député ! Si vous considérez aujourd'hui que les mesures prises par le Gouvernement pour protéger les Français étaient finalement utiles et nécessaires, il n'est pas trop tard pour le dire. Je vous laisse quelques secondes pour me répondre ! Et je vous remercie de votre confiance, monsieur le député ! (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et Dem. – Protestations sur les bancs du groupe LR et sur quelques bancs du groupe GDR.)
M. Jean-Paul Lecoq. Scandaleux ! Honteux !
M. le président. La parole est à M. Raphaël Schellenberger.
M. Raphaël Schellenberger. Vous venez précisément d'illustrer ce que je disais, monsieur le ministre : vous ne m'avez pas répondu aujourd'hui, dans cette séance de questions au Gouvernement devant la représentation nationale,…
M. Jean-Paul Lecoq. Exactement !
M. Raphaël Schellenberger. …comme vous avez refusé de me répondre pendant une semaine lorsque nous avons débattu du dernier projet de loi relatif à la situation sanitaire ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)
M. le président. Voulez-vous ajouter quelque chose, monsieur le ministre ? (M. Olivier Véran fait un signe de dénégation.) Ce n'est pas le cas. (Exclamations sur les bancs du groupe LR.)
Auteur : M. Raphaël Schellenberger
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Santé
Ministère interrogé : Solidarités et santé
Ministère répondant : Solidarités et santé
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 24 novembre 2021