Finances publiques
Question de :
Mme Véronique Louwagie
Orne (2e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 23 février 2022
FINANCES PUBLIQUES
M. le président. La parole est à Mme Véronique Louwagie.
Mme Véronique Louwagie. Monsieur le Premier ministre, en 2017, le Gouvernement promettait de rétablir les comptes publics et d'en finir avec le laxisme budgétaire des années Hollande. Cinq ans plus tard, le bilan est sans appel : nous achevons un quinquennat désastreux pour nos finances publiques. (Protestations sur les bancs du groupe LaREM.)
M. Pierre-Henri Dumont. C'est le mot, désastreux !
Mme Véronique Louwagie. En 2017, Emmanuel Macron s'était engagé à réduire la dette de cinq points. Finalement, celle-ci aura augmenté de dix-sept points durant le quinquennat. En 2017, Emmanuel Macron s'était engagé à baisser la dépense publique de trois points. Finalement, la dépense courante aura augmenté de 140 milliards d'euros durant le quinquennat, soit bien plus que sous le quinquennat Hollande !
M. Sylvain Maillard. C'est à cause de la covid-19 !
Mme Véronique Louwagie. Et ne vous servez pas de l'excuse trop facile de la crise. (Vives protestations sur les bancs des groupes LaREM et Dem.) Ce serait malhonnête et particulièrement lâche.
M. Hervé Berville. Honteux !
Mme Véronique Louwagie. Non seulement les dépenses qui n'ont rien à voir avec la crise ont littéralement explosé, mais lors des années de croissance d'avant covid entre 2017 et 2020, la France a été incapable de se désendetter, contrairement à vingt-quatre des vingt-sept autres pays de l'Union européenne ! (Mêmes mouvements.)
Je comprends que cette vérité vous dérange. Après cinq ans de gestion par La République en marche, la situation est plus qu'alarmante. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LR.) La France est reléguée parmi les pays du Sud de l'Europe, les moins bien gérés, et nous sommes plus vulnérables que jamais…
M. Hervé Berville. Vivement Mme Pécresse, alors !
Mme Véronique Louwagie. …au moment où les taux d'intérêt remontent. Ce constat accablant, ce n'est pas moi qui le dresse, c'est la Cour des comptes !
M. Pierre-Henri Dumont. Eh oui !
Mme Véronique Louwagie. Voilà des faits concrets, plutôt que des effets de manche. Pourquoi n'avez-vous pas tenu vos promesses de 2017 ? Pourquoi avez-vous alourdi le fardeau des générations futures - nos enfants et petits-enfants -, sans pour autant augmenter le pouvoir d'achat des générations présentes ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé des comptes publics.
M. Pierre Cordier. …Et surtout du déficit !
M. Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des comptes publics. Vous avez osé nous accuser d'utiliser la crise comme excuse.
M. Hervé Berville. Ils n'ont honte de rien !
M. Olivier Dussopt, ministre délégué . Vous êtes donc la seule à considérer que cette crise a été facile pour les soignants, pour les Français, pour les entreprises. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et Dem. - Protestations sur les bancs du groupe LR.)
Vous connaissez trop bien les finances publiques pour ne pas mesurer les efforts fournis. Je vous répondrai, premièrement, que, dès 2017, nous avons mené le redressement des finances publiques.
M. Pierre-Henri Dumont. Ce n'est pas ce que dit la Cour des comptes !
M. Olivier Dussopt, ministre délégué. Pendant trois ans, nous avons été le seul gouvernement, la seule majorité à avoir tenu les engagements de la France devant l'Union européenne. (Mêmes mouvements.) Nous sommes les seuls à avoir respecté la règle européenne des 3 % ; les seuls à avoir diminué le poids de la dépense publique. En cinq ans, nous sommes les seuls, grâce à une baisse d'impôts de 50 milliards d'euros, à avoir diminué le poids des prélèvements obligatoires.
Ainsi, nous avons effacé les augmentations d'impôts que Mme Pécresse avait fait voter quand elle était ministre du budget, des comptes publics et de la réforme de l'État, à la fin de l'année 2011. (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et Dem. - Exclamations sur les bancs du groupe LR.)
Croyez-vous que les Français ont oublié le gel de l'indexation sur l'inflation du barème de l'impôt sur le revenu ou l'augmentation des droits de succession ? Tout cela, c'est le bilan de votre candidate !
Mme Émilie Bonnivard. C'est n'importe quoi !
M. Olivier Dussopt, ministre délégué . Nous avons répondu à la crise fortement, parce que nous avions redressé les comptes.
M. Pierre Cordier. Vous en parlerez à M. Moscovici !
M. Pierre-Henri Dumont. Ce n'est pas ce que dit la Cour des comptes !
M. Olivier Dussopt, ministre délégué. C'est l'action que nous avons menée entre 2017 et 2019 qui a fait que nous avons pu répondre comme nous l'avons fait, avec des dépenses exceptionnelles qui ont permis à l'économie de passer le cap, aux Français de faire face, aux soignants de soigner.
Mme Émilie Bonnivard. C'est faux !
M. Olivier Dussopt, ministre délégué. Nous l'avons fait au prix d'une dégradation des finances publiques. C'était un investissement.
Mme Marie-Christine Dalloz. C'est faux !
M. Olivier Dussopt, ministre délégué. Aujourd'hui, tout le monde envie notre taux de croissance ; notre taux de chômage est en baisse ; l'activité revient. La trajectoire actuelle de redressement de nos finances publiques est également enviable. (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et Dem. - Protestations sur les bancs du groupe LR.)
Madame la députée, vous le savez pour avoir participé aux débats budgétaires pendant toutes les dernières années, il ne s'est pas passé une journée sans que votre groupe – plus que vous, d'ailleurs – ne propose de nouvelles dépenses. (Mêmes mouvements.) Si nous avions adopté les propositions du groupe Les Républicains, nous serions ruinés. Vos actes, vos paroles et vos votes se contredisent ! (MM. et Mmes les députés des groupes LaREM, Dem et Agir ens se lèvent et applaudissent.)
M. le président. La parole est à Mme Véronique Louwagie.
Mme Véronique Louwagie. Je voudrais rappeler quelques faits. Après cinq ans de gestion par La République en marche, la France connaît le plus haut niveau de dépenses publiques d'Europe ! (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LR. - Exclamations sur les bancs des groupes LaREM, Dem et Agir ens.)
M. Robin Reda. C'est vrai !
Mme Véronique Louwagie. Après cinq ans de gestion par La République en marche, la France détient le record d'Europe des prélèvements obligatoires les plus élevés ! (Protestations sur les bancs des groupes LaREM et Dem.) Après cinq ans de gestion par La République en marche, la France est plus endettée que vingt et un des vingt-sept pays de l'Union européenne. Le voilà, monsieur le Premier ministre, votre bilan ! (MM. et Mmes les députés du groupe LR se lèvent et applaudissent. – Exclamations sur les bancs des groupes LaREM, Dem et Agir ens.)
M. le président. Mes chers collègues, je vous demande un peu de calme. Vous aurez dès jeudi l'occasion de mener campagne. Pour l'heure, il s'agit des questions au Gouvernement ! (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.) Ce rappel vaut pour tout le monde !
Auteur : Mme Véronique Louwagie
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : Comptes publics
Ministère répondant : Comptes publics
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 23 février 2022