lutte contre la radicalisation
Question de :
M. Philippe Berta
Gard (6e circonscription) - Mouvement Démocrate et apparentés
Question posée en séance, et publiée le 25 janvier 2018
LUTTE CONTRE LA RADICALISATION
M. le président. La parole est à M. Philippe Berta, pour le groupe du Mouvement démocrate et apparentés.
M. Philippe Berta. Monsieur le ministre de l'intérieur, vendredi dernier, un homme âgé de trente-trois ans, soupçonné de préparer un attentat et connu pour avoir prêté allégeance au groupe État islamique, a été interpellé dans le Gard. Il s'agit du premier attentat déjoué par la Direction générale de la sécurité intérieure, la DGSI, en ce début d'année. Je tiens à saluer la grande qualité du travail de vos services qui a permis l'interpellation puis la mise en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » de cet individu.
À cette occasion, le préfet du Gard, Didier Lauga, a rappelé par voie de presse des chiffres inquiétants pour notre département. Au niveau national, le Gard se situe au quatrième rang des départements les plus radicalisés et la zone de défense sud, qui comprend les régions Occitanie et Provence-Alpes-Côte d'Azur, représente plus de la moitié des affaires terroristes.
Dans ce contexte, le nouveau plan d'action contre la radicalisation et le terrorisme est plus qu'attendu pour lutter contre le mal à sa racine.
Un plan contre la radicalisation devrait être présenté à l'issue d'un comité interministériel en ce début d'année. Nous attendons qu'il traduise l'urgente et indispensable impulsion du Gouvernement pour endiguer le phénomène de radicalisation. Il doit également permettre à l'ensemble des acteurs, au niveau national mais également sur le terrain, de se coordonner afin d'assurer la continuité de cette priorité pour la sécurité nationale.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous confirmer l'échéance de février 2018 pour la présentation du plan d'action contre la radicalisation ? Quelles sont vos priorités en vue de l'élaboration de ce plan, ainsi que le rôle que vous envisagez pour les territoires ? (Applaudissements sur les bancs des groupes MODEM et REM.)
M. le président. La parole est à M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur.
M. Gérard Collomb, ministre d'État, ministre de l'intérieur . Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, je tiens tout d'abord à saluer l'action de nos services qui, pour la première fois cette année, viennent de déjouer un attentat.
Le défi reste élevé, et je confirme les chiffres que vous avez rappelés, monsieur le député – je tiens en effet à toujours faire preuve de la plus grande transparence sur ces sujets. Aujourd'hui, dans le département du Gard, 258 personnes sont inscrites au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste – FSPRT. Cela donne une idée de l'ampleur des défis que nous devrons relever.
Avec M. le Premier ministre, nous tiendrons un comité interministériel en février pour lutter contre la radicalisation. Nous souhaitons avancer de manière globale.
Ainsi, nous travaillerons avec le ministre de l'éducation nationale, car c'est d'abord à la base qu'il faut apprendre un certain nombre de valeurs et empêcher que les gens ne glissent sur des pentes de plus en plus mauvaises.
Nous travaillerons également avec Mme la ministre des solidarités et de la santé, car un certain nombre de situations trouvent leur origine dans des situations psychologiques difficiles. Nous enverrons ensemble une circulaire aux agences régionales de santé et aux préfets afin qu'ils puissent collaborer et éviter ainsi qu'un certain nombre de personnes ne dérapent.
Auteur : M. Philippe Berta
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Sécurité des biens et des personnes
Ministère interrogé : Intérieur
Ministère répondant : Intérieur
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 25 janvier 2018