À l’initiative du gouvernement de la République du Sénégal, Mme Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a dépêché une mission électorale de la Francophonie (MEF) dans cet État membre de l’OIF, à l’occasion des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024.
Mme Farida Amrani, députée, a rejoint la délégation en sa qualité de parlementaire membre de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). La délégation était conduite par M. Mohamed Aujjar, ancien ministre de la justice du Royaume du Maroc. Plusieurs experts provenant de divers pays francophones ont complété la délégation à l’instar de M. Didier Berberat, ancien parlementaire suisse et expert médias, Mme Fatoumata Zossou Batoko, présidente de la Plateforme des organisations de la société civile au Bénin, M. Gilles Badet, ancien secrétaire général de la Cour constitutionnelle du Bénin, Mme Françoise Uwera, membre de la Commission nationale électorale du Rwanda, M. Saidou Kane, chef du pôle démocratie de l’OIF, M. Bakary Junior Bamba, analyste politique principal pour l’Afrique de l’Ouest.
La mission s’est déployée à Dakar du 12 au 18 novembre 2024 avec l’objectif d’échanger, sur place, avec les autorités nationales, les responsables des institutions et organes chargés des élections, les acteurs politiques, les organisations de la société civile et les partenaires bilatéraux et multilatéraux, sur les conditions de préparation du déroulement du processus électoral, au regard des engagements de la Déclaration de Bamako du 3 novembre 2000, premier texte normatif dont s’est dotée la Francophonie dans le domaine de la démocratie et des droits de l’homme.
Parmi les parties prenantes au processus électoral, les membres de la délégation ont pu rencontrer des représentants de la Direction générale des élections (DGE), du Conseil constitutionnel, de la Commission électorale nationale autonome (CENA), du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), de l’Observatoire national pour la parité (ONP), des coalitions politiques et des organisations de la société civile, mais aussi du ministère de l’intérieur et de la sécurité publique et du secrétariat général du ministère de l’intégration africaine et des affaires étrangères. Des entretiens ont également été menés avec les missions électorales de l’Union africaine (UA), de la CEDEAO et du Groupe des ambassadeurs francophones (GAF).
Il avait été demandé à Mme Farida Amrani de se concentrer sur l’analyse du contexte politique et des forces politiques en compétition dans le cadre de ces élections. Elle s’est ainsi entretenue, à Dakar, avec M. Mouhamadou Makhtar Cissé, ministre de l’intérieur, M. Yassine Fall, ministre de l’intégration africaine et des affaires étrangères, M. Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel. Elle a également rencontré M. Abdoulaye Sylla, président de la Commission électorale nationale autonome (CENA), ainsi que des représentants de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNCDH).
Le jour du scrutin, Mme Farida Amrani a observé le déroulement des opérations électorales en visitant plusieurs bureaux de vote dans les régions de Dakar et de Thiès. Elle a pu constater la bonne organisation logistique mise en place malgré des délais très contraints. Selon elle, les matériels électoraux étaient disponibles en quantité suffisante, les urnes transparentes, et les isoloirs permettaient de respecter le secret du vote. Mme la Députée a noté une forte mobilisation des femmes et des jeunes, aussi bien comme électeurs que comme membres des bureaux de vote. Elle a toutefois regretté la multiplicité des bulletins de vote, et l’obligation pour chaque électeur d’en prendre au moins cinq, ce qui a parfois ralenti le processus de vote.
Mme la Députée a estimé que, dans l’ensemble, les élections se sont déroulées dans un climat globalement apaisé, après une campagne électorale marquée par un respect notable des principes d’égalité d’accès aux médias pour toutes les listes candidates, malgré quelques incidents et propos violents signalés. Le professionnalisme des institutions sénégalaises, notamment de la CENA et des forces de sécurité, a été un élément clé du bon déroulement de ces élections.
Au terme de cette mission, Mme Farida Amrani a contribué aux discussions visant à formuler des recommandations pour améliorer le système électoral sénégalais. Les membres de la mission électorale de la Francophonie ont notamment souligné l’importance d’une évaluation post-électorale afin de capitaliser sur les points forts observés et de corriger les éventuelles faiblesses. L’OIF a réitéré son engagement à accompagner les autorités sénégalaises dans leurs efforts pour consolider la démocratie et la paix.
De retour de mission, Mme la Députée a souhaité exprimer sa gratitude envers le peuple sénégalais pour son accueil chaleureux et son hospitalité qui ont grandement contribué au succès de cette mission.