Question de : M. Blum Roland
- UDF

Reponse. - Le SIDA est, entre autres, une maladie transmissible sexuellement. On peut donc s'attendre a ce que les prostituees constituent un groupe a risques. Une etude recente a ete realisee sur cent trente-quatre prostituees volontaires de la region parisienne : cinq femmes etaient seropositives, soit un niveau de contamination assez faible. L'organisation de cette surveillance pose des problemes d'ordre juridique et technique. Sur le plan juridique, etablir un fichier des prostituees revient a reglementer une profession. Cette reconnaissance de la prostitution est en contradiction avec la ratification de la convention internationale du 2 decembre 1949 pour la repression de la traite des etres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui. La ratification de cette convention, par l'ordonnance du 2 novembre 1960, a permis l'abolition de l'ancien fichier sanitaire et social des prostituees et la creation d'un service social specialise de prevention et de readaptation. Ficher des prostituees, meme dans un but sanitaire, constitue un retour en arriere par rapport a une politique de prevention de la prostitution. D'ailleurs, il apparait impossible de realiser un enregistrement totalement exhaustif et, par ailleurs, l'effet pervers de l'affichage de cette surveillance des prostituees serait un manque d'incitation pour l'utilisation des preservatifs, comme le propose la campagne nationale d'information pour la lutte contre le SIDA, qui a pour objectif principal, de responsabiliser chaque individu face a l'epidemie.