Emploi et activite
Question de :
M. Hannoun Michel
- RPR
Reponse. - Les pouvoirs publics sont bien conscients des problemes divers qui se posent a l'industrie francaise de la chaussure. En ce qui concerne les approvisionnements, des secteurs d'activite comme la tannerie ont beaucoup souffert depuis une vingtaine d'annees, mais la situation dans ce domaine tend plutot a se stabiliser ; la megisserie, qui traite les peaux d'ovins et de caprins, conserve des parts importantes de marche tant en France qu'a l'exportation. L'industrie francaise de la chaussure s'approvisionne effectivement beaucoup a l'etranger, mais ses principaux fournisseurs en cuir fini sont l'Italie et l'Espagne, c'est-a-dire essentiellement des pays de la Communaute europeenne. Un des problemes principaux est celui de la qualite des peaux, qui releve de la competence des professions agricoles. Au plan technologique, les industries de main-d'oeuvre ont, meme dans les fabrications les plus traditionnelles, des possibilites de developpement en matiere de CAO, de coupe automatisee, etc. qui devraient leur permettre de mieux faire face a la concurrence des pays a bas salaires. Les mesures prises par le Gouvernement en faveur de l'amenagement du temps de travail permettent aux entreprises de mettre en place une organisation de la production plus souple, ce qui est particulierement important dans l'industrie de la chaussure, dont l'activite est notamment saisonniere. C'est grace a une grande flexibilite du travail que l'Italie, qui est a l'origine de plus de la moitie des importations en France, est particulierement competitive dans ce secteur industriel. Quant aux relations du marche francais avec les pays a bas salaires, et notamment ceux d'Asie du Sud-Est, elles font actuellement l'objet de deux accords : l'un, de contingentement, avec Taiwan, pour 6 categories d'articles chaussants dont l'importation est soumise a licence, qui expire le 31 decembre 1988 ; l'autre, d'autolimitation, avec la Chine populaire, portant sur les espadrilles et les pantoufles a dessus textile et semelle en tissu enduit, qui expire le 31 decembre prochain. La France a demande a la commission de Bruxelles de negocier le renouvellement de ce dernier accord pour une duree de trois ans, en etendant son champ d'application aux pantoufles a dessus textile et semelage de cuir, caoutchouc et PVC En ce qui concerne la Coree du Sud, les pouvoirs publics francais ont egalement demande a la commission, a l'occasion de la demande de sauvegarde presentee par l'Italie a l'encontre d'importations de chaussures originaires de divers pays, d'etendre l'enquete au marche francais. Ils se reservent la possibilite de la saisir en vue de la mise en oeuvre d'une protection nationale ou communautaire. Enfin, la France va faire preuve a Bruxelles d'une vigilance accrue quant a la loyaute de la concurrence europeenne, notamment italienne et espagnole. Il est en effet indispensable qu'au plan de la Communaute chacun respecte les memes regles. La France y veillera.
Auteur : M. Hannoun Michel
Type de question : Question écrite
Rubrique : Cuir
Ministère interrogé : industrie, PTT et tourisme
Ministère répondant : industrie, PTT et tourisme
Dates :
Question publiée le 5 octobre 1987
Réponse publiée le 11 janvier 1988