Question de : M. Millet Gilbert
- Communiste

M Gilbert Millet attire l'attention de M le ministre de l'industrie et de l'amenagement du territoire sur la situation de l'entreprise Alsthom de Saint-Florent-sur-Auzonnet dans le Gard. Cette entreprise a ete implantee sur le site du puits de mine de Saint-Florent en 1974. Ce puits qui comptait a l'epoque parmi les plus modernes du pays, avait d'ailleurs ete dynamite peu avant. Il s'agissait d'une mesure de « reconversion » du bassin minier de la region alesienne. Cette unite, devait permettre la creation d'un millier d'emplois. En fait, elle n'a jamais occupe plus de 200 salaries. Elle connait aujourd'hui de graves difficultes. La direction du groupe Alsthom a decide la cessation de l'activite « tuyauterie » a Saint-Florent. 20 licenciements viennent de prendre effet touchant des salaries exercant leur activite dans toutes les divisions de l'entreprise. L'effectif du site se trouve ainsi ramene a 100 personnes. Les suppressions d'emplois, des salaires inferieurs de 20 a 30 p 100 a ceux des remunerations moyennes d'unites similaires du groupe ne creent pas les conditions du developpement de cet etablissement. Cette situation amene les salaries a nourrir les craintes les plus vives quant a l'avenir d'Alsthom-Saint-Florent. A ces reductions d'activites, il faut, en effet, ajouter l'absence de modernisation de l'unique production restante, celle des roues directrices. Les salaries demandent, en vain de longue date, la robotisation des ateliers accompagnee d'un plan de formation permettant l'optimisation de la mise en oeuvre de ces technologies nouvelles. Il semble donc s'averer que le groupe Alsthom envisage de laisser decliner un site de fabrication dont l'existence lui apparait incompatible avec un redeploiement au niveau europeen des groupes industriels partie prenante de la construction de centrales nucleaires. Il va sans dire que de telles orientations auraient des consequences des plus graves pour des regions industrielles comme celles d'Ales. Le groupe Alsthom a d'ailleurs deja contribue a la degradation de la situation de l'emploi dans la region alesienne en decidant la fermeture de la societe des Ateliers de fonderie de Tamaris qui comptait 661 salaries en 1984 puis en participant a la liquidation de l'entreprise Fort Tamaris en 1987. Dans un bassin d'emploi, un departement et une region tout particulierement touches par un chomage massif, une telle attitude ne peut manquer de susciter les reserves les plus nettes. Les salaries d'Alsthom-Saint-Florent comprennent d'ailleurs mal ces choix de gestion du groupe, alors meme que la division electromecanique dont fait partie l'unite de Saint-Florent affiche un benefice net comptable en hausse de 295 MF en 1987. Il lui demande les dispositions qu'il entend prendre : pour le maintien de l'emploi a Saint-Florent, la societe Alsthom s'etant uniquement engagee a ne pas recourir a une nouvelle procedure de licenciements economiques pour la seule annee 1988 ; pour assurer le devenir du site de Saint-Florent, sa modernisation et son developpement.