Question de : M. Asensi Fran�ois
- Communiste

M Francois Asensi attire l'attention de M le ministre de l'equipement, du logement et des transports sur les graves consequences de la crise de la construction, non seulement pour le secteur concerne, mais aussi pour les 2,5 millions de mal-loges et les 400 000 sans-abri que compte aujourd'hui notre pays. En 1992, le batiment aura perdu 30 000 emplois. Pour 1993, si aucune action d'envergure n'est entreprise, plusieurs milliers de PME disparaitront. Des geants du batiment sont par ailleurs en passe d'annoncer des milliers de suppressions d'emplois. Malgre quelques timides avancees, les dispositions contenues dans la loi de finances pour 1993 ne sont pas en mesure d'inverser cette tendance. La crise du logement, a laquelle s'ajoute la crise de l'immobilier d'entreprise - due a une surproduction de bureaux -, est multiforme. C'est une crise budgetaire - au travers du desengagement de l'Etat dans le financement du logement social -, c'est une crise financiere - l'encours des credits des promoteurs et marchands de biens-, c'est une crise economique - en raison de l'insuffisance de l'epargne que les menages peuvent affecter au logement. C'est aussi une crise sociale qui se manifeste par une suroccupation des logements et le mal-etre des banlieues. C'est, enfin, une crise de confiance comme en temoigne le desengagement des proprietaires bailleurs et la baisse du niveau d'intervention des organismes financiers dans les operations nouvelles. Enfin, le niveau des taux d'interet reels trop eleve et une politique economique axee sur le maintien des equilibres comptables et de plus en plus deconnectee de l'economie reelle contribuent fortement a l'aggravation de la situation de ce secteur strategique. Les professionnels du batiment viennent de faire des propositions precises pour sortir de l'impasse et preserver ainsi l'emploi. Il lui demande s'il entend les prendre en compte.