M. Frédéric Petit

Les Démocrates

Français établis hors de France (7e circonscription) | Mandat en cours
  • Je suis membre de la Commission des Affaires Etrangères, Rapporteur budgétaire pour avis du programme 185 (diplomatie culturelle et d’influence) : plus d’une centaine de centres de recherche français et francophones dans le monde constituent un enjeu majeur de cette diplomatie d’influence.

    Je constate un manque de fluidité et de coordination entre les stratégies développées sur le sol national et la projection de notre recherche dans le monde. Il y a un sentiment de saupoudrage des crédits du programme 185, partagés par les chercheurs sur le terrain.

    L’on peut se satisfaire des évolutions dans ce texte, qui devraient être applicables aux Centres de Recherche à l’Etranger encadrés par le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères : l’augmentation du préciput, la valorisation, la diversification des itinéraires, l’augmentation générale des budgets semblent être des mesures pouvant profiter aux UMIFRE et aux autres établissements à l’étranger.

    Le texte ne nécessitait donc pas d’amendements sur le rôle d’influence que la recherche doit jouer dans le monde, je veux cependant rendre explicite quelques points.

    D’abord, le titre IV qui fixe à cette loi l’objectif de rapprocher la science et la recherche de la société civile, de diffuser la pensée rationnelle, si nécessaire à notre démocratie. Cela nécessite que la recherche française soit diffusée plus largement que sur le seul territoire national, alors que nous manquons d’un réel espace public international, ou a minima européen. La présence de notre recherche dans le monde est décisive pour atteindre cet objectif.

    Ensuite, je souhaite rappeler l’importance de la recherche en sciences humaines et sociales. Penser les inégalités ne peut se faire qu’en référence à des manières de penser moins cloisonnées aux champs nationaux. Ces sciences existent dans notre projection à l’international : l’Institut National des Sciences Humaines et Sociales du CNRS, la Commission des Fouilles, etc.

    Enfin, sur la mise en œuvre des mesures concernant les carrières, il serait souhaitable que les UMIFRE, bien que gérés par le CNRS, puissent accueillir directement des enseignants-chercheurs sans forcément les détacher au CNRS.

    Le Rapporteur pour avis du programme 185 restera donc vigilant à la mise en œuvre coordonnée de cette loi, en particulier lors des Projets de Lois de Finances futurs.

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  • Les Français à l’étranger ont besoin de savoir clairement si, et comment, ils peuvent revenir en France.

    Les Français à l’étranger se sentent partie intégrante de l’aventure nationale tout comme de celle de leur pays d’enracinement. Certaines mesures prises actuellement pour lutter contre la pandémie oublient trop souvent cette réalité à laquelle je suis confronté chaque jour : dans quelles conditions se passe la vie de Français qui ont pris la décision de vivre dans deux pays ? L’Allemagne réfléchit à l’ouverture des frontières d’ici le 15 mai, et la France aurait besoin d’un mois de plus ? La liste est longue, de situations, quotidiennes et naturelles, prises en compte sur le territoire national, mais oubliées dans le cas de citoyens français résidant à l'étranger…

    Et pourquoi le déconfinement devrait-il porter plus de blocages à la vie sociale et économique que le confinement ?

    Fermera-t-on des frontières nouvelles entre départements verts et rouges ? Non !

    Les restrictions nécessaires à contenir la pandémie peuvent être réalisées, bien mieux et plus efficacement, sans remettre des barrières et des gardes.

    Cessons donc de jouer sur les mots : Une frontière annoncée « fermée avec des exceptions » est contraire aux objectifs même du déconfinement qui devrait justement nous faire prendre conscience et nous apprendre à vivre longtemps avec le virus, d’autant que ces exceptions auront de toute façon des bases moins sanitaires que sociales ou économiques.

    Alors qu’une frontière ouverte est un signe fort de la solidarité entre nos pays et de la confiance mutuelle que nous nous portons, solidarité qui nous a tant manqué dans la première phase de cette pandémie.

    Et surtout, cette frontière même annoncée ouverte, ne nous rendra que plus prudents et responsables, citoyens, dans nos déplacements, à l’image de ce qui se fera en France entre territoires rouges et verts.

    J’appelle donc le gouvernement à anticiper enfin clairement les situations qui affectent plus de trois millions de Français installés hors des frontières de l'Hexagone. Les retours d’expérience récents permettent, autour des postes consulaires et des élus locaux des Français à l’étranger, d’envisager précisément les différentes situations : région transfrontalière franco-allemande, autres régions transfrontalières, Union européenne, hors-Union européenne…

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