
Mission d’information sur l’aménagement et le développement durables de la Guyane
Mardi 28 novembre 2023, la mission d’information sur l'accès des Français à un logement digne et la réalisation d'un parcours résidentiel durable a présenté ses conclusions.
La mission d’information est issue de la décision du Bureau de la commission du Développement durable et de l’Aménagement du territoire d’organiser le déplacement en Guyane d’une délégation de commissaire composée de Jean-Marc Zulesi, président de la commission, Jean-Victor Castor, Clémence Guetté et Gérard Leseul, afin d’étudier sur le terrain la problématique de l’aménagement durable du territoire en Guyane. Les commissaires y ont notamment rencontré les représentants de l’État, les membres de la Collectivité territoriale de Guyane, plusieurs maires, les représentants des populations autochtones, les acteurs économiques et plusieurs acteurs sociaux. Ils se sont rendus à Maripasoula, Taluen, Twenké, Cayenne, Saint-Laurent-du-Maroni, Sinnamary, Kourou et Petit-Saut.
La richesse des échanges de la délégation sur le terrain et l’ampleur du sujet ont conduit le bureau de la commission, sur suggestion des membres de la délégation, à acter le principe de la constitution de cette dernière en mission d’information, le 2 octobre 2023. Cette mission d’information a pour président Jean-Marc Zulesi (RE, Bouches-du-Rhône) et pour co-rapporteurs Jean-Marc Zulesi (RE, Bouches-du-Rhône), Gérard Leseul (SOC, Seine-Maritime), Clémence Guetté (LFI-NUPES, Val-de-Marne) et Jean-Victor Castor (GDR, Guyane).
Le territoire de la Guyane, équivalent en superficie à celui du Portugal ou de l’Autriche, est couvert à 97 % par la forêt amazonienne dont le rôle est crucial pour le maintien du puit de carbone et qui abrite une biodiversité végétale et animale exceptionnelle. Une large part de cette forêt est protégée, bien que victime de l’orpaillage clandestin.
La Guyane rencontre des problèmes d’aménagement du territoire à nul pareil en France. Faiblement peuplée – officiellement 285 000 habitants mais en réalité sans doute 300 000 – sa démographie est la plus dynamique après Mayotte. Les besoins de logements et d’équipements augmentent chaque année. Les villes sont mal ou non reliées entre elles par un réseau routier de quelques centaines de kilomètres. Celui-ci est par exemple inexistant entre Cayenne et Maripasoula, troisième ville de la Collectivité territoriale. Dans ce contexte, la demande de ressources foncières pour les équipements et l’agriculture est importante alors que la protection de la forêt rend cette ressource rare. La question centrale est de la satisfaire sans porter atteinte, ou le moins possible, à la forêt.
Il existe donc un conflit latent entre une forêt à protéger et le développement économique du territoire, dont l’un des enjeux est de permettre à la population d’accéder à des services de base.
Le rapport décrit les problèmes d’aménagement que connaît la Guyane, leurs conséquences économiques et sociales et propose de concentrer l’action publique sur cinq priorités :
- Rétablir la sécurité ;
- Mettre fin à la fracture spatiale par des infrastructures de transports et d’énergie ;
- Développer l’agriculture pour une meilleure autonomie du territoire ;
- Poursuivre les efforts en matière d’éducation ;
- Agir pour le bien-être de la population, en concentrant les efforts sur le logement et la santé.
La principale étant de la doter d’un réseau de transport routier et d’énergie : « c’est une condition de base pour que les Guyanais puissent tirer parti des atouts de leur territoire » précise les députés.