Question de : M. Philippe Noguès
Morbihan (6e circonscription) - Non inscrit

M. Philippe Noguès attire l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances sur le malaise social au sein du Groupe La Poste dénoncé par le personnel et de nombreux rapports d'experts. La situation est en effet préoccupante en ce qui concerne les réorganisations du travail subies par les agents du groupe et l'absence de tout dialogue social avec la direction. Depuis 2003 ce sont 100 000 emplois qui ont été supprimés et, alors même que La Poste a bénéficié en 2015 de 350 millions d'euros au titre du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), le groupe a supprimé cette même année 7 200 emplois. Conséquence inévitable de cette politique salariale, le Groupe La Poste annonce qu'il va fermer d'ici les trois prochaines années 4 000 bureaux de postes sur les 9 000 restants. Une situation inacceptable alors que l'aménagement du territoire fait partie des missions historiques de La Poste et que les services publics de proximités désertent chaque année un peu plus les milieux ruraux. Il apparaît de manière assez évidente que ces décisions répondent à un impératif de rentabilité économique, qui n'a fait que s'accentuer depuis le passage du Groupe La Poste au statut d'entreprise privée. Ces nouvelles orientations conduisent la direction à délaisser ou à redéfinir les objectifs des missions de services publics pourtant fondamentales mais jugées peu rentables (proximité et qualité du service public, préservation du tissu social auprès des usagers les plus isolés). Les conséquences sont désastreuses non seulement pour la qualité du service public mais aussi pour tous les agents du Groupe La Poste qui voient leurs cadences de travail s'accélérer, leur situation se précariser et surtout leurs missions basculer vers des logiques commerciales. Les agents ne parviennent plus à effectuer leurs missions tout en restant au service des usagers et sont confrontés à la perte du sens de leur métier qui engendre les drames humains qu'a connus La Poste ces dernières années. Les burn out, les accidents et les suicides sur le lieu de travail des agents continueront d'accentuer le malaise à La Poste si la direction n'engage pas un véritable dialogue social avec un personnel au bord de l'asphyxie. Il lui demande donc quelles mesures l'État actionnaire entend prendre pour d'une part restaurer la qualité du service public proposé par La Poste et permettre à tous les agents du groupe d'effectuer leurs missions dans les meilleures conditions possibles.

Question retirée le 20 juin 2017
Cause : Fin de mandat
Données clés

Auteur : M. Philippe Noguès

Type de question : Question écrite

Rubrique : Postes

Ministère interrogé : Économie et finances

Ministère répondant : Économie

Date :
Question publiée le 22 novembre 2016

Date de cloture : 20 juin 2017
Fin de mandat

partager