Rubrique > énergie et carburants
Tête d'analyse > énergie nucléaire
Analyse > centrales nucléaires. sécurité.
Mme Eva Sas alerte Mme la ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat, sur les anomalies identifiées sur les réacteurs français. Une étude menée par le cabinet britannique Large Associates et publiée par Greenpeace le 29 septembre 2016, dénonce de nombreuses anomalies dans le secteur de l'industrie nucléaire. L'auteur du rapport a notamment enquêté sur le dossier des anomalies et des soupçons de falsification à l'usine Creusot Forge d'Areva. Des anomalies ont en effet été détectées au niveau des procédures de fabrication, de test et de certification des composants des circuits primaires des réacteurs du Creusot Forge. Selon ce rapport, les procédures de fabrication, de test, de qualification et de certification de l'ensemble des composants des circuits primaires (générateurs de vapeur, cuve, pressuriseurs, ...) des réacteurs français ne permettent pas de garantir le respect des normes de certification requises. Au 23 septembre 2016, 32 réacteurs comporteraient des composants vérolés, contre 28 identifiés en juillet 2016. Cette augmentation révèle la gravité de la situation, les réacteurs à risque représentant « 44 % de la capacité de production d'électricité nucléaire française ». L'IRSN, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, l'expert public national des risques radiologiques et nucléaires, alerte par ailleurs dans ces différents rapports sur ce contexte de risque radiologique accru. De plus, l'Autorité de sureté nucléaire (ASN) a reconnu, par la voix de l'un de ses directeurs adjoints, le 23 septembre 2016 à l'Agence France Presse, que « la seule des 87 irrégularités qui se singularise, c'est Fessenheim, la nature de l'anomalie est susceptible de remettre en question la sûreté de l'équipement ». Elle sollicite donc la ministre afin qu'elle prenne les mesures nécessaires à l'amélioration de la sécurité des 32 réacteurs à risque (permettant à l'ASN de procéder aux tests nécessaires et certifier que le niveau de sûreté requis est atteint par les composants incriminés), et de veiller à ce que la programmation pluriannuelle de l'énergie traduise de manière concrète l'objectif de réduction à 50 % de la part du nucléaire en intégrant la liste du nombre de réacteurs à fermer d'ici 2025, permettant ainsi de se prémunir contre ce type de situations tout en respectant l'engagement du président de la République de fermer la centrale Fessenheim.