14ème législature

Question N° 1067
de M. Michel Pouzol (Socialiste, républicain et citoyen - Essonne )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Transports, mer et pêche
Ministère attributaire > Transports, mer et pêche

Rubrique > transports ferroviaires

Tête d'analyse > politique des transports ferroviaires

Analyse > orientations. réseau classique. entretien.

Question publiée au JO le : 17/07/2013
Réponse publiée au JO le : 17/07/2013 page : 7847

Texte de la question

Texte de la réponse

ACCIDENT FERROVIAIRE DE BRÉTIGNY-SUR-ORGE


M. le président. La parole est à M. Michel Pouzol, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

M. Michel Pouzol. Monsieur le président, mesdames et messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s'adresse au ministre délégué chargé des transports, de la mer et de la pêche, M. Frédéric Cuvillier. Vendredi soir, à 17 heures 14, en gare de Brétigny-sur-Orge, le déraillement du train Paris-Limoges provoquait la plus grande catastrophe ferroviaire de notre pays depuis vingt-cinq ans. Arrivé sur place quelques minutes après l'accident, nous avons découvert avec Bernard Decaux, le maire de la ville, une scène apocalyptique. Vous le savez, le bilan de cette catastrophe est très lourd : six personnes décédées, douze blessés graves, deux cent vingt-sept personnes prises en charge pour des blessures et des traumatismes plus ou moins importants. En ce moment même, notre collègue de l'UMP Franck Marlin est auprès de la famille de l'une de ces victimes, un jeune homme de vingt-trois ans fauché sur le quai alors qu'il attendait son RER.

Je veux saluer ici le dévouement et le professionnalisme de ceux qui sont intervenus très rapidement (Applaudissements sur tous les bancs) : sauveteurs, SAMU, bénévoles, forces de l'ordre, cheminots et, bien entendu, en tout premier lieu, les pompiers des services d'incendie et de secours de l'Essonne et des départements voisins, qui ont été en tous points admirables. Les pompiers de Brétigny sont arrivés sur place trois minutes seulement après la catastrophe, ce qui a permis une prise en charge rapide des blessés et des passagers. Le Président de la République est venu nous apporter son soutien, tout comme le Premier ministre et bon nombre de membres du Gouvernement, et nous les en remercions du fond du cœur. Vous-même, monsieur le ministre, avez pu constater l'étendue de la catastrophe et partager les visions d'horreur qui ont été les nôtres durant une bonne partie de la nuit de vendredi à samedi.

Si nous ne connaissons pas aujourd'hui les causes exactes de ce déraillement, et s'il faut se garder de tout amalgame, la nécessité de renforcer la sécurité sur les réseaux locaux et les réseaux classiques de ville à ville apparaît comme une évidence. C'est pourquoi, monsieur le ministre, je vous demande quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour renforcer la sécurité sur ces réseaux, et plus particulièrement sur le réseau francilien. Comment comptez-vous assurer la modernisation de ces lignes ? Avez-vous l'intention de tourner le dos à la politique du tout-TGV qui, si elle a pu faire plaisir à bon nombre d'élus locaux, s'est largement construite au détriment des usagers ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et GDR.)

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé des transports, de la mer et de la pêche.

M. Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des transports, de la mer et de la pêche. Monsieur le député, cher Michel Pouzol, nous ressentons encore l'émotion issue des images effroyables de cette catastrophe ferroviaire, de ce drame au bilan insoutenable. Je tiens à renouveler l'hommage aux victimes et, comme l'a fait le Président de la République dans les premières heures, à assurer toute la solidarité de la nation. Le Premier ministre s'est également rendu sur place pour s'assurer de la bonne organisation des services de secours et de santé. Ces moments demeurent extrêmement éprouvants. Quoi qu'il en soit, je tiens à vous assurer que nous saurons ce qui s'est passé. Vous avez raison de souligner qu'il est trop tôt pour tirer des conclusions qui vaillent, et les trois enquêtes qui sont engagées permettront de connaître les éléments explicatifs de cette situation.

La sécurité est un impératif absolu. La sécurité est la priorité. J'ai entendu bon nombre de commentaires ; il est évident que nous ne devons en aucun cas négliger la qualité des infrastructures, ni leur nécessaire modernisation. Nous sommes malheureusement rattrapés par la cruauté de l'actualité. Il y a quelques jours, en effet, le Premier ministre a annoncé un grand plan de modernisation et de remise à niveau des infrastructures du réseau classique. Dans quelques jours, il signera avec le président de la région Île-de-France un plan d'investissement de six milliards d'euros, et RFF engagera cinq autres milliards pour la remise à niveau des infrastructures, afin que la sécurité et la sûreté soient assurées. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et RRDP.)