abattements
Question de :
M. Philippe Cochet
Rhône (5e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 9 octobre 2013
POLITIQUE FISCALE
M. le président. La parole est à M. Philippe Cochet, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Philippe Cochet. Monsieur le Premier ministre, depuis la nomination de votre Gouvernement, lors des séances des questions d'actualité du mardi et du mercredi, vous ne répondez pas aux interrogations légitimes de l'opposition, notamment celles de 1' UMP. En fait, vous ne répondez jamais à rien, vous fuyez.
Par vos non-réponses, vous méprisez les 77 % de nos compatriotes qui ne soutiennent pas votre politique et qui souffrent au quotidien.
M. Luc Belot. Ce sont des questions au Gouvernement, pas au Premier ministre !
M. Philippe Cochet. Vous n'entendez pas la colère froide du peuple de France, car celui-ci n'est plus entendu depuis des mois.
Permettez-moi simplement de vous citer un cas de cette colère froide. Dans ma ville de Caluire-et-Cuire, où nous n'avons pas augmenté les impôts depuis dix ans, nous allons fêter une nouvelle centenaire. C'est un heureux événement. Mais cette femme, qui est veuve depuis 1999, vient de recevoir un cadeau de votre part, monsieur le Premier ministre : sa première feuille d'impôts sur le revenu. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC. – Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. Pascal Popelin et M. Bernard Roman . C'est vous !
M. Philippe Cochet. Cette centenaire a simplement déclaré au journal Le Progrès : « Je vote à toutes les élections, je ne risque pas de voter maintenant pour ce gouvernement. » Et elle a bien raison !
Vous aurez beau dire, à l'occasion de votre réponse, ou de celle de l'un de vos trente-sept ministres, que ce n'est pas votre faute : plus personne ne vous croit. Et ce, d'autant plus que cette centenaire va contribuer à payer un privilège inédit sous la Ve République : le recrutement d'une attachée de communication pour votre épouse, monsieur le Premier ministre. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) C'est tout simplement scandaleux et indécent ! Les efforts, c'est bon pour les autres, mais pas pour vous !
Pendant ce temps, le peuple de France gronde. Alors ma question est simple, monsieur le Premier ministre :…
M. le président. Merci, monsieur le député.
M. Philippe Cochet. …quand allez-vous demander à vos ministres d'avoir moins de morgue pour répondre à nos questions ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. – Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. Merci, monsieur Cochet ! La parole est à M. le ministre de l'économie et des finances.
M. Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances. Monsieur le député, ces amalgames n'ont pas grand sens en vérité (« Ah ! » sur les bancs du groupe UMP.) Vous savez très bien, et cela a toujours été le cas ici, que c'est le Gouvernement qui choisit celui qui répond aux questions.
M. Franck Gilard. Eh bien cela devrait changer !
M. Pierre Moscovici, ministre . De surcroît, vous adressez toujours vos questions au Premier ministre, alors que le Gouvernement est une équipe, dont chaque membre a des compétences spécifiques. Le Premier ministre ne manque jamais de répondre aux questions importantes ; il le fait avec force et défend sa politique, qui a du sens…
M. Céleste Lett. L'horloge tourne !
M. Pierre Moscovici, ministre. …qui transforme ce pays et le réforme, alors que vous l'avez laissé dans une situation qui méritait un effort de redressement considérable.
Oui, c'est vrai que les Français attendent des résultats. Mais il est vrai aussi qu'ils sont en train de les voir arriver ! (« Ah ! » sur les bancs du groupe UMP.) La croissance française est en train de redémarrer. Aujourd'hui même, le Fonds monétaire international est en train de sortir ses prévisions de croissance pour l'année prochaine, qui sont légèrement supérieures à celles du Gouvernement. Vous savez aussi que nous combattons sur le front de l'emploi et que l'inversion de la courbe du chômage est sur le point, nous en sommes persuadés, de survenir.
Vous nous avez interrogés sur une situation humaine à laquelle nous portons évidemment attention. Ce n'est pas l'un des trente-sept ministres qui vous répond, mais le ministre de l'économie, et je peux vous dire que cette situation, c'est vous qui l'avez créée, quand vous avez supprimé cette disposition qui existait depuis longtemps. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Nous aurons l'occasion, dans le cadre du projet de loi de finances, d'examiner des mesures pour le pouvoir d'achat, de sortir du gel du barème de l'impôt sur le revenu, qui a en effet créé une situation de mécontentement
Le Gouvernement, avec sa majorité, redresse ce pays et répare les dégâts de la politique catastrophique qui a été la vôtre. Voilà la vérité ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Auteur : M. Philippe Cochet
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Impôts et taxes
Ministère interrogé : Économie et finances
Ministère répondant : Économie et finances
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 9 octobre 2013