Rubrique > sécurité routière
Tête d'analyse > alcoolémie
Analyse > éthylotests. généralisation. modalités.
M. Hervé Féron attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur les risques liés à l'usage des éthylotests. En effet, les centres antipoison et de toxicovigilance ont recensé près de 157 cas de brûlures, irritations, céphalées, conjonctivites entre juin 1999 et juin 2012. Si ce chiffre peut paraître faible, il témoigne des risques potentiels des éthylotests, les accidents risquant d'augmenter avec la généralisation du dispositif obligatoire dans les véhicules, à raison de deux éthylotests par véhicule. Force est de constater également que l'usage des éthylotests concerne des personnes en état d'ébriété certaine, qui, selon les déclarations des centres antipoison, les croquent ou en avalent des éléments qui peuvent se révéler toxiques. Aussi, les éthylotests étant fréquemment placés dans des parties accessibles du véhicule (comme les boîtes à gants), les enfants sont sujets à ces accidents. Le Comité de coordination de toxicovigilance (composé de scientifiques de centres antipoison et de toxicovigilance, ainsi que de l'Institut de veille sanitaire de l'Anses) a mis en garde sur les risques liés à la composition des éthylotests. Les spécialistes ont eu accès à deux sortes d'éthylotests. Les premiers étaient constitués d'un tube « contenant principalement de la silice sous forme de cristaux ou de gel, de l'acide sulfurique et un sel de chrome ». Les autres étaient « principalement composés du gel de silice, de l'acide sulfurique de l'iodure et du nitrate de potassium ». Ils notent des effets « irritatifs ou corrosifs dus aux dérivés de chrome mais plus probablement à l'acide sulfurique présent à concentration élevée », ainsi que des effets carcinogènes, notamment pour le chrome VI, dans le cas d'une exposition prolongée et répétée. L'association Robin des Bois dénonce la composition des éthylotests « qui contiennent du dichromate de potassium, une substance cancérogène et toxique pour l'environnement et la faune aquatique, mais également de l'acide sulfurique qui peut provoquer des brûlures ». Les éthylotests vendus sur Internet ou fabriqués en dehors des filières agréées ne permettent pas une lisibilité de leur contenu. Les douanes ont récemment saisi près de 24 000 produits ne respectant pas les normes minimales en vigueur, selon l'association Robin des Bois. Ainsi, il lui demande de bien vouloir préciser les intentions du Gouvernement afin de limiter les risques liés à l'usage des éthylotests.