14ème législature

Question N° 1319
de M. Patrice Prat (Socialiste, républicain et citoyen - Gard )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Redressement productif
Ministère attributaire > Redressement productif

Rubrique > industrie

Tête d'analyse > activités

Analyse > made in France. développement.

Question publiée au JO le : 13/11/2013
Réponse publiée au JO le : 13/11/2013 page : 11277

Texte de la question

Texte de la réponse

PROMOTION DU « MADE IN FRANCE »


M. le président. La parole est à M. Patrice Prat, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

M. Patrice Prat. Ma question s'adresse à M. le ministre du redressement productif.

À l'heure où les polémiques fusent de toutes parts ; à l'heure où des groupuscules sont animés par le rejet de la République, de l'État de droit ou par le ressentiment contre les représentants de la démocratie ; à l'heure où l'on voudrait nous faire douter des capacités de notre pays à se redresser, à rebâtir une économie laissée en lambeaux par nos prédécesseurs, à creuser son propre sillon à l'international, il y a, à l'inverse, dans une partie de l'opinion de plus en plus majoritaire, une fierté qui se propage à nouveau et qui vient démentir les faits que je citais il y a un instant.

La France, grande nation industrielle, lieu de tradition et de modernité, où les savoir-faire d'un bout à l'autre du territoire sont si variés, si complémentaires et si spécifiques, n'a jamais cessé d'être à la pointe de l'innovation, ce qui nous a permis de réaliser nombre de conquêtes commerciales.

Oui, mes chers collègues, c'est le retour du made in France et demain de la marque « France », fruit d'une croyance dans cet état d'esprit créatif qui fait que chaque geste de l'artisan se transmet patiemment de génération en génération et que la France se réconcilie avec les progrès scientifiques et technologiques. Oui, les consommateurs sont désormais plus nombreux à choisir le made in France. Oui, ils comprennent que notre rebond économique passe par ce nouveau réflexe d'acheter français. Enfin, le made in France n'est pas réservé à l'industrie du luxe –c'est là une idée fausse que nous devons aussi combattre.

Monsieur le ministre, alors que se tenait le salon du made in France ce week-end à Paris, quel souffle nouveau comptez-vous donner pour amplifier cette bataille et en faire une grande cause nationale ? (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe SRC.)

M. le président. La parole est à M. le ministre du redressement productif.

M. Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif. Monsieur le député, vous décrivez là une cause nationale qui inclut chaque Français, quelle que soit sa sensibilité ; elle inclut le consommateur et le producteur et peut, en effet, être l'un des moyens par lesquels nous pouvons patiemment, sur le temps long, reconstruire notre industrie nationale, laquelle a subi des dégâts importants ces dernières années. Or nous pouvons le faire parce que 95 % des Français déclarent aujourd'hui, selon une enquête d'opinion récente, qu'« acheter un produit made in France est un acte citoyen ». Ils considèrent également que leur achat permet de soutenir l'industrie nationale.

Du côté des entrepreneurs et des producteurs, le même mouvement s'esquisse : nous avons observé des relocalisations. Les entrepreneurs refont leurs calculs et retravaillent leurs coûts de production. C'est le cas d'un grand nombre de grandes marques bien connues des Français, telles Atol, Smoby, L'Oréal, Toyota, Renault et plus récemment encore Paraboot ou les magasins Habitat. Ces sociétés font de plus en plus fabriquer leurs produits sur le sol français. C'est le moyen par lequel nous pouvons reconstruire, comme d'autres pays, dans un esprit de patriotisme économique, l'industrie nationale. Il nous faut le faire. Pouvons-nous accentuer le mouvement ? Oui, en surveillant nos coûts de production –coût du travail, du capital ou encore de l'énergie. C'est l'objet des chantiers en cours.

M. Philippe Meunier. Vous faites exactement l'inverse !

M. Arnaud Montebourg, ministre . Cela passe également par le soutien à notre industrie. C'est là une bataille culturelle, à gagner dans les têtes : nous parlons à nos concitoyens, lesquels répondent qu'ils y sont prêts. Bref, c'est l'outil par lequel nous pouvons unifier les Français, quels qu'ils soient et quelle que soit leur sensibilité. C'est ainsi que nous reconstruirons pierre après pierre notre industrie française. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe écologiste.)