Question au Gouvernement n° 1403 :
chômage

14e Législature

Question de : M. Philippe Cochet
Rhône (5e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 4 décembre 2013


SITUATION DE L'EMPLOI

M. le président. La parole est à M. Philippe Cochet, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.

M. Philippe Cochet. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre, mais il n'est pas là. Je poserai donc à M. Cazeneuve cette question simple : où sont les 15 milliards d'euros d'économies annoncés ? Face au drame national que représente le chômage, le Président de la République a déclaré récemment que « la baisse du chômage prendra tout le temps nécessaire ». Ce genre de déclaration, digne d'une « brève de comptoir » (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), met en évidence l'échec cuisant de la politique menée.

M. Bernard Roman. C'est affligeant !

M. Philippe Cochet. Le Gouvernement finance actuellement des emplois dits d'avenir en siphonnant les crédits prévus pour l'apprentissage. Tel est exactement le tour de passe-passe par lequel on entend leurrer les Français sur l'évolution de la courbe du chômage, alors même que l'apprentissage est un passeport pour l'emploi durable. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.)

Nos compatriotes ne sont pas dupes ! Ils savent bien que le chômage de longue durée et celui des seniors explosent, avec une progression comprise entre 10 et 15 % en un an. Ils savent que, depuis le début de l'année, 108 000 emplois ont été détruits. Ils peuvent constater chaque jour la défaillance de telle ou telle entreprise, de tel ou tel groupe.

Pour relancer notre pays et créer de vrais emplois, il faut au moins 1,5 % de croissance. Il faut arrêter le matraquage fiscal des particuliers et des entreprises et baisser massivement les charges. Il faut, c'est vrai, et je m'adresse là à l'ensemble du Gouvernement, du courage ! Dès lors, monsieur le Premier ministre, au lieu de cacher la vérité aux Français, quand allez-vous changer de politique ? Surtout, quand allez-vous devenir un vrai Premier ministre ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. – Protestations sur les bancs du groupe SRC.)

M. le président. La parole est à M. le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.

M. Michel Sapin, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Pourquoi ne pas commencer, monsieur le député, en reconnaissant un fait, celui de la baisse du chômage en France au mois d'octobre ? Pourquoi ne pas commencer par là ? Cela vous arracherait la bouche ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Pensez-vous qu'en disant cela vous auriez l'air de rendre hommage au Gouvernement ? Non, vous rendriez hommage aux Français, qui ont vu le chômage augmenter pendant cinq années consécutives ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Un million de chômeurs supplémentaires vous sont dus ! Avez-vous oublié ce million de chômeurs ? Et une croissance nulle ! Avez-vous oublié cette croissance de 0 % ? Commencez par là !

La baisse du chômage en France est une bonne nouvelle d'abord et avant tout pour la France et les Français ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Est-ce suffisant ? Vous citiez le Président de la République, selon lequel il s'agit d'un combat à livrer mois après mois. Oui, il s'agit d'un combat qui reste à livrer ! (« Ah ! » sur les bancs du groupe UMP.) Il fallait que la courbe s'inverse, elle s'est inversée ! Avant qu'elle ne décroisse, il faut que la tendance s'inverse ! C'est fait !

M. Philippe Meunier. C'est une plaisanterie !

M. Michel Sapin, ministre . Le combat continue, menez-le avec nous ! Au lieu de dire ce que vous dites des emplois d'avenir, promouvez-les ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Faites comme ceux d'entre vous qui en signent et offrent des solutions à des jeunes que vous aviez laissés sur le bord du chemin ! (Même mouvement.) Au lieu d'opposer les emplois d'avenir à l'apprentissage, vous devriez le promouvoir, comme nous ! Nous en faisons la promotion car il constitue une bonne solution pour beaucoup de jeunes. Il ne suffit pas de dire non, comme si vous aviez raison d'un simple geste ! Vous êtes dans le faux lorsque vous dites que nous ne promouvons pas l'apprentissage !

Plusieurs députés du groupe UMP . Non !

M. Michel Sapin, ministre . L'apprentissage constitue une solution, les emplois d'avenir constituent une solution, les contrats de génération constituent une solution ! C'est pourquoi le chômage des jeunes baisse en France pour le sixième mois consécutif ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Données clés

Auteur : M. Philippe Cochet

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Emploi

Ministère interrogé : Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social

Ministère répondant : Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 4 décembre 2013

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