politique et réglementation
Question de :
Mme Sophie Rohfritsch
Bas-Rhin (4e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 12 décembre 2013
POLITIQUE DE L'ÉTAT EN ALSACE
M. le président. La parole est à Mme Sophie Rohfritsch, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
Mme Sophie Rohfritsch. Merci, monsieur le président. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre. Je me permets d'y associer l'ensemble de mes collègues de la majorité alsacienne.
Monsieur le Premier ministre, l'Alsace aussi est en colère : abandon de la ligne ferroviaire à grande vitesse Rhin-Rhône, report sine die de l'écotaxe, tant attendue dans une région asphyxiée par le trafic de transit ;…(Rires et vives exclamations sur les bancs des groupes SRC et écologiste.)
Eh oui ! Moi, cela ne me fait pas rire !
M. le président. S’il vous plaît, on se calme !
Mme Sophie Rohfritsch. …atermoiements au sujet du grand contournement ouest de Strasbourg ; fermeture « politique », voire politicienne, de la centrale nucléaire de Fessenheim ; tentative de remise en cause du droit local alsacien-mosellan – ce qui n'est pas sans émouvoir également nos collègues lorrains ; (Exclamations prolongées sur les mêmes bancs.)
Cela vous fait rire systématiquement, c'est bien ce que je dis !
M. le président. S'il vous plaît, on écoute la question !
Mme Sophie Rohfritsch. …silence du Gouvernement et de l'Élysée lors des attaques réitérées contre le siège du Parlement européen à Strasbourg ; seule région où sont programmées des fermetures de sous-préfectures – et j'en oublie certainement.
L'Alsace, malgré d'importantes difficultés économiques, contribue pourtant encore de manière très significative au produit intérieur brut national, que l'État, votre État, ne cesse d'avaler avec de plus en plus de gloutonnerie.
Terre d'innovation, où se trouve l'une des toutes premières universités françaises, avec trois prix Nobel en exercice ; terre industrielle où la qualité du travail et la tradition sont des valeurs portées par toutes les générations ; terre frontalière qui vit l'Europe au quotidien, l'Alsace porte avec fierté son bonnet bleu blanc rouge, et ne comprend pas que vous ne lui envoyiez que des signaux négatifs depuis dix-huit mois. Est-ce parce que nous sommes ancrés à droite ? Seuls des esprits peu subtils pourraient l'imaginer.
Monsieur le Premier ministre, la République française est une et indivisible et l'équité de traitement des territoires qui la composent vous oblige aujourd'hui à entendre la colère des Alsaciens. Monsieur le Premier ministre, quand allez-vous enfin leur envoyer un signal positif ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé des transports, de la mer et de la pêche.
M. Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des transports, de la mer et de la pêche. Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, madame la députée, oui, comme vous, nous partageons cette grande et belle idée et cette réalité de l'indivisibilité de la République.
M. Patrick Devedjian. Et les métropoles ?
M. Frédéric Cuvillier, ministre délégué . Oui, comme vous, nous croyons en l'égalité des territoires et considérons que nos concitoyens doivent avoir l'assurance de pouvoir accéder à des services publics de qualité.
Oui, nous considérons que l'égalité territoriale permet d'offrir la même chance à nos territoires et à nos populations.
Comment pouvez-vous, madame, au lendemain du débat sur l'écotaxe, faire porter la responsabilité de sa suspension sur ce Gouvernement, alors même que vous l'avez combattue, et que vous avez remis en cause tout ce qui permet de financer les infrastructures de transport favorisant le désenclavement ? (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Plusieurs députés du groupe UMP . C'est vous !
M. Frédéric Cuvillier, ministre délégué . Lorsque vous êtes dans la majorité, vous assumez quelques mesures de valeur inégale mais, dans l'opposition, vous les détricotez et, n'étant pas à une contradiction près, vous empêchez ces réalisations et contrevenez aux attentes des territoires. Vous revendiquez des infrastructures, tout en attaquant ce qui peut être une force et favoriser la compétitivité et la croissance créatrice d'emplois.
Je vous rappelle tout simplement que, alors que vous n'avez pas été capables de réaliser le grand contournement de Strasbourg, ce gouvernement l'a fait, l'a signé, l'a engagé. C'est désormais une réalité, que nous assumons pleinement. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et quelques bancs du groupe écologiste.)
Auteur : Mme Sophie Rohfritsch
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Régions
Ministère interrogé : Transports, mer et pêche
Ministère répondant : Transports, mer et pêche
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 12 décembre 2013