Question au Gouvernement n° 1514 :
opérations extérieures

14e Législature

Question de : M. Guy-Michel Chauveau
Sarthe (3e circonscription) - Socialiste, républicain et citoyen

Question posée en séance, et publiée le 15 janvier 2014


SITUATION EN CENTRAFRIQUE

M. le président. La parole est à M. Guy-Michel Chauveau, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

M. Guy-Michel Chauveau. Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères.

Monsieur le ministre, l'opération Sangaris se poursuit en République centrafricaine. Les troupes françaises et africaines continuent d'œuvrer sans relâche pour pacifier les rues et les quartiers des localités de RCA qui étaient en proie, il y a encore quelques semaines, à une situation pré-génocidaire.

Les députés de la majorité veulent rendre une fois de plus hommage à nos soldats engagés dans cette opération nécessaire et difficile. Leur engagement honore la France.

Monsieur le ministre, ces derniers jours, la situation politique en RCA a connu des évolutions importantes. Le président Michel Djotodia et son Premier ministre ont démissionné de leurs fonctions vendredi dernier. La Cour constitutionnelle a donc désigné Alexandre-Ferdinand N'Guendet président par intérim. Le Conseil national de transition, le CNT, se réunit aujourd'hui même pour définir un calendrier devant conduire à l'élection d'un chef d’État de transition. Le calendrier qui devrait être adopté sera certainement resserré pour éviter que la vacance de pouvoir soit trop longue et que certaines composantes armées profitent de ce vide pour semer la terreur en RCA et renouer avec les pires heures de la confrontation entre ex-Séléka et anti-balaka.

Le CNT, qui forme un Parlement provisoire de 134 membres rassemblant toutes les composantes de la société centrafricaine, doit donc élire dans les quinze prochains jours un nouveau chef de l'État capable de conduire la RCA vers un nouvel avenir et organiser des élections libres avant la fin de l'année.

Monsieur le ministre, pouvez-vous nous dire comment la France, en lien avec ses partenaires africains et l'Organisation des Nations Unies, accompagne les forces vives de la société centrafricaine pour surmonter ces moments difficiles ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères.

M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères. Monsieur le député, vous m'interrogez sur la situation en Centrafrique et sur ce qui peut se passer au cours des jours qui viennent. Je vous répondrai sur les trois aspects principaux de votre question : sécurité, humanitaire et transition politique.

Tout d'abord, concernant la sécurité, les soldats français de l'opération Sangaris continuent leur action avec la MISCA, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine, qui fait un travail remarquable. Vous leur avez rendu hommage, vous avez eu raison. La force africaine a déjà mobilisé 4 400 soldats ; ils seront bientôt 6 000.

Sur le plan européen, une réunion est prévue la semaine prochaine et j'espère pouvoir vous apporter des résultats positifs quant à l'engagement de nos partenaires européens à nos côtés. Nous avançons également à New York avec nos partenaires africains à la mise en place de ce qu'on appelle une opération de maintien de la paix pour prolonger l'action menée par la MISCA.

S'agissant ensuite de l'aide humanitaire, sa montée en puissance continue et elle est particulièrement nécessaire. Le 20 janvier prochain, M. Pascal Canfin sera présent à la conférence organisée par l’Union européenne et l'ONU pour que la contribution financière nécessaire soit apportée.

Enfin, concernant la transition politique, la France n'a pas de candidat à appuyer pour l'élection du président de transition ; c'est le CNT qui décidera. Nous sommes là pour aider les autorités en place, et non pas pour nous y substituer. Nous aurons la même attitude lorsque les élections définitives auront lieu.

En d'autres termes, il reste beaucoup à faire, mais je pense que nous avons évité le pire. Il faudra du temps pour effacer à la fois la peur et la haine, mais grâce à l'action de tous nous y parviendrons. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC, ainsi que sur plusieurs bancs des groupes écologiste et RRDP.)

Données clés

Auteur : M. Guy-Michel Chauveau

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Défense

Ministère interrogé : Affaires étrangères

Ministère répondant : Affaires étrangères

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 15 janvier 2014

partager