Question de : Mme Marie-Hélène Fabre
Aude (2e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Mme Marie-Hélène Fabre expose à Mme la ministre des droits des femmes, porte-parole du Gouvernement, que les femmes ne représenteraient que 30 % des créateurs et repreneurs d'entreprises en France, seulement 11 % des chefs d'entreprises de plus de 50 salariés et 10 % des chefs d'entreprises innovantes. Ainsi les inégalités entre les sexes se rencontrent aussi dans la création d'entreprises et notamment dans l'accès au crédit bancaire, nécessaire au développement des affaires. Elle lui demande de bien vouloir lui préciser l'ensemble des mesures prises dans le cadre du comité interministériel aux droits des femmes, concernant plus particulièrement l'entreprenariat féminin.

Réponse publiée le 4 juin 2013

La Ministre des droits des femmes est convaincue que l'égalité n'est pas un sujet périphérique dans le fonctionnement de notre économie. C'est un sujet qui est au coeur de la création de richesse. Une étude de la Commission européenne montre d'ailleurs que les inégalités entre les femmes et les hommes font perdre 20 à 40 % de son potentiel de croissance à notre économie. L'entreprenariat féminin n'est rien de moins qu'un enjeu pour l'économie de notre pays. Si la France passait de 30 % de créatrices à 40%, notre pays créerait 70 000 entreprises supplémentaires par an. Ce sont des emplois et des recettes fiscales et sociales supplémentaires. Alors que de 3 % des françaises sur la tranche d'âge 18-64 ans ont créé une entreprise ou étaient propriétaires d'une entreprise en France, elles sont 4,5 % en Allemagne, 5,2 % au Royaume-Uni et plus de 10 % aux Etats-Unis. La ministre des droits des femmes considère absolument nécessaire de progresser, pour ne plus gâcher notre potentiel. Après avoir reçu le 8 mars 2013, une dizaine de femmes créatrices d'entreprise, le Président de la République a chargé la ministre des droits des femmes de préparer un plan d'encouragement à l'entreprenariat féminin, qui sera présenté au mois de mai. Ce plan qui sera consolidé à l'issue des assises de l'entreprenariat a déjà fait l'objet d'une très large concertation avec tous les acteurs. Il comprendra trois volets. D'abord l'orientation, l'information et la sensibilisation. C'est dès le collège qu'il faut sensibiliser les jeunes filles à l'entreprenariat et tout au long de leur parcours professionnels. La ministre des droits des femmes a décidé de mettre en place dès cette année une semaine de sensibilisation qui verra des cheffes d'entreprise témoigner dans les collèges, lycées et établissements d'enseignements supérieurs. La ministre des droits des femmes estime indispensable de développer les roles models. Dans la cadre de la refonte du parcours le ministère de l'éducation nationale évaluera la possibilité d'inscrire l'entreprenariat, notamment féminin, dans le nouveau parcours individuel d'information, d'orientation et de découverte du monde économique et professionnel. Le deuxième axe sera l'accompagnement. L'offre est très riche, les créatrices s'y perdent parfois. La ministre des droits des femmes souhaite simplifier et organiser le premier accueil. Le contenu de l'accompagnement devra aussi évoluer, grâce à un travail avec tous les réseaux pour donner aux créatrices les formations et les outils dont elles besoin. Enfin, troisième axe le financement. D'abord le gouvernement a décidé à l'occasion du comité interministériel des droits des femmes, le 30 novembre dernier, de renforcer le fonds de garantie à l'initiative des femmes (FGIF) d'1M€ supplémentaires. Par ailleurs, un fonds régional expérimental sera mis en place avec la caisse des dépôts en Région Poitou Charentes. La ministre proposera à trois autres régions de s'associer à l'expérimentation. Et nous le savons l'enjeu c'est bien sûr de faciliter l'accès au financement de droit commun. La ministre des droits des femmes a demandé à la BPI France d'étudier la possibilité de mettre en place des mesures spécifiques pour les créatrices. Ce travail d'expertise juridique sera conduit si nécessaire avec la Commission Européenne. Par ailleurs, une charte sera signée d'ici la fin du premier semestre avec la fédération française des banques. La ministre des droits des femmes souligne la nécessité de développer une démarche globale, cohérente, inscrite dans la durée. Cette démarche doit entraîner tous les acteurs, c'est une condition de succès. C'est l'objectif du plan de développement de l'entreprenariat féminin qui sera présenté par la ministre des droits des femmes en mai.

Données clés

Auteur : Mme Marie-Hélène Fabre

Type de question : Question écrite

Rubrique : Entreprises

Ministère interrogé : Droits des femmes

Ministère répondant : Droits des femmes

Dates :
Question publiée le 22 janvier 2013
Réponse publiée le 4 juin 2013

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