Rubrique > professions de santé
Tête d'analyse > gynécologues
Analyse > effectifs de la profession.
M. Patrice Carvalho attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur l'insuffisance préoccupante du nombre de gynécologues médicaux en exercice. En 2003, grâce à la mobilisation de millions de femmes, d'élus, de professionnels de la santé, les pouvoirs publics décidaient de créer le diplôme d'études spécialisées de gynécologie médicale. Cela faisait 17 ans que la France ne formait plus à cette spécialité. Sur la base de cette décision, 74 internes ont, depuis 2007, obtenu leur diplôme, 22 ont fini le post-internat, 11 sont engagés dans une activité hospitalière à temps plein, 10 se sont installés en ville, 10 exercent en ville et à l'hôpital. Lors des discussions préalables à la création du diplôme, l'État avait considéré la proposition de 60 postes par an comme nécessaire et raisonnable, compte tenu des possibilités de stages. Or 20 postes ont été ouverts en 2003, 2004, 2005, 2006, 2007 et 2008. L'année 2009 a vu l'ouverture de 27 postes, 24 en 2010, 30 en 2011. Selon l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (rapport de février 2011), les effectifs actuels ne permettent qu'à un quart des femmes en âge de consulter d'avoir accès à un spécialiste. Il faut, en outre, tenir compte que la moyenne d'âge des gynécologues actuels en exercice est supérieure à l'ensemble des spécialistes (53 ans contre 51 ans) et que nous pouvons craindre d'ici à 2020 un départ en retraite de plus de 60 % d'entre eux. Cette situation signifie que les jeunes générations devraient se passer de la gynécologie médicale, alors que son rôle n'est plus à démontrer en matière d'éducation, de contraception, de dépistage. Un tournant indispensable s'impose dans la formation de nouveaux gynécologues médicaux. Il souhaite savoir ce qu'elle compte entreprendre pour aller dans ce sens.