crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi
Question de :
M. Gérald Darmanin
Nord (10e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Gérald Darmanin interroge M. le ministre de l'économie et des finances sur le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) pour les établissements de santé privés. Le CICE a pour objectif de « donner aux entreprises les moyens de redresser la compétitivité de la production française et à soutenir l'emploi ». Le dispositif est ainsi ouvert à toutes les entreprises imposées d'après leurs bénéfices réels et soumises à l'impôt sur les sociétés ou à l'impôt sur le revenu et sera égal à 6 % de la masse salariale correspondant aux salaires de moins de 2,5 SMIC. Cependant au vu du mécanisme d'application du dispositif, il est peu probable que son utilisation permettra la baisse tarifaire des établissements. Seul un nombre très limité d'établissements pourront bénéficier d'une restitution immédiate du crédit d'impôt, la plupart n'en bénéficieront qu'à moyen terme par effet d'excédent reportable jusqu'au quatrième exercice fiscal suivant. En effet, la situation des cliniques et hôpitaux privés est aujourd'hui critique puisque 35 % d'entre eux sont en déficit et ne pourront donc bénéficier pleinement du dispositif CICE qu'en 2017. La baisse de leurs tarifs ne ferait donc qu'accroître leurs difficultés. Compte tenu de ces éléments, il l'interroge sur ce qu'il compte mettre en œuvre pour adapter le dispositif CICE aux établissements de santé privés déficitaires.
Réponse publiée le 4 juin 2013
Dans le cadre de la campagne tarifaire 2013, le ministère de la santé a veillé à une répartition du taux de l'objectif national de dépenses d'assurance maladie (ONDAM) « établissements de santé » la plus équilibrée possible entre les différents acteurs de l'hospitalisation. C'est dans un contexte économiquement contraint et avec l'objectif de respecter l'ONDAM 2013, que le Gouvernement a fait des choix en termes de répartition des ressources entre secteurs. Les besoins des établissements de santé privés à but lucratif ont fait l'objet d'une attention toute particulière ; la transparence de la construction des tarifs atteste que les établissements privés ne sont pas indûment lésés par rapport aux autres catégories d'établissements de santé. Il a néanmoins dû arbitrer en faveur d'une reprise progressive globale sur les tarifs des cliniques pour compenser l'avantage dont elles vont bénéficier dans les années à venir au titre de l'application du crédit d'impôt en faveur de la compétitivité et de l'emploi (CICE), dans le but de neutraliser l'impact de cet avantage fiscal. Cette reprise sera étalée sur trois années pour tenir compte de la montée en charge progressive du dispositif et de l'impact réel en trésorerie pour les établissements de santé privés. Elle est donc opérée de façon à ne pas nuire aux équilibres économiques des cliniques, dans l'attente qu'elles bénéficient concrètement du CICE. Les montants ainsi récupérés ont vocation à être déduits de l'ONDAM pour permettre une économie véritable pour l'assurance maladie et gager le coût du dispositif pour les comptes publics. Ils ne seront donc pas transférés au profit d'autres enveloppes au sein de l'ONDAM, conformément à l'objectif de neutralisation de l'impact du CICE.
Auteur : M. Gérald Darmanin
Type de question : Question écrite
Rubrique : Impôt sur les sociétés
Ministère interrogé : Économie et finances
Ministère répondant : Réforme de l'État, décentralisation et fonction publique
Dates :
Question publiée le 29 janvier 2013
Réponse publiée le 4 juin 2013