14ème législature

Question N° 169
de M. Christian Jacob (Union pour un Mouvement Populaire - Seine-et-Marne )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Premier ministre
Ministère attributaire > Premier ministre

Rubrique > État

Tête d'analyse > Premier ministre

Analyse > gouvernement. perspectives.

Question publiée au JO le : 17/10/2012
Réponse publiée au JO le : 17/10/2012 page : 3684

Texte de la question

Texte de la réponse

COHÉRENCE DE LA POLITIQUE DU GOUVERNEMENT

M. le président. La parole est à M. Christian Jacob, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. Christian Jacob. Monsieur le Premier ministre, cinq mois après votre nomination, il ne se passe pas un jour sans qu'un dirigeant du parti socialiste ou pire, l'un de vos ministres, ne vous défie, ne vous conteste ou ne vous contredise en public. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP - Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
En quatre jours, c'est le rapporteur général du budget qui, contre votre avis, intègre les oeuvres d'art dans le calcul de l'ISF, c'est le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, monsieur Bruno Le Roux, qui s'oppose à vous publiquement sur la procréation médicalement assistée. (" Eh oui ! " sur les bancs du groupe UMP.) Et comme ce n'est pas suffisant, il est rejoint en cela par votre ministre de la santé qui le soutient, là encore contre votre avis. C'est le président de notre Assemblée, monsieur Claude Bartolone, qui remet en cause votre engagement à tenir les 3 % de déficit. (" Eh oui ! " sur les bancs du groupe UMP.) C'est votre ministre du budget, monsieur Cahuzac, qui s'oppose publiquement à vous sur la redevance audiovisuelle. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) C'est le ministre de l'éducation nationale (" Hou ! " sur les bancs du groupe UMP) qui ouvre ce débat scandaleux et suicidaire sur la dépénalisation du cannabis. Et j'apprends à l'instant que Mme Pulvar présente M. Montebourg comme un de vos possibles successeurs ! (" Ah ! " sur les bancs du groupe UMP.)
Monsieur le Premier ministre, les Français se demandent donc aujourd'hui s'il y a encore un pilote dans l'avion. (" Non ! " sur les bancs du groupe UMP.)
Après les couacs à répétition entre vous et votre majorité, votre autorité n'est-elle pas gravement remise en cause ? (Mmes et MM. les députés du groupe UMP se lèvent et applaudissent - Protestations sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre. (Mmes et MM. les députés des groupes SRC, RRDP, écologiste et GDR se lèvent à leur tour et applaudissent - " Démission, démission ! " sur les bancs du groupe UMP - Huées sur les bancs du groupe SRC.) Mes chers collègues, veuillez vous asseoir et faire silence. Pensez à l'image que vous donnez de l'institution !
M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Merci, monsieur Jacob, pour votre excellente question, aussi brillante que d'habitude ! (Rires sur les bancs du groupe SRC.)
Chacun sait que, si vous êtes dans l'opposition, ce n'est pas par hasard. Moi, je ne suis pas Premier ministre par hasard. (Rires sur les bancs du groupe UMP.) Je suis Premier ministre parce que j'ai la confiance du Président de la République et de la majorité. (Mmes et MM. les députés des groupes SRC, RRDP et écologiste se lèvent et applaudissent.) Vous, vous avez été sanctionnés par le peuple français, mais vous n'avez pas un seul instant, une seule minute, une seule seconde, trouvé le temps de chercher les causes de votre échec et de la sanction dont vous ne vous sortez pas.
M. Michel Herbillon. Et vous, qu'avez-vous fait depuis six mois que vous êtes au pouvoir ?
M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Vous en êtes totalement incapables.
Moi, je ne me sens pas du tout insulté par vos formules.
M. Bernard Deflesselles. C'est la réalité !
M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Monsieur le président Jacob, vous dépensez toute votre énergie aujourd'hui vers une seule chose : qui va gagner la bataille de la présidence du parti UMP ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Qui va se partager l'héritage de M. Sarkozy ? Mais pour nous, cet héritage, c'est 600 milliards de dettes supplémentaires en cinq ans, (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, RRDP et écologiste), 70 milliards de déficit du commerce extérieur, un chômage qui augmente depuis seize mois consécutifs et qui touche désormais plus de 10 % de la population active. C'est votre responsabilité. Alors, allez donc chercher d'abord en vous-mêmes les causes qui ont conduit le pays dans les difficultés qu'il rencontre. (Mmes et MM. les députés du groupes SRC se lèvent et applaudissent.)
Moi, je fais face, avec le Gouvernement, au combat pour le redressement de la France. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Et cette tâche, elle est considérable.
Mesdames, messieurs les députés de la majorité, je vous remercie des premières décisions que vous avez permis de voter. La semaine dernière encore, vous avez adopté un projet de loi qui permet, dès le 1er novembre, de signer les premiers contrats pour les emplois d'avenir pour les jeunes victimes du chômage, ces jeunes trop nombreux au chômage du fait de la politique de la droite. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, RRDP et écologiste.)
Quant à la négociation avec les partenaires sociaux concernant les contrats de génération qui permettront de maintenir dans l'emploi 500 000 seniors et de recruter 500 000 jeunes en CDI, elle avance, et je sais qu'elle sera positive parce que chacun des participants a envie, contrairement à vous, mesdames, messieurs les députés de l'opposition, d'être utile à la France et de redonner de la confiance et de l'espoir. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, RRDP et écologiste.)
Moi, je n'ai pas d'autre mission que celle-là. Je connais la difficulté de la tâche. Je savais que ce serait difficile, mais vous n'avez pas de leçon à nous donner. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Aujourd'hui débute l'examen du budget de la France. L'objectif de 3 % de déficit, nous le tiendrons. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Mais c'est plus difficile qu'avant parce que vous avez laissé la dette exploser. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Je n'accepte pas que le premier budget de la France soit le budget de remboursement des emprunts. Le premier budget de la France devrait être aujourd'hui celui de l'éducation... (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. Michel Herbillon. M. Peillon préfère s'occuper du cannabis !
M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. ...celui de l'investissement dans la recherche, dans l'innovation, la compétitivité.
Ce budget, mesdames, messieurs les députés de la majorité, je sais que vous allez le voter car il est courageux, juste et qu'il prépare l'avenir de la France. (Mmes et MM. les députés des groupes SRC, RRDP et écologiste se lèvent et applaudissent - Huées sur les bancs du groupe UMP.)