14ème législature

Question N° 1750
de M. Jean-Pierre Door (Union pour un Mouvement Populaire - Loiret )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Affaires sociales
Ministère attributaire > Affaires sociales

Rubrique > assurance maladie maternité : généralités

Tête d'analyse > équilibre financier

Analyse > maîtrise des dépenses de santé. orientations.

Question publiée au JO le : 17/04/2014
Réponse publiée au JO le : 17/04/2014 page : 2618

Texte de la question

Texte de la réponse

RÉDUCTION DES DÉPENSES PUBLIQUES DE SANTÉ


M. le président. La parole est à M. Jean-Pierre Door, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.

M. Jean-Pierre Door. Monsieur le Premier ministre, lorsque vous étiez dans l'opposition, vous n'aviez de cesse de pilonner les propositions du gouvernement Fillon,…

M. Jean Glavany. Il n'y en avait pas !

M. Jean-Pierre Door. …surtout celles qui visaient à réduire les dépenses publiques, les dépenses sociales et le coût du travail. Aujourd'hui, vous les reprenez à votre compte. J'ai envie de vous dire : « Chiche ! Ayez ce courage ! » 21 milliards d'euros d'économies en trois ans sur les dépenses de protection sociale, c'est 7 milliards par an, sur un budget global annuel d'environ 700 milliards, soit 1 % d'effort. Mais est-ce que ce sera suffisant aux yeux de Bruxelles ? On peut en douter d'après sa réponse de ce matin.

Monsieur le Premier ministre, nous voudrions savoir quelles baisses des dépenses d'assurance maladie vous allez appliquer : est-ce que vous toucherez à la médecine de ville ? Toucherez-vous encore à l'industrie pharmaceutique, déjà en grande difficulté ? Quelles réformes structurelles imposerez-vous à l'hôpital public, où il y a des marges de manœuvres toujours idéologiquement oubliées – remettrez-vous, par exemple le jour de carence ?

M. Philippe Vitel. C'est vrai !

M. Jean-Pierre Door. Reverrez-vous les 35 heures à l'hôpital et, sans aucun tabou, restructurerez-vous l'offre hospitalière et les coopérations territoriales ? Écoutez la fédération hospitalière de France, qui est pleine de bon sens et qui vous a interpellé il y a quelques jours.

Faites de vraies réformes, monsieur le Premier ministre. Les retraités et les familles ne doivent pas être les seules variables d'ajustement et, une fois de plus, pénalisés. Nous ne le voulons pas ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

Monsieur le Premier ministre, les Français doivent et veulent savoir, comme la représentation nationale, quelles seront vos propositions, mais de vraies propositions ! (Applaudissements de nombreux bancs du groupe UMP.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé.

Mme Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé. Monsieur Jean-Pierre Door, vous savez mieux que quiconque que notre système de protection sociale, en particulier notre système de santé, fait la fierté de la France. (Murmures sur les bancs du groupe UMP.) Il fait notre fierté parce qu'il garantit l'excellence des soins, et à chacune et chacun de nos concitoyens de pouvoir y accéder. C'est ce qu'il faut préserver parce que c'est une protection pour les classes moyennes et pour les catégories populaires.

L'effort à réaliser, 10 milliards d'euros dans le secteur de la santé, est à notre portée puisque nous engageons cette démarche, non pas comme vous et votre majorité l'avez fait au cours des dernières années en multipliant les déremboursements et les franchises (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), mais en réorganisant notre système de santé.

Nous allons poursuivre en mettant en avant des réformes de structure.

Ainsi, nous avons la volonté de privilégier les soins de proximité, entre autres en favorisant la chirurgie ambulatoire afin d'éviter des hospitalisations trop longues ou inutiles. Des efforts doivent être réalisés dans ce domaine.

M. Bernard Accoyer. Et la journée de carence ?

Mme Marisol Touraine, ministre . Deuxième exemple : nous voulons poursuivre l'effort engagé en matière de maîtrise de consommation de médicaments. Cette année, pour la première fois, cette consommation a été réduite dans notre pays. Nous devons continuer et favoriser la substitution de l'innovation à une consommation systématique.

M. Bernard Roman. Très bien !

M. Bernard Accoyer. Ce sont les prix qui ont baissé, pas la consommation !

Mme Marisol Touraine, ministre . Enfin, troisième exemple : nous devons réorganiser notre système de santé pour que des actes qui ne sont pas directement utiles ou qui sont redondants ne se multiplient pas.

Plusieurs députés du groupe UMP . Et le jour de carence ?

Mme Marisol Touraine, ministre . C'est ainsi, après la réforme structurelle des retraites, que nous engageons la stratégie nationale de santé.