professions sociales
Question de :
M. Thierry Robert
Réunion (7e circonscription) - Radical, républicain, démocrate et progressiste
M. Thierry Robert interroge Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la reconnaissance des diplômes d'État en travail social. Les travailleurs sociaux, aussi bien ceux de la France d'outre-mer que ceux de la France hexagonale, bénéficient du niveau 6 du cadre européen de certification, ainsi qu'un gain de 180 crédits de formation, conformément aux arrêtés relatifs aux diplômes d'État en travail social (DEASS, DEES DEEJE et DESCF). Or la France continue de maintenir ces diplômes d'État au niveau 3 du répertoire national des certifications professionnelles, niveau inférieur à celui de la norme fixée par les directives européennes n° 89/48/CEE du Conseil européen (21 décembre 1998) et n° 2005/36/CE du Parlement européen et du Conseil (7 septembre 2005). Les travailleurs sociaux effectuent trois années d'études qui équivalent à une licence, selon le cadre européen de certification. Or ils ne sont reconnus en France qu'à travers un niveau de deux années d'études, ce qui ne correspond absolument à la réalité du nombre d'années accomplies dans le cadre de leur formation. La France doit donc se mettre en conformité avec les directives actuelles de l'Union européenne, et reconnaître ces diplômes d'État en travail social au grade de licence-master, soit le niveau 2 du répertoire national des certifications professionnelles. Il lui demande ainsi s'il compte agir dans ce sens, afin que cette situation incohérente cesse.
Réponse publiée le 9 avril 2013
La formation et la qualification des professionnels du travail social constituent l'un des éléments déterminants de la qualité et de l'efficacité des actions mises en oeuvre dans le cadre des politiques sociales. Les diplômes de travail social sont des diplômes professionnels, construits en forte alternance formation théorique/formation pratique qui conduisent à l'insertion professionnelle des nouveaux diplômés dans un métier correspondant généralement à leur formation et de manière plus rapide et plus stable que celle des autres diplômés de niveau équivalent (DREES - études et résultats N° 734 juillet 2010 les débuts de carrière des diplômés des professions sociales). Tous les diplômes de travail social ont fait l'objet d'un important travail de refonte visant à : - adapter les diplômes à l'évolution du contexte sociétal et des problématiques sociales, aux mutations du paysage institutionnel, à des politiques sociales différentes, sous-tendues par de nouveaux principes, à des formes inédites de la question sociale ; - construire les diplômes en grands domaines de compétences avec le souci de définir chaque référentiel à partir du métier concerné, selon une démarche en rupture avec la logique précédente qui partait de la formation pour aboutir au métier. Dans le prolongement des travaux récents, les orientations nationales pour les formations sociales 2011-2013, telles que présentées devant le conseil supérieur du travail social du 23 mars 2011, rappellent que les pays européens engagés dans le « processus de Bologne » doivent adopter un système de diplômes lisibles et comparables fondé sur un cursus unifié (licence, master, doctorat) et facilitant la mobilité des étudiants par la mise en place d'un système de crédits (ECTS) permettant la transférabilité et la capitalisation de ces crédits. C'est pourquoi compte tenu des particularités des formations et diplômes de travail social et de l'intérêt de donner toute lisibilité à ces diplômes au plan européen, la priorité consiste : - d'une part à appliquer le système européen de crédits (ECTS) à hauteur de 180 crédits pour les diplômes de niveau Bac + 3 (DEASS, DEEJE, DEES, DEETS, DECESF), ce qui s'accompagne d'une réorganisation des formations en semestres et unités capitalisables et conduit à la délivrance d'un supplément au diplôme (annexe descriptive) ; - d'autre part à veiller à ce que, en conséquence, les diplômes de travail social post bac soient positionnés au même niveau du cadre européen des certifications (CEC) que leurs homologues européens. Ce repositionnement est désormais bien engagé. Les arrêtés du 25 août 2011 encadrent sur le plan réglementaire la mise en crédits de ces formations et diplômes. Ils prévoient, pour chacun des diplômes, l'attribution de 180 crédits européens, l'organisation des formations en modules et en semestres ainsi que la délivrance d'un supplément au diplôme conforme au modèle élaboré conjointement par la commission européenne, le conseil de l'Europe et l'UNESCO. Ce supplément constitue l'un des éléments du portefeuille « EUROPASS », utilisable par les citoyens pour mieux faire connaitre et présenter leurs qualifications et compétences au sein de l'Union européenne. Toutes les formations préparant à ces diplômes devront satisfaire à ces nouvelles dispositions au plus tard pour la rentrée 2013. Enfin, en réponse à l'interrogation relative au respect dans l'ordre juridique national de la directive n° 2005/36 CE du 7 septembre 2005, qui remplace la directive 89/48/CEE, il faut rappeler qu'elle a pour objet d'établir les règles selon lesquelles un État membre qui subordonne l'accès à une profession réglementée ou son exercice à la possession de qualifications professionnelles, reconnaît pour l'accès à cette profession ou son exercice, les qualifications professionnelles acquises dans un autre État. Cette directive trouve son application aux articles L. 411-1 et L. 411-1-1 du code de l'action sociale et des familles, issus de l'ordonnance n° 2008-507 du 30 mai 2008 portant transposition de la directive 2005/36/CE, qui concernent la profession d'assistant de service social, seule profession sociale réglementée en France.
Auteur : M. Thierry Robert
Type de question : Question écrite
Rubrique : Enseignement supérieur
Ministère interrogé : Affaires sociales et santé
Ministère répondant : Affaires sociales et santé
Dates :
Question publiée le 12 février 2013
Réponse publiée le 9 avril 2013