14ème législature

Question N° 1864
de M. Jacques Moignard (Radical, républicain, démocrate et progressiste - Tarn-et-Garonne )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Francophonie
Ministère attributaire > Francophonie

Rubrique > politique extérieure

Tête d'analyse > Mali

Analyse > aide au développement. contribution française.

Question publiée au JO le : 22/05/2014
Réponse publiée au JO le : 22/05/2014 page : 3325

Texte de la question

Texte de la réponse

POLITIQUE DE COOPÉRATION AU MALI


M. le président. La parole est à M. Jacques Moignard, pour le groupe radical, républicain, démocrate et progressiste.

M. Jacques Moignard. Ma question s'adresse à Mme la secrétaire d'État chargée du développement et de la francophonie.

Un député du groupe UMP . C'est qui ?

M. Jacques Moignard. Samedi dernier, 17 mai, on a dénombré huit morts et vingt-cinq blessés du côté des forces armées maliennes et vingt-huit morts et soixante-deux blessés du côté du Mouvement national de la libération de l'Azawad – plus communément appelé MNLA. Ces événements ont fait ressurgir à Kidal les craintes d'un retour de la guerre au Mali.

Face à un besoin d'aide indispensable, la France, par son intervention militaire Serval, a favorisé la sécurité dans le pays. Mais sans une aide au développement, pas de paix durable. C'est en ce sens qu'une Conférence internationale « Ensemble pour le renouveau du Mali » s'est tenue le 15 mai 2013 à Bruxelles. Coprésidée par le Président de la République française François Hollande, le président de la Commission européenne Manuel Barroso et le président par intérim du Mali Ibrahim Boubacar Keïta, elle affichait, avec près de 3 milliards d'euros de promesses d'aide, des participations encourageantes pour deux ans.

Plus que jamais, le pays doit se reconstruire et parvenir à une réconciliation nationale dans un État démocratique. Deux réunions, en novembre 2013 et en février 2014, ont assuré le suivi du plan de relance durable du Mali. Madame la secrétaire d'État, vous étiez il y a quelques jours, le 15 mai – date anniversaire de la Conférence – en déplacement à Bamako, aux côtés de M. Andris Piebalgs, commissaire européen en charge du développement. Avec les autorités maliennes, vous avez amorcé une évaluation des résultats déjà obtenus.

Pouvez-vous donc nous informer des progrès réalisés depuis un an, jour pour jour, s'agissant tant des engagements des bailleurs, du gouvernement malien que de la contribution française à la relance économique et au développement du Mali ? (Applaudissements sur les bancs du groupe RRDP.)

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée du développement et de la francophonie.

Mme Annick Girardin, secrétaire d'État chargée du développement et de la francophonie. Monsieur le député Jacques Moignard, je vous remercie de votre question. La sécurité et le rétablissement de la paix sont les priorités du Gouvernement français au Mali, mais également dans tout le Sahel. Nous condamnons fermement les violences survenues à Kidal samedi, mais encore ce matin.

Vous avez raison, monsieur le député, la sécurité s'accompagne d'un développement. Il y a un an, cinquante-cinq bailleurs internationaux s'engageaient à mobiliser 3,3 milliards d'euros au bénéfice du développement au Mali. Un an après, j'ai voulu me rendre sur place pour m'assurer du versement effectif de ces aides et vérifier la concrétisation des projets sur place. À ce jour, près des trois-quarts des promesses d'aide internationale ont été engagées. L'apport de la France est majeur, 200 millions sur 280 millions ont déjà été engagés. Je parle bien sûr de l'aide bilatérale car la France est également mobilisée aux côtés de l'Europe et de ses partenaires internationaux.

Derrière ces chiffres, il y a des réalités. À Gundam, dans le nord du Mali, j'ai assisté au lancement ou au redémarrage du grand projet de route financé par l’Union européenne et à 20 % par la France. À Tombouctou, j'ai vu des riziculteurs que nous aidons, nous la France, à favoriser la sécurité alimentaire. Il y a enfin la transparence de l'aide, et c'est important. La France a mis en ligne un site internet permettant à tout citoyen de suivre l'aide que nous mettons au profit du Mali. Lundi, à Bruxelles, mes homologues nous ont grandement félicités.

Plus que jamais, la France est aux côtés du Mali pour le développement économique, le développement humain, la réconciliation. Mais le redressement du pays se fera avec les Maliens et les Maliennes. Ils peuvent compter sur notre solidarité, nous comptons sur leur motivation. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et du groupe RRDP.)