14ème législature

Question N° 2060
de M. Éric Ciotti (Union pour un Mouvement Populaire - Alpes-Maritimes )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Premier ministre
Ministère attributaire > Premier ministre

Rubrique > État

Tête d'analyse > Président de la République

Analyse > déclarations.

Question publiée au JO le : 16/07/2014
Réponse publiée au JO le : 16/07/2014 page : 5481

Texte de la question

Texte de la réponse

INTERVENTION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE


M. le président. La parole est à M. Éric Ciotti, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.

M. Éric Ciotti. Monsieur le Premier ministre, les Français ont assisté hier, médusés, au spectacle étonnant d'un Président de la République auto-satisfait, ravi de lui-même, enfermé dans un profond déni de réalité. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

Après avoir promis – avec le succès que l'on connaît – l'inversion de la courbe du chômage, M. Hollande perçoit désormais – hélas !, il est bien le seul – la reprise économique.

M. Matthias Fekl. Faites donc le ménage chez vous !

M. Éric Ciotti. Les Français, naturellement, ne sont pas dupes.

Plus grave peut-être, hier, lors de cette intervention, le Président de la République s'est aventuré sur le chemin de la division des Français. (Nouvelles exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

M. Thomas Thévenoud. C'est vous qui divisez les Français !

M. Éric Ciotti. En prônant, une fois de plus, le droit de vote pour les étrangers, M. Hollande joue aux apprentis sorciers avec les communautarismes qui menacent notre nation. En promettant la proportionnelle aux élections législatives, M. Hollande joue également aux apprentis sorciers avec nos institutions. En laissant Mme Taubira réfléchir à l'extension de l'excuse de minorité jusqu'à vingt et un ans pour les délinquants, vous jouez également, monsieur le Premier ministre, aux apprentis sorciers !

Cela est grave : ces provocations ne peuvent qu'aboutir à des fractures, des divisions, des tensions dans notre société. Nous savons, hélas, quel est le but ; il est limpide : faire monter les extrêmes et les faire entrer à l'Assemblée nationale ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur certains bancs du groupe UDI. – Protestations sur les bancs des groupes SRC et écologiste.) La ficelle est grosse ! Cette manœuvre est évidemment électoraliste. Ma question, monsieur le Premier ministre, est donc simple : quand arrêterez-vous de jouer avec la République à des fins bassement électorales ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur certains bancs du groupe UDI. – Exclamations sur les bancs des groupes SRC et écologiste.)

M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.

M. Manuel Valls, Premier ministre. Monsieur le député, le 14 juillet est un jour important pour notre nation. C'est ainsi que le Président de la République l'a vécu, comme chacun d'entre vous, à n'en pas douter. Il s'agit d'un moment de rassemblement autour de nos armées. Je m'associe, au nom du Gouvernement, à l'hommage rendu par votre Assemblée à l'adjudant-chef Nikolic, tué hier en opération au Mali. Ce soldat est mort pour la France et pour nos valeurs le jour de la fête nationale.

Le 14 juillet est un jour de fraternité et de rassemblement civique lors duquel s'expriment toutes nos valeurs. Tel était, je crois, le sens du beau défilé qui a eu lieu : illustrer le rassemblement, non seulement de nos armées, mais aussi de tous les pays qui étaient représentés. Cette année, en effet, nous célébrons le centième anniversaire de la Première guerre mondiale. Le 14 juillet, c'est le jour où la France se rassemble autour de ses valeurs, celles de la République.

M. Julien Aubert. Vous ne répondez pas à la question !

M. Manuel Valls, Premier ministre . Or, monsieur Ciotti, je ne me suis pas retrouvé dans les termes que vous avez employés pour qualifier l'intervention du Président de la République. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe écologiste. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) J'y ai même vu – permettez-moi de vous le dire – une contradiction.

M. Georges Fenech, M. Julien Aubert et M. Philippe Meunier . Répondez à la question !

M. Manuel Valls, Premier ministre . Dans le ton comme dans les mots que vous avez utilisés, j'ai reconnu les ferments de la division. J'ai retrouvé le discours qui a fait tant de mal à la France, au cours du quinquennat précédent (Protestations sur les bancs du groupe UMP), qui consiste à dresser en permanence les Français les uns contre les autres. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et écologiste.) Immigration, étrangers : je regrette de devoir vous dire que c'est bien vous, monsieur Ciotti, qui, par votre question, apportez la mauvaise réponse. Ce dont notre pays a besoin, c'est de rassemblement.

Plusieurs députés du groupe UMP . Et alors ? Répondez à la question !

M. Manuel Valls, Premier ministre. Ce dont notre pays a besoin, c'est de vivre les valeurs de la République, notamment la laïcité.

Parce que vous êtes en difficulté sur les questions économiques, parce que vous ne savez pas trouver la bonne réponse à la politique réformatrice du Gouvernement, parce que vous êtes divisés, vous divisez notre pays. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)

M. Pierre Lellouche. On veut des résultats !

M. Manuel Valls, Premier ministre . Le Gouvernement n'a qu'une seule ligne : rassembler, rassembler, toujours rassembler les Français. Nous ne ferons jamais le choix de la division, car les Français ont plus que jamais besoin de se rassembler et de se retrouver autour des valeurs de la République. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)