Rubrique > politique extérieure
Titre > Djibouti
Analyse > situation politique.
M. Noël Mamère attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la suite des élections législatives qui se sont déroulées le 22 février 2013 à Djibouti dans un silence médiatique impressionnant. Ce petit pays de 23 000 km² occupe pourtant une position extrêmement stratégique, accueillant sur son sol des bases militaires française, étasunienne, japonaise, allemande et italienne, destinées à surveiller le trafic pétrolier de la Mer rouge et la région du sahel, actuellement sous tension. Depuis son indépendance en 1977, Djibouti vit sous le régime autoritaire d'une même famille : l'actuel président Ismaïl Omar Guelleh a succédé en 1999 à son oncle Hassan Gouled Aptidon, sous la bénédiction de son ancienne puissance coloniale, la France. Quelques jours seulement après ces élections législatives, marquées par de très nombreuses irrégularités qui entachent leur crédibilité, des arrestations massives de membres de l'opposition ont eu lieu, malgré les dénégations du pouvoir en place. Aujourd'hui, les manifestations continuent dans l'indifférence de la communauté internationale, et sous la pression d'un pouvoir qui ne cesse d'intimider l'opposition rassemblée sous le nom d'Union pour le salut national (USN). Il souhaite savoir si la France entend continuer à faire bénéficier ce régime non démocratique des dizaines de millions d'euros que rapportent annuellement la concession de sa base militaire et lui demande s'il a prévu de se coordonner avec les gouvernements allemand et italien, voire étasunien et japonais, pour établir des exigences démocratiques en matière de coopération militaire avec Djibouti. Il lui demande également si le Gouvernement français compte sortir du silence pour s'engager à soutenir la population djiboutienne dans son combat pour la démocratie.