protection
Question de :
Mme Bérengère Poletti
Ardennes (1re circonscription) - Les Républicains
Mme Bérengère Poletti attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la prévention et la recherche de la chlamydiae chez les jeunes. Cette infection, qui touche plus de 3 % des jeunes filles en France, augmente le risque de stérilité. C'est sans doute l'infection sexuellement transmissible la plus fréquente, qui a pour caractéristique de provoquer peu ou pas de symptômes, notamment pour les jeunes filles. Le problème, c'est qu'en l'absence de traitement, cette infection majore le risque de stérilité et de grossesse extra-utérine par le biais d'une inflammation des trompes ou par des écoulements de l'urètre chez le garçon. À la suite d'un rapport publié en 2003, les autorités sanitaires n'ont pas émis de recommandation de dépistage. Différentes enquêtes ont démontré que, dans certains départements, le taux de contamination pouvait atteindre les 10 %. Aujourd'hui, les centres de dépistage anonyme et gratuit offrent des tests, la recherche de chlamydiae se faisant à l'aide de techniques de biologie moléculaire soit par prélèvement vaginal à l'aide d'un kit, soit par prélèvement urinaire, la sérologie semblerait peu fiable. Le traitement restant simple, à l'aide d'antibiotiques, certaines questions restent en suspens. Si le rôle de l'infection dans la stérilité ne fait pas de doute, son impact précis est mal connu puisque certaines personnes infectées présentent des complications gynécologiques graves et pas d'autres. Et nonobstant les différentes campagnes de promotion du préservatif ces dernières années, cette infection n'a pas régressé. Aussi, lui demande-t-elle d'énoncer quelles seront les dispositions prises par le Gouvernement afin de lutter contre cette infection et si le Gouvernement entend prendre un message de prévention par une campagne d'information.
Réponse publiée le 11 mars 2014
La stratégie de prévention des chlamydiae en direction des jeunes de moins de 25 ans s'inscrit dans le cadre du plan de lutte contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST) 2010-2014 et repose sur une information en direction des jeunes et des professionnels de même que sur une stratégie de dépistage. La recherche directe des acides nucleïques de la bactérie par amplification génétique (PCR) a été inscrite à la nomenclature fin 2011. L'information auprès des jeunes est faite notamment par l'institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) au moyen de son site internet « onsexprime » accessible également depuis les réseaux sociaux. En 2012, l'INPES a mené une recherche-action « chlamyweb » qui a démontré l'efficacité d'une communication ciblée auprès des jeunes sur cette IST, via internet et la mise en oeuvre d'un dépistage par auto-prélèvement. Concernant l'information aux professionnels, une plaquette portant sur le « dépistage du VIH et des IST », régulièrement diffusée, incite notamment les médecins généralistes et les gynécologues à réaliser le dépistage des chlamydiae chez les jeunes sur la base des recommandations scientifiques en vigueur. Par ailleurs, ces tests de dépistage des chlamydia sont aussi proposés pour cette population cible dans les consultations de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) et dans les centres d'information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles (CIDDIST). Toutes ces actions sont menées en partenariat avec les ministères et institutions impliqués et concernés par cette population : l'éducation nationale, l'enseignement supérieur et la recherche, la protection judiciaire de la jeunesse, les centres de planification et d'éducation familiale, les associations oeuvrant auprès des jeunes. Il faut rappeler que la ministre des affaires sociales et de la santé a souhaité axer la campagne 2013, diffusée à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le VIH, sur la prévention élargie aux chlamydia avec le slogan « VIH, chlamydia, syphilis... La meilleure défense, c'est le préservatif ». Cette campagne d'affichage réalisée par l'INPES a été particulièrement visible pour les jeunes compte tenu des choix de diffusion faits (gares RATP, réseau des TER et principales gares SNCF ; lieux de convivialité fréquentés par les jeunes ; bannières internet sur les sites fréquentés par les jeunes). La prévention des maladies sexuellement transmissibles sera de nouveau un axe majeur des actions de communication de l'INPES en 2014 et, plus largement, une des thématiques prioritaires de la stratégie nationale de santé.
Auteur : Mme Bérengère Poletti
Type de question : Question écrite
Rubrique : Santé
Ministère interrogé : Affaires sociales et santé
Ministère répondant : Affaires sociales et santé
Dates :
Question publiée le 19 mars 2013
Réponse publiée le 11 mars 2014