14ème législature

Question N° 2258
de M. Bruno Le Roux (Socialiste, républicain et citoyen - Seine-Saint-Denis )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Intérieur
Ministère attributaire > Intérieur

Rubrique > ordre public

Tête d'analyse > maintien

Analyse > sécurité. missions.

Question publiée au JO le : 05/11/2014
Réponse publiée au JO le : 05/11/2014 page : 8328

Texte de la question

Texte de la réponse

SÉCURITÉ


M. le président. La parole est à M. Bruno Le Roux, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

M. Bruno Le Roux. Assurer quotidiennement la sécurité des Français, maintenir l'ordre public, collecter et analyser les informations qui permettent de déjouer la menace terroriste dans notre pays, protéger l'exercice des libertés et permettre l'application des droits : telles sont, monsieur le ministre de l'intérieur, les responsabilités que vous assumez avec un grand professionnalisme, un grand souci de l'efficacité et avec une grande dignité. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et RRDP.)

Vous avez eu à faire face – le Gouvernement, l’État, la République – à un drame terrible à Sivens : la mort d'un homme. J'ai souhaité dès la semaine dernière que nous lui rendions hommage par la dignité des questions que nous avons posées. La conséquence d'un tel drame, pour un ministre de l'intérieur, doit être la recherche de l'explication, de la vérité des faits. C'est ce que vous avez déclaré et mis en application dès la survenance de ce drame.

Les mises en accusation, les mises en cause personnelles, voire les insultes, n'ont pas leur place lorsque le seul souci que vous avez manifesté est celui de la recherche de la vérité.

Vous continuez bien entendu à travailler. Hier, à Calais, vous avez entendu ceux qui sont dans la détresse et l'impuissance. Vous avez mis en place un dispositif de sécurité et annoncé la création d'un centre d'accueil de jour pour les migrants. Sur ce dossier extrêmement complexe, vous avez pris, là encore, toutes vos responsabilités de républicain et de ministre de l'intérieur.

Monsieur le ministre, je voulais vous dire ici, au nom du groupe SRC, que dans ces moments qui sont forcément difficiles, nous sommes à vos côtés et nous voulons vous apporter un soutien massif.

Pouvez-vous nous dire comment vous exercez la responsabilité éminemment républicaine d'assurer la sécurité des Français et de la République ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

M. Bernard Accoyer. Question difficile !

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur.

M. Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur. Monsieur le député, nous vivons dans une société de violence.

La violence frappe lorsqu'un jeune homme meurt à l'occasion d'une manifestation, comme cela s'est passé dans la nuit de samedi à dimanche dernier à Sivens.

La violence frappe lorsque, sur l'espace numérique, sans aucune régulation, on voit se déployer l'antisémitisme, la xénophobie, l'homophobie, toutes formes d'exclusion qui blessent des hommes et des femmes au plus profond d'eux-mêmes.

La violence se déploie, comme en attestent ces images de journalistes que l'on décapite ainsi que tous les actes terroristes perpétrés à travers le monde, qui suscitent une immense émotion en même temps qu'un immense effroi.

La violence se déploie aussi lorsque l'on jette des cocktails molotov, des bombes d'acide, sur des forces de l'ordre qui, quotidiennement, s'exposent pour que la sécurité des Français soit assurée. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes SRC, RRDP, UDI et UMP.)

Lorsque l'on est dans une société de violence et que l'on exerce une responsabilité publique, quelle qu'elle soit, on doit avoir une boussole, et une seule : le sens de l'État et le sens des responsabilités. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Le sens de l'État cela veut dire que, lorsque la violence est partout et qu'elle prétend imposer sa force en soumettant souvent les plus modestes à la loi du plus fort, le droit doit passer et s'ériger comme une protection. Quand on est dans la République, il ne peut être accepté que l'on impose la force en contravention avec le droit, parce que les valeurs de la République placent le droit au cœur des choses.

À tous ceux qui souhaitent l'apaisement, je veux dire ici qu'il y a dans les valeurs de la République, dans le respect du droit et dans le respect que nous nous devons les uns aux autres, la meilleure des réponses. (Applaudissements les bancs des groupes SRC, GDR et RRDP, et sur plusieurs bancs des groupes UDI et UMP.)