14ème législature

Question N° 2506
de M. Gaby Charroux (Gauche démocrate et républicaine - Bouches-du-Rhône )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Commerce extérieur, tourisme et Français de l'étranger
Ministère attributaire > Commerce extérieur, tourisme et Français de l'étranger

Rubrique > politiques communautaires

Tête d'analyse > politique économique

Analyse > réorientation.

Question publiée au JO le : 28/01/2015
Réponse publiée au JO le : 28/01/2015 page : 368

Texte de la question

Texte de la réponse

VICTOIRE DU SYRISA ET CONSÉQUENCES EUROPÉENNES


M. le président. La parole est à M. Gaby Charroux, pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine.

M. Gaby Charroux. Monsieur le président, mes chers collègues, ma question s'adresse à M. le Premier ministre.

Le peuple grec, s'exprimant dans une mobilisation exceptionnelle – plus de 75 % de votants – vient de choisir majoritairement, avec Syriza, de tourner le dos à l'austérité, à la misère et aux sacrifices pour s'orienter, en retrouvant sa dignité, vers des politiques alternatives de gauche.

Comme l'ensemble des pays de l'Union européenne, la France subit les conséquences des décisions de 2012 et du pacte budgétaire qui confirment l'engagement dans des politiques qui ont démontré à la fois leur insuffisance, leur inadaptation et leur danger pour l'économie de notre pays et la vie quotidienne des Français : augmentation du chômage, baisse des dépenses publiques, effondrement des capacités d'investissement des collectivités locales en conséquence de la diminution de leurs moyens financiers, pouvoir d'achat en berne, croissance au plus bas.

Tout ceci au nom du dogme de réduction de la dette, qui, associé à l'incapacité de mettre fin ou de réduire de manière notable la fraude fiscale, l'optimisation fiscale ou l'évasion fiscale organisée, et désormais à la dérégulation à marche forcée, inscrit l'Europe et notre pays dans une économie mondialisée et libérale nuisible.

Monsieur le Premier ministre, le carcan des lois et des décisions économiques et financières libérales étouffe le développement de la France, de son économie et, plus grave encore, celui de nos concitoyens.

Le Gouvernement de la France va-t-il infléchir sa politique, accepter une alternative de gauche à l'orientation germanique de l'Europe et accompagner le mouvement qui s'engage en Grèce et sans doute, demain, dans d'autres pays d'Europe ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme…

M. Yves Fromion. Du tourisme en autocar… (Sourires.)

M. le président. …et des Français de l'étranger.

M. Matthias Fekl, secrétaire d'État chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger. Monsieur le député, dans la continuité des propos du Premier ministre et du secrétaire d'État chargé du budget, je veux d'abord reconnaître, comme nous l'avons tous fait, la victoire claire d'Alexis Tsipras en Grèce.

M. Franck Gilard. Et le PASOK ?

M. Matthias Fekl, secrétaire d'État. La Grèce est le berceau de la démocratie (Rires et exclamations sur les bancs du groupe UMP) et le réflexe démocratique élémentaire est de reconnaître cette victoire.

M. le président. S'il vous plaît !

M. Matthias Fekl, secrétaire d'État. C'est ce qu'a fait le Président de la République, dès dimanche soir, en téléphonant au futur Premier ministre, avec qui il s'est entretenu dès lundi.

M. Alain Marsaud. Rendez l'argent !

M. Matthias Fekl, secrétaire d'État. Avec nos partenaires européens, nous sommes engagés aujourd'hui aux côtés du peuple grec qui, cela a été dit, a traversé ces dernières années une véritable tragédie économique et sociale.

Le Premier ministre a indiqué la position du Gouvernement français, qui est celle de la solidarité et de la responsabilité. M. Tsipras lui-même a, tout au long de la campagne, insisté sur la double nécessité de faire preuve de sérieux dans ses propositions et de sortir la Grèce de ses difficultés.

Je rappelle son slogan de campagne : « L'espoir est en marche ». Il est clair qu'en Grèce et au-delà, un espoir s'est levé. Le Gouvernement français sera aux côtés du peuple grec et de son gouvernement pour accompagner cet espoir et surtout pour le traduire dans la réalité, en Grèce et dans toute l'Europe. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe SRC.)

M. Bernard Accoyer. Que devient le PASOK ?