14ème législature

Question N° 25347
de M. Thierry Mariani (Union pour un Mouvement Populaire - Français établis hors de France )
Question écrite
Ministère interrogé > Commerce extérieur
Ministère attributaire > Commerce extérieur

Rubrique > commerce extérieur

Tête d'analyse > balance commerciale

Analyse > Malaisie. statistiques.

Question publiée au JO le : 30/04/2013 page : 4635
Réponse publiée au JO le : 13/08/2013 page : 8688

Texte de la question

M. Thierry Mariani interroge Mme la ministre du commerce extérieur sur l'évolution des échanges commerciaux entre la France et la Malaisie depuis l'année 2000. Il souhaiterait connaître, pour cette période l'évolution de ces échanges et les principaux secteurs concernés par les exportations et les importations entre nos deux pays afin d'en apprécier l'évolution.

Texte de la réponse

Les échanges franco-malaisiens ont fortement progressé (+ 5,4 % de croissance moyenne annuelle) sur la période 2000-2012 et se sont accélérés à partir de 2010 (+ 26 % de croissance moyenne annuelle) pour atteindre un record de 5,3 Mds€ en 2012 contre 2,9 Mds€ en 2000. La Malaisie est le second partenaire commercial de la France au sein de l'ASEAN sur la décennie passée, derrière Singapour, devant la Thaïlande et loin devant l'Indonésie et le Vietnam. La France est le deuxième partenaire européen de la Malaisie. De 2000 à 2012, nos ventes ont augmenté plus fortement que nos achats (+ 10,5 % en moyenne annuelle, contre + 3,4 %), ce qui a permis d'inverser notre solde commercial structurellement déficitaire sur la période, sauf en 2009 où l'équilibre avait presque été atteint (- 5 M€), avec un excédent historique de 734,4 M€ en 2012. La Malaisie est ainsi devenue en 2012 notre 16e excédent commercial (32e déficit en 2011 à - 631 M€) avec un taux de couverture de 132 % (contre 74 % en 2011) et notre 28e client et 40e fournisseur tandis que la France est son 13e fournisseur et 19e client. Nos échanges, fortement dépendants d'un nombre limité de secteurs et de grands contrats, concernent principalement les postes « aéronautique » et « électrique et électronique ». L'augmentation récente des contrats remportés dans plusieurs autres secteurs (pétrole-gaz, transports urbains, satellite) permet d'entrevoir une diversification salutaire de nos échanges, même si elle ne diminue pas la dépendance aux grands contrats. Sur la période 2000-2012, nos ventes à destination de la Malaisie ont enregistré une croissance considérable (+ 10,5 % de croissance moyenne annuelle et + 49 % de croissance annuelle moyenne depuis 2010) pour atteindre un niveau historique de 3 Mds€ en 2012. Les ventes à destination de la Malaisie sont constituées presque en totalité par les produits de l'industrie manufacturière dont deux postes en particulier : « matériels de transport » (69 % de nos exportations en 2012, 2,8 % en 2000) et « équipement mécanique, matériel électrique, électronique et informatique » (17 % de nos exportations en 2012, contre 69 % en 2000). Les ventes du poste « matériels de transport » ont connu une accélération importante à partir de 2005 (+ 141 % entre 2004 et 2005, à 177,7 M€). Elles ont encore progressé de manière considérable en 2006 (+ 672,9 % par rapport à 2004, avec 569,6 M€) pour représenter 69 % de nos exportations totales en 2012 (à 2,08 Mds€). Au sein de ce poste, les ventes d'aéronefs et engins spatiaux, quasi-inexistantes en 2000, représentaient 70 % du total à partir de 2005 et 95 % en 2012. Elles ont progressé de 50 % par an en moyenne de 2005 à 2012 (à 1,97 Md€ en 2012) et représentaient 65 % des ventes totales en 2012. Il convient de souligner que sans les ventes d'aéronefs notre balance commerciale avec la Malaisie serait déficitaire de 1,3 Md€ en 2012. Nos ventes de véhicules « automobiles et véhicules terrestres » qui représentaient la part la plus importante du poste matériels de transport jusqu'en 2005, avant de se faire largement dépasser par les ventes d'aéronefs (+ 33,9 % de progression annuelle en moyenne de 2000 à 2005), atteignaient 4,9 % (à 101 M€) des ventes du poste en 2012 contre 71 % en 2000 (à 19,2 M€). Elles ont toutefois progressé de 89 % de 2010 à 2012 après avoir baissé à 5,1 M€ en 2009. Notre second poste de ventes le plus important est celui des « équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique ». En 2000, le poste représentait 69,3 % des ventes (à 657,2 M€) contre 16,9 % (à 509,7 M€) en 2012. Les ventes issues de ce poste ont connu deux phases de ralentissement successives puis un redressement de 2010 à 2012. De 2000 à 2004, les ventes ont diminué de 35 % (de 657,2 M€ en 2000 à 426,1 M€ en 2004) ; après une forte reprise en 2005, elles ont à nouveau baissé significativement de 2005 à 2009 (- 76 %, de 704,8 M€ en 2005 à 336,6 M€ en 2009). Depuis 2010, les ventes se redressent (+ 8,5 % de croissance annuelle moyenne pour atteindre 509,7 M€ en 2012) sans toutefois retrouver leur niveau du début des années 2000. Les principaux composants du poste sont les « machines, appareils électriques et parties ; appareils d'enregistrement etc. » (composants électroniques principalement). Au début des années 2000, ils représentaient 83 % des ventes du poste (à 542,8 M€) et 57 % de nos ventes totales pour ne représenter plus que 51 % des ventes du poste (à 259,6 M€) et 8,6 % des ventes totales en 2012. Les seconds composants du poste sont les « machines, chaudières, appareils et engins mécaniques » dont les ventes ont progressé, à l'inverse de celles des composants électroniques. En 2000, elles ne représentaient que 20,4 % de ce poste et 11,7 % de nos ventes totales (110,7 M€), tandis qu'en 2012 elles représentaient 42 % des ventes du poste et 7 % des ventes totales (à 213,9 M€). Les produits des industries agroalimentaires (IAA) représentent également une part importante de nos exportations à destination de la Malaisie (+ 6,2 % de croissance moyenne annuelle pour atteindre 119,8 M€ en 2012), grâce essentiellement aux ventes de « boissons liquides alcooliques et vinaigres » (essentiellement des spiritueux, majoritairement du cognac) qui représentent à elles seules 1,9 % de nos exportations totales. Enfin, les industries des « produits chimiques, parfums et cosmétiques » et « produits métallurgiques et métallurgiques » enregistrent de bonnes performances, représentant respectivement 2,7 % (81,3 M€) et 2,3 % (70,4 M€) des ventes totales en 2012. Sur la période 2000-2012, nos importations ont progressé de 3,5 % en moyenne par an, pour atteindre 2,3 Mds€ en 2012. Après un pic de 2 Mds€ en 2002, il aura fallu attendre 2011 pour que nos achats enregistrent de nouveaux records (2,4 Mds€ en 2011 et 2,3 Mds€ en 2012). De 2000 à 2012, ces achats ont été principalement constitués de machines et équipements et matériels électriques, électroniques et informatiques (80 % de nos importations au début des années 2000 et 63 % en 2012). Après avoir stagné de 2003 à 2010, nos achats d'équipements mécaniques, matériels électriques, électroniques et informatiques se redressent en 2011 avec un record à 1,8 Md€ (+ 28 % par rapport à 2010). Les composants majeurs de ce poste sont les « machines, appareils et matériels électriques, électroniques et informatiques » (76 % des achats du poste et 48 % de nos achats totaux à 1,1 Md€ en 2012). Nos importations enregistrent une hausse de 34 % par rapport à leur niveau d'avant-crise de 2008. Toujours au sein de ce poste, on trouve en seconde position les « machines, chaudières, appareils et engins mécaniques » dont les importations ont diminué sur la période 2000-2012 (- 4 % par an en moyenne) et qui s'élevaient en 2012 à 235,7 M€. A l'inverse, il convient de souligner l'évolution croissante de nos achats d'« instruments et appareils d'optique, photo/ciné, mesure » (+ 9 % de croissance annuelle moyenne sur la période étudiée) ; en 2012, les achats de ces produits s'élevaient à 116,9 M€ et représentaient 5,1 % de nos achats totaux, contre 34,9 M€ et 1,8 % en 2000. Notre second poste d'importations en provenance de Malaisie en 2012 est « les matériels de transport », multipliées par 5 cette année-là (259,8 M€ contre 50,1 M€ en 2011). Les achats du poste représentent désormais 11,4 % des importations alors qu'ils étaient quasi-inexistants au début des années 2000. Le poste est composé à 90 % de pièces d'aéronefs qui représentaient 10,3 % de nos achats totaux en 2012 à 233,9 M€ (conséquence directe des transferts de technologies et offsets locaux qu'EADS a mis en oeuvre dans le cadre des ventes d'Airbus principalement). Le troisième poste d'importation est celui du « caoutchouc et ses produits dérivés » (+ 1,8 % de croissance annuelle moyenne depuis 2000). En 2012, ils représentaient 6,5 % de nos achats totaux (avec 148,8 M€) contre 6 % en 2000 (116,8 M€), soit une progression stable. Les produits des industries agro-alimentaires et les produits agricoles prennent une part importante dans nos importations représentant respectivement 3,8 % (85,7 M€) et 2,8 % (63,7 M€) du total. Les échanges entre la France et la Malaisie ont connu une forte progression grâce à l'augmentation de nos ventes aéronautiques depuis 2005. Notre taux de couverture s'élève à 126 % en 2012, contre 80 % en 2011 et 49 % en 2000. L'aéronautique et l'électronique vont continuer à constituer une part importante de nos exportations vers la Malaisie. Airbus est très présent chez Air Asia et dans une bien moindre mesure chez la compagnie nationale Malaysia Airlines (MAS). Sur les quatre premiers mois 2013, la tendance se confirme puisque le solde commercial enregistre un excédent de 386,7 M€, contre un déficit de 49,9 M€ sur la même période en 2012, grâce à la hausse des ventes de matériels de transport à destination de la Malaisie (72 % des exportations ; + 130 % par rapport aux quatre premiers 2012). Parallèlement, les importations ont reculé de 11 % sur la même période, en raison d'une baisse des achats du 1er poste d'importation : équipements mécaniques, matériel électrique (67 % des importations ; - 15 % à 448 M€). Les secteurs de l'énergie (pétrole-gaz, électricité, dont nucléaire) et des transports urbains et ferrés sont très dynamiques grâce au programme de transformation économique du pays (ETP) lancé fin 2010 par les autorités. GDF Suez, Total, Technip, Alstom, Colas Rail et Thalès ont remporté plusieurs contrats et appels d'offres importants en 2011 et 2012, d'autres sont attendus au cours des deux ou trois prochaines années. Sur les secteurs qui ont du poids dans les importations malaisiennes, à savoir les composants électroniques, les machines-chaudières-appareils mécaniques, les produits pétroliers, les fer-fonte-acier, les matières plastiques, les véhicules et pièces, les instruments et matériels de précision, etc., la France (au même titre que l'Italie) reste peu présente par rapport à ses principaux concurrents, à la différence de l'Allemagne (sauf pour les produits pétroliers et le fer). La France affiche aujourd'hui une part de marché élevée sur les secteurs de l'aéronautique, de la pharmacie, des spiritueux et des produits de toilette-parfums en Malaisie par rapport à ses concurrents, secteurs qui ne représentent toutefois qu'une faible part des importations malaisiennes (hormis l'aéronautique).