14ème législature

Question N° 2599
de M. François Rochebloine (Union des démocrates et indépendants - Loire )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Affaires étrangères
Ministère attributaire > Affaires étrangères

Rubrique > ordre public

Tête d'analyse > terrorisme

Analyse > lutte et prévention.

Question publiée au JO le : 18/02/2015
Réponse publiée au JO le : 18/02/2015 page : 1796

Texte de la question

Texte de la réponse

LUTTE CONTRE LE TERRORISME


M. le président. La parole est à M. François Rochebloine, pour le groupe de l'Union des démocrates et indépendants.

M. François Rochebloine. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre ou au ministre des affaires étrangères. L'actualité internationale n'en finit plus de nous délivrer ses images d'horreur, d'exactions, d'attentats, de massacres, de mises en scène macabres. Chaque jour, le monde semble assister, impuissant, à ce déversement de violence en provenance du Proche-Orient, avec pour origine le déchaînement de terreur initié par Daech.

Les dernières victimes de Daech, ce sont vingt et un chrétiens égyptiens, sauvagement décapités en Libye. L'Afrique centrale et de l'Ouest continue quant à elle de subir les massacres du mouvement de Boko Haram, contre lesquels les chefs d’État, réunis au sommet de Yaoundé, ont tenté d'élaborer une stratégie commune.

Monsieur le Premier ministre, cette action génocidaire à l'égard des populations civiles issues des minorités chrétiennes, mais aussi yézidies ou musulmanes chiites doit être combattue sans relâche. Tous les crimes commis devront être très sévèrement punis, et toutes les complicités avérées sanctionnées comme il se doit. Au travers des événements tragiques qui ont eu lieu au mois de janvier dernier à Paris et, tout récemment, au Danemark, les Français, les Européens ont aussi pris la mesure de ce que représentent ces attaques, ces crimes ignobles commis contre l'humanité.

Monsieur le Premier ministre, ces actes barbares appellent une réplique de la plus grande fermeté. Il y va bien sûr de la stabilité du monde et de la sécurité collective face au terrorisme. Hier, le Président de la République a appelé l'Organisation des Nations Unies à réunir son Conseil de sécurité pour décider de « nouvelles mesures », Conseil qui, pour l'heure, s'est cantonné à condamner un « acte lâche et odieux ».

Monsieur le Premier ministre, comment le Gouvernement entend-il peser sur la scène internationale pour apporter la réponse claire, ferme et intransigeante que nous attendons tous ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UDI et sur plusieurs bancs des groupes UMP et RRDP.)

M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international.

M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international. Monsieur le député François Rochebloine, le djihado-terrorisme cherche à frapper absolument partout : au Moyen-Orient, en Afrique, en Europe.

Le dernier exemple tragique ce sont les vingt et un Égyptiens coptes qui ont été assassinés, décapités parce qu'ils étaient coptes. Je tiens à exprimer, et je suis certain de le faire au nom de tous, notre solidarité à l'égard du peuple égyptien en général, et des coptes en particulier. (Applaudissements sur tous les bancs.)

Dans un autre contexte, il y a les meurtres perpétrés par Boko Haram, ceux que j'ai appelés les faux religieux et les vrais criminels. Il faut, là aussi, que les Africains, soutenus par la communauté internationale, se mobilisent ; ils commencent de le faire.

Enfin, il y a l'Europe : nous rendions hommage tout à l'heure à l'ambassadeur du Danemark en France.

Chaque fois, les réponses doivent être les mêmes. D'abord, soutenir une solution politique, qu'il s'agisse de l'Irak, de la Syrie ou de la Libye. Contrer l'expansion territoriale, ensuite, avec des armes ; c'est ce que nous faisons avec la coalition. Apporter une aide aux populations civiles. Et, s'agissant de l'intérieur, que ce soit en France ou ailleurs en Europe, mener une action sécuritaire coordonnée puissante et une action éducative.

La lutte sera extrêmement longue, personne ici ne peut en disconvenir. La menace est internationale, la réponse doit être internationale, et la France est et restera au premier rang. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs des groupes UDI et RRDP.)