14ème législature

Question N° 2723
de M. Thierry Mariani (Union pour un Mouvement Populaire - Français établis hors de France )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Francophonie
Ministère attributaire > Francophonie

Rubrique > cérémonies publiques et fêtes légales

Tête d'analyse > commémoration de la fin des guerres mondiales

Analyse > seconde guerre mondiale. Moscou. attitude de la France.

Question publiée au JO le : 25/03/2015
Réponse publiée au JO le : 25/03/2015 page : 3088

Texte de la question

Texte de la réponse

COMMÉMORATIONS DU 9 MAI 1945 À MOSCOU


M. le président. La parole est à M. Thierry Mariani, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.

M. Thierry Mariani. Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères. En juin dernier étaient réunis en Normandie tous les chefs d’État et de gouvernement pour célébrer le soixante-dixième anniversaire du Débarquement. Cette cérémonie fut également l'occasion d'avancées diplomatiques sur le dossier ukrainien, qui cristallise les tensions. Le 9 mai prochain, la Russie célébrera les soixante-dix ans de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie. La France est invitée, comme l'ensemble des pays alliés en 1945. Plusieurs de ces pays ont déjà confirmé leur présence, notamment la République tchèque, la Slovaquie et la Norvège. Diplomate, Angela Merkel a fait savoir qu'elle se rendrait à Moscou le lendemain, le 10 mai, afin d'y déposer une gerbe en hommage à tous les anciens combattants. D'autres pays ont fait savoir qu'ils souhaitaient boycotter cette commémoration, notamment les pays baltes et la Pologne.

Ma première question est simple : la France participera-t-elle aux cérémonies du 9 mai à Moscou, destinées à commémorer avant tout le sacrifice des anciens combattants ? Les Russes n'oublient jamais de mentionner ceux de Normandie-Niemen, qui eurent à la fois un rôle militaire, symbolique et réel pendant ces opérations.

M. Guy Geoffroy. Très bien !

M. Thierry Mariani. La France sera-t-elle présente ou non ?

M. Jean-Pierre Laurent. Il le faut !

M. Thierry Mariani. Pour l'heure, nous n'avons toujours pas répondu.

Deuxièmement, avons-nous enfin chiffré le coût des sanctions contre la Russie ? Des entreprises comme Sambre et Meuse, établie dans le Nord, et certains producteurs agricoles font les frais de ces sanctions.

M. Bernard Accoyer. Tout à fait !

M. Thierry Mariani. L'Europe est pénalisée, quand des pays comme les États-Unis ne subissent pas le coût de ces sanctions.

M. Claude Goasguen. Eh oui !

M. Thierry Mariani. Allons-nous enfin mesurer leur coût réel ? Certes, nous faisons partie d'une alliance, mais nous avons également le devoir de regarder la réalité. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur plusieurs bancs du groupe UDI.)

M. Jean-Luc Laurent. Très bien !

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée du développement et de la francophonie.

M. Pierre Lellouche. Qu'est-ce qu'elle connaît au dossier, cette dame ?

Mme Annick Girardin, secrétaire d'État chargée du développement et de la francophonie. Monsieur le député, en l'absence de Laurent Fabius, je vous confirme que nous mesurons toute l'importance d'une relation de partenariat constructif avec la Russie.

M. Pierre Lellouche. Où est M. Fabius ?

Mme Annick Girardin, secrétaire d'État. Nous n'oublions pas non plus, monsieur le député, le rôle décisif qu'elle a joué pendant la Seconde Guerre mondiale. C'est la raison pour laquelle un détachement de soldats français participera aux commémorations organisées le 9 mai prochain à Moscou. Bien sûr, la France sera présente, mais son niveau de représentation sera décidé avec l'ensemble de nos partenaires européens.

M. Thierry Mariani. Pourquoi ?

Mme Annick Girardin, secrétaire d'État. L'importance que nous attachons à notre partenariat avec la Russie ne peut cependant pas conduire à accepter les violations du territoire et de la souveraineté de l'Ukraine, qui durent depuis plus d'un an.

M. Thierry Mariani. Mme Merkel sera présente, mais nous non !

Mme Annick Girardin, secrétaire d'État. Vous êtes informé de la présence de Mme Merkel le lendemain. Quant à nous, nous avons répondu que nous serons présents, mais laissez-nous décider du niveau de représentation.

Je tiens également à répondre à votre deuxième question, par laquelle vous vous inquiétez du bilan de ce conflit. Nous sommes évidemment conscients du poids de ces sanctions sur l'économie française et européenne.

M. Claude Goasguen. Combien ?

Mme Annick Girardin, secrétaire d'État. La France est d'ailleurs toujours forcée d'en atténuer l'impact lors des négociations à ce sujet à Bruxelles. Mais il ne faut pas se tromper : c'est bien la Russie qui souffre aujourd'hui le plus de ces sanctions. C'est elle qui voit son PIB se contracter, sa monnaie se dévaluer, les investissements étrangers se raréfier, les capitaux fuir le pays.

M. Philippe Meunier. Nous ne vous parlons pas de la Russie, nous vous parlons de la France !

Mme Annick Girardin, secrétaire d'État. Monsieur le député, cette fermeté reste indispensable pour faire aboutir le processus que nous avons engagé pour sortir de cette crise et pour lequel nous avons déployé énormément d'efforts. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

M. Claude Goasguen. Que font les Américains ?