Question de : M. Pierre Morel-A-L'Huissier
Lozère (1re circonscription) - Les Républicains

M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur les difficultés auxquelles est aujourd'hui confronté le secteur de l'extraction de la lauze de calcaire et de la lauze de schiste, matériau utilisé pour la couverture du bâti traditionnel sur le territoire des Causses et des Cévennes. La mobilisation des professionnels, encouragés par des actions collectives mises en œuvre notamment sous l'égide du parc national des Cévennes ou dans le cadre du plan de gestion du bien Causes-Cévennes inscrit en juin 2011 au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre de l'agro-pastoralisme, permet aujourd'hui d'envisager la valorisation économique de la lauze lozérienne. Cette dynamique est cependant contrariée par le refus du secteur des assurances de prendre en compte les matériaux naturels, au motif qu'ils ne bénéficient d'aucune nomenclature normée comme les produits finis ou manufacturés. Une telle situation freine sérieusement le développement de la filière et partant, le processus de reconquête du bâti traditionnel dans les territoires ruraux. Une première étude, réalisée à l'initiative du parc national des Cévennes, a permis de mettre en lumière les qualités de durabilité et de résistance de la lauze comme matériau de couverture des bâtiments. Au regard de l'enjeu patrimonial et socio-économique que représente le développement de cette filière pour les territoires concernés, il apparaît important que soit engagée une démarche conduisant à la certification et à la reconnaissance d'une garantie de qualité à ce matériau de construction qui fait la beauté du patrimoine bâti des Causses et des Cévennes. Il lui demande de bien vouloir lui faire part de ses intentions en la matière.

Réponse publiée le 8 avril 2014

L'intérêt porté à l'émergence et au développement de filières économiques courtes se traduit par un regain des techniques de construction vernaculaires avec pour corollaire l'emploi de matériaux traditionnels, disponibles localement comme la lauze de pierre et la lauze de schiste. Un groupe de concertation avec les professionnels du bâtiment et des filières de matériaux de construction biosourcés a été constitué en 2010 à l'initiative du ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, afin d'identifier les freins à leur développement puis d'initier un plan d'actions pour surmonter ces obstacles. Le groupe de concertation a identifié les freins à la reconnaissance et la diffusion des produits et techniques locales et patrimoniales, parmi lesquels l'absence de normes encadrant la fabrication et l'utilisation de ces matériaux et la rareté des compétences nécessaires à leur mise en oeuvre. La question liée à la reconnaissance des systèmes dits non-industrialisés, c'est-à-dire des matériaux peu ou pas transformés mis en oeuvre in situ sur chantier, est traitée dans ce cadre. C'est ainsi qu'une des actions vise à définir des modalités d'évaluation et de validation pour la prise en compte du savoir-faire, ceci afin de faciliter la reconnaissance de ces pratiques constructives auprès de la maîtrise d'ouvrage et des assureurs. Dans la continuité de cette démarche, un travail de réflexion sur le développement de filières plus spécifiques (« terre crue » et « pierre sèche ») s'est engagé en 2012 et se poursuivra en 2013. L'ensemble des travaux menés depuis 2010 doit concourir au développement de ces filières, et pourra ainsi contribuer à lever les freins notamment à l'utilisation de lauze de calcaire et de lauze de schiste sur le territoire des Causses et des Cévennes.

Données clés

Auteur : M. Pierre Morel-A-L'Huissier

Type de question : Question écrite

Rubrique : Mines et carrières

Ministère interrogé : Écologie, développement durable et énergie

Ministère répondant : Écologie, développement durable et énergie

Dates :
Question publiée le 4 juin 2013
Réponse publiée le 8 avril 2014

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