Question de : M. Élie Aboud
Hérault (6e circonscription) - Les Républicains

M. Élie Aboud alerte Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur l'intégration des praticiens non communautaires désireux d'exercer leur profession en toute transparence sur le territoire français. En effet, faisant face à une pénurie de médecins, les collectivités territoriales font de plus en plus appel à des médecins formés hors Union européenne. Ainsi, ces derniers représentent maintenant 20,6 % des praticiens ruraux entre 2007 et 2012, d'après l'ordre des médecins. Or ayant pris connaissance de la loi n° 2012-157 réglementant la pratique de la médecine par des praticiens non communautaires, il s'étonne sur la latitude octroyée aux dits professionnels. Il lui demande donc de clarifier sa position quant à la préservation du statut d'excellence inhérent au cursus français et à la protection de la santé publique.

Réponse publiée le 29 octobre 2013

L'ensemble de la procédure d'autorisation d'exercice des professions médicales et pharmaceutique est fondée sur l'exigence d'un niveau minimum de qualification professionnelle, et est centrée par conséquent sur les diplômes et titres de formation détenus par les candidats à l'autorisation, et non sur leur nationalité. Ainsi, les articles L.4111-1 et L.4221-1 du code de la santé publique prévoient que les praticiens titulaires de diplômes français sont dispensés de la condition de nationalité requise pour l'exercice de leur profession en France. A cet égard, l'obstacle à l'exercice de leur profession en France, pour les praticiens titulaires de diplômes délivrés par un Etat tiers à l'Union européenne et qui sont de nationalité française, ne réside pas dans leur nationalité mais dans l'origine de leur diplôme. En effet, la reconnaissance automatique des titres de formation pour les professions médicales n'est possible que pour les titres délivrés au sein de l'Union européenne, en raison de l'harmonisation des cursus et du contenu de ces formations imposés aux Etats membres. Les praticiens titulaires de diplômes hors Union européenne ne remplissant pas les conditions légales d'exercice de leur profession en France fixées aux articles L. 4111-1 et L.4221-1 du code de la santé publique, ils doivent donc se soumettre à la procédure d'autorisation d'exercice prévue aux articles L.4111-2-I et L.4221-12 du code de la santé publique. En outre, le recrutement en qualité de « faisant fonction d'interne » ou d'interne à titre étranger au sein des établissements publics de santé, dans le cadre d'une formation de spécialisation, est réservé aux praticiens titulaires de diplômes hors Union européenne qui n'ont pas la nationalité française, dans la mesure où le dispositif a pour objectif de permettre à ces praticiens de suivre une formation complémentaire en France, qui pourra être mise à profit dans le cadre de l'exercice de leur profession dans leur pays d'origine.

Données clés

Auteur : M. Élie Aboud

Type de question : Question écrite

Rubrique : Professions de santé

Ministère interrogé : Affaires sociales et santé

Ministère répondant : Affaires sociales et santé

Dates :
Question publiée le 2 juillet 2013
Réponse publiée le 29 octobre 2013

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